Lutte contre le cancer du col de l’utérus en Afrique subsaharienne

L’Institut participe à la lutte contre les cancers, en particulier ceux du col de l’utérus, en Afrique subsaharienne francophone (Sénégal, Gabon, Côte d'Ivoire, Madagascar et Cameroun).

Le consortium africain de lutte contre le cancer du col de l’utérus COFAC-Col

Impulsé et soutenu par l’Institut sous l'égide de l'Organisation africaine pour la recherche et la formation sur le cancer (AORTIC), le réseau collaboratif COFAC-Col pour la recherche sur le cancer du col de l’utérus a été lancé fin 2013. Il associe cinq pays d’Afrique subsaharienne francophone : Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Sénégal.

L'objectif de ce réseau est de créer un modèle de travail collaboratif impliquant des pathologistes, des virologues et des oncologues dans chaque pays participant, afin de mettre en application des protocoles de recherche standardisés pour la lutte contre les HPV et le cancer du col utérin.

Un autre objectif est de déterminer la nature des génotypes HPV associés aux cancers infiltrants et aux néoplasies intra-épithéliales de haut grade du col utérin sur une série significative de cas dans chacun des pays. Une base de données commune a été conçue pour permettre la collecte et la centralisation des données issues de chaque pays. Dans chacun d’eux, l’équipe projet est composée de virologues, d’oncologues, de pathologistes et d’épidémiologistes.

Cet objectif est atteint : la majorité des échantillons provenant des pays a été analysée et les premiers résultats ont été partagés. Les résultats préliminaires portant sur 973 femmes indiquent la présence de 75 % d’HPV 16 et de 22 % d’HPV 18. Une lettre à l’éditeur intitulée "COFAC-Col : une initiative en réseau pour la lutte contre le cancer du col de l’utérus dans cinq pays d’Afrique francophone" a été publiée mi-2016 dans Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention.

Convention de coopération avec le Sénégal

Lors d'une réunion organisée à Dakar (Sénégal) en 2015, l'Institut national du cancer et les autorités sanitaires sénégalaises ont renouvelé leur convention de coopération. Cette convention met un accent particulier sur la mise en œuvre de projets collaboratifs et pluridisciplinaires de recherche et de santé publique, entrant dans les priorités stratégiques définies respectivement par les Plans cancer français et sénégalais.

Étude de faisabilité sur l’utilisation de biopsies liquides pour la détection des HPV au Sénégal

L’Institut finance une étude conjointe entre l’Institut de cancérologie de Lorraine et l’Institut Joliot-Curie de Dakar. Cette étude, menée au Sénégal, utilise le test en biopsie liquide CaptHPV pour détecter la présence d’ADN circulant du virus HPV.

Face à l’intérêt croissant de l’utilisation de la biopsie liquide comme test de dépistage, elle vise à démontrer que ce test est en mesure de détecter les génotypes de HPV présents dans une population de patients au Sénégal.

Cette étude repose sur des publications récentes démontrant la possibilité de détecter la présence d’ADN viral dans le sérum de patients atteints de cancer associé à un HPV, quel qu’en soit le stade, via l’utilisation de la PCR digitale.

Collaboration avec l’OMS pour aider à la transition vers des actions en santé publique

L’Institut a signé un accord avec le Département de la recherche et de la santé de la reproduction de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cet accord vise à promouvoir l’utilisation des recommandations de l’OMS sur la prévention et la lutte contre le cancer du col de l’utérus, dans les pays francophones à revenus modérés ou bas. Il comprend trois objectifs complémentaires. L’un d’eux concerne le soutien technique à la mise en œuvre des recommandations de l’OMS dans les pays du réseau COFAC-Col afin de permettre une mise à niveau des programmes de lutte contre le cancer du col de l’utérus, à travers une approche cohérente et homogène.

Un atelier a été organisé conjointement par l’Institut et l’OMS en 2017, avec la participation des équipes du réseau COFAC-Col et des représentants des autorités sanitaires des pays impliqués, pour faciliter la mise en œuvre des recommandations et discuter des enjeux spécifiques à chaque pays en matière de lutte contre le cancer du col de l’utérus.