Le diagnostic du myélome multiple

Des examens approfondis sont nécessaires pour confirmer la présence d'un myélome, en préciser la nature et l'étendue et guider le choix d'un traitement adapté à votre situation.

Les signes cliniques et/ou biologiques du myélome ne sont pas spécifiques de ce cancer et ne permettent donc pas à eux seuls le diagnostic d’un myélome.

Différents examens sont réalisés pour confirmer la présence d’un myélome ainsi que ses caractéristiques.

L’ordre dans lequel les différents examens du bilan diagnostique sont effectués peut varier d’une personne à l’autre. Ils ne sont pas tous systématiques et, si besoin, d’autres peuvent vous être proposés. Cette étape peut sembler longue, mais un bilan précis est indispensable pour vous proposer un traitement adapté.

A l’issue du bilan, si aucun signe de la maladie n’est détecté, le myélome est classé asymptomatique. Si le myélome est évolué et provoque des signes cliniques et/ou biologiques, il est alors classé symptomatique.

Ces différents examens permettent également de déterminer le degré d’évolution du myélome et ses caractéristiques. Ces données ainsi que votre état de santé général et votre âge sont les principaux éléments qui permettent de vous proposer la prise en charge la plus adaptée à votre situation.

Examen clinique

L’examen clinique est réalisé au cours d’une consultation médicale. Il est systématique. Il comporte notamment un interrogatoire  qui a pour objectif d’évaluer votre état de santé général et de rechercher d’éventuels signes de la maladie, comme des douleurs osseuses, une fatigue, une pâleur, un essoufflement).

Examens biologiques

Différents examens biologiques de sang et d’urine sont réalisés de manière systématique.

Plusieurs analyses de sang sont réalisées lors du diagnostic. Un dosage des protéines présentes dans le sang, qu’on appelle protéines sériques totales a lieu. Il est complété d’une électrophorèse des protéines. Il s’agit d’un examen du sang (et/ou des urines prélevées sur 24 heures), qui en sépare les protéines en fonction de leur différence de charge électrique. Cette analyse vise à rechercher un pic correspondant à une immunoglobuline monoclonale, signe de la maladie (il apparaît dans la zone des gammaglobulines sur le tracé de l’électrophorèse représenté dans l’illustration, mais il peut également apparaître dans d’autres zones du tracé). Dans le cas des myélomes à chaînes légères, ce pic n’apparaît pas, et l’on peut parfois observer, à sa place, au contraire, une diminution des immunoglobulines normales. En cas de myélome à chaînes légères ou non sécrétant, un dosage des chaînes légères sériques est effectué.

3-elecrophorese

A travers ces analyses sont notamment recherchées :

  • une immunoglobuline monoclonale ainsi que sa caractérisation (le type d’immunoglobuline sécrété par les plasmocytes) et son dosage ;
  • des anomalies biologiques causées par le myélome comme l’anémie ou l’hypercalcémie ;
  • une évaluation du fonctionnement des reins.

Des analyses d’urines sont également réalisées de manière systématique. A partir des urines recueillies pendant 24h, une recherche de protéines est réalisée. En cas d’anomalie, elle est complétée par :

  • une électrophorèse des protéines urinaires, qui recherche la présence d’une chaine légère monoclonale dans les urines, appelée protéinurie de Bence-Jone, et la dose. Elle recherche également une maladie rénale liée au dépôt de l’immunoglobuline monoclonale dans les reins.
  • une immunofixation, qui permet de caractériser le type d’immunoglobuline sécrétée par les plasmocytes.

A travers ces analyses sont notamment recherchées :

  • une immunoglobuline monoclonale ainsi que sa caractérisation (le type d’immunoglobuline sécrété par les plasmocytes) et son dosage ;
  • des anomalies biologiques causées par le myélome comme l’anémie ou l’hypercalcémie ;
  • une évaluation du fonctionnement des reins.

Myélogramme

Le myélogramme est un examen indispensable pour confirmer le diagnostic de myélome. Il s’agit d’un prélèvement de moelle osseuse, dans le sternum ou la crête iliaque. Cet examen est également appelé ponction médullaire ou ponction de moelle osseuse.

Une ponction médullaire est réalisée après anesthésie locale. Il s’agit du prélèvement d’un échantillon de moelle osseuse dans le sternum ou la partie saillante des os du bassin, qu’on appelle os iliaque. L’os est percé à l’aide d’un trocart, puis un peu de moelle osseuse est aspirée. Un frottis est alors réalisé en étalant un peu de moelle osseuse sur des lames.

Les cellules prélevées dans la moelle osseuses sont observées attentivement au microscope par un cytologiste afin de dénombrer les plasmocytes présents dans la moelle osseuse et d’observer leurs caractéristiques. Parfois, une analyse cytogénétique est également effectuée, afin de rechercher des anomalies chromosomiques dans les plasmocytes malades.

N’hésitez pas à faire part à votre équipe médicale d’une éventuelle appréhension de l’examen ou de questions et remarques sur la prise en charge de la douleur.

Bilan d’imagerie

Un bilan d’imagerie est réalisé afin de localiser et d’évaluer d’éventuelles lésions des os. Il comporte le plus souvent des radiographies détaillées du squelette dans son ensemble. Des examens d’imagerie complémentaires, comme une IRM ou un scanner, peuvent être prescrits dans certains cas.

Bilan radiographique du squelette

Le bilan radiographique du squelette est l’examen standard, il est systématique. Il comprend des clichés détaillés du squelette dans son ensemble. Comme les autres examens d’imagerie, le bilan radiographique permet de révéler d’éventuelles lésions osseuses lytiques. Il servira par ailleurs de référence initiale.

IRM du rachis et du bassin

L’imagerie par résonance magnétique utilise un puissant aimant et des ondes radioélectriques pour produire des images en coupes du corps. Un ordinateur assemble ces images en clichés en trois dimensions.

Cet examen n’est pas systématique. Il n’est réalisée que dans certains cas, et notamment :

  • en cas de suspicion de compression de la moelle épinière ou d’un nerf ;
  • lorsqu’une fracture des vertèbres est suspectée et/ou pour confirmer que cette fracture a bien le myélome pour cause et non l’ostéoporose ;
  • lorsque l’examen radiographique n’a pas fait apparaître de lésion lytique.

TDM du rachis ou scanner

Cet examen n’est pas systématique.

La TDM du rachis ou scanner est un examen qui permet de réaliser des images en coupes de certaines zones du corps grâce à des rayons X. Avant l’examen, un produit de contraste à base d’iode est parfois injecté dans une veine du bras. L’examen est interprété par un radiologue.

Cet examen n’est pas systématique. Il est parfois utilisé pour :

  • confirmer la présence d’une compression médullaire lorsque l’IRM n’est pas réalisable ;
  • évaluer le risque qu’une fracture survienne.

TEP (tomographie par émission de positons) au FDG

Cet examen est en cours d’évaluation dans le myélome et n’est pas systématique.

La TEP au FDGpermet de réaliser des images en coupes du corps, après injection dans le sang d’un sucre faiblement radioactif. Ce traceur a la particularité de se fixer sur les cellules cancéreuses comme les cellules du myélome. La TEP fournit ainsi des images de la répartition du produit radioactif et donc des cellules cancéreuses sur les os / le squelette.

La TEP permet d’observer certaines lésions des os.