L'imagerie médicale

Date de dernière mise à jour : 20/06/2014

Les examens d'imagerie médicale, les traitements par radiothérapie et, dans une moindre mesure, la médecine nucléaire délivrent des rayonnements ionisants. Ces sources artificielles de radioactivité s'ajoutent à la radioactivité naturelle. Comme tout rayonnement ionisant, les doses délivrées lors des examens et des traitements médicaux peuvent ainsi contribuer au développement des cancers. Toutefois, ce risque est à mettre en perspective avec les bienfaits apportés lors de la prise en charge diagnostique et thérapeutique.

Qu'est-ce que l'imagerie médicale ?

Plusieurs techniques basées sur des rayonnements ionisants sont couramment utilisées en médecine.

La radiographie, la mammographie, la scannographie (scanner) et la tomodensitométrie (qui consiste en une série d'images radiographiques) utilisent ce rayonnement pour produire des images de l'intérieur du corps humain, en vue de diagnostiquer une maladie ou une lésion, comme une fracture osseuse.

La médecine nucléaire, quant à elle, consiste à injecter dans l'organisme de petites quantités d'éléments radioactifs qui permettent de diagnostiquer ou de traiter une maladie (comme la scintigraphie et la tomographie).

L'usage de ces techniques est de plus en plus répandu. En France, l'imagerie médicale est désormais la deuxième source d'exposition aux rayonnements ionisants, après les rayonnements naturels comme les rayonnements UV.

Imagerie médicale et cancers

La multiplication des examens radiologiques (scanners, notamment) pour une même personne, associée à des doses non optimisées par rapport à son âge, sa taille et son poids, peut conduire à un niveau d'expositions cumulées à partir desquelles certaines études épidémiologiques montrent la survenue possible de cancers « radio-induits », c'est-à-dire provoqués par les rayonnements ionisants.

Ce risque est plus important chez les personnes présentant une hypersensibilité individuelle aux rayonnements ionisants et pour les organes les plus radiosensibles comme le sein et la thyroïde, d'autant plus si ces personnes sont jeunes.

Se protéger des rayonnements ionisants : la radioprotection

La radioprotection est fondée sur le principe de précaution. Ainsi, lorsqu'un examen est prescrit, le bénéfice attendu pour le patient doit être supérieur à celui de toute autre technique moins irradiante et, bien entendu, la prescription doit être justifiée. Cet examen doit en outre être pratiqué en délivrant la dose la plus faible possible.

Une vigilance accrue s'impose pour les femmes enceintes car les rayonnements ionisants atteignent le fœtus, chez qui le risque de cancer, notamment de leucémie, à long terme augmente avec la dose. C'est pourquoi les femmes enceintes devraient s'abstenir de tout acte médical faisant appel aux rayonnements et, lorsqu'elles ne peuvent pas l'éviter, porter un tablier en plomb afin de protéger le fœtus. L'échographie, en revanche, est sans danger car elle n'utilise pas de rayons ionisants mais des ultrasons.

Enfants et risque de cancer après exposition aux rayonnements ionisants

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Les enfants sont plus sensibles à l'action des rayonnements ionisants car leur corps est plus petit que celui d'un adulte et que leurs organes sont en croissance. Des études pointent une augmentation significative du risque de cancer du cerveau et de leucémie chez les enfants exposés à plusieurs scanners. Malgré les bénéfices indéniables apportés par les examens par scanographie, limiter le nombre d'examens et réduire les doses chez les enfants est donc particulièrement important pour prévenir le risque de cancers pédiatriques radio-induits.


Robert Barouki, professeur de biochimie à l'Université Paris Descartes, revient sur les facteurs de risque environnementaux.


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