Les médicaments

« Il faut attendre le plus longtemps possible avant de prendre un médicament contre la douleur »

Faux. L’objectif des traitements contre la douleur est de soulager la douleur en continu. Il faut à la fois la soulager et l’empêcher de réapparaître. Pour cela, les antalgiques doivent être pris à heures fixes, même si la douleur n’est pas réapparue depuis la dernière prise et tant que la cause de la douleur n’a pas été éliminée.
Attendre d’avoir mal pour prendre son traitement antalgique a plusieurs conséquences néfastes :

La douleur devient plus difficile à soulager ;

  • Une dose plus importante de médicament sera nécessaire pour la calmer, avec un risque plus élevé d’effets indésirables ;
  • Vous êtes obligée de supporter votre douleur plus longtemps, en attendant que le médicament fasse son effet ;
  • Si elle est longtemps mal soulagée, la douleur risque de s’installer ;
  • Ce cycle de diminution et de réapparition de la douleur est usant, moralement et physiquement.

Votre médecin vous indique quand et à quel rythme prendre le traitement contre la douleur pour qu’il soit le plus efficace possible. Ce rythme dépend du temps d’action des médicaments prescrits. Il est important de respecter ces consignes.
Si vos douleurs réapparaissent ou augmentent avant l’heure de la prise de votre médicament, c’est que votre traitement est insuffisant. Vous devez alors prendre les doses supplémentaires (interdoses) si cela est prévu par votre médecin, ou en parler rapidement avec lui : il augmentera la posologie ou vous proposera un autre traitement plus efficace.

« Si l’on supprime ma douleur avec des médicaments, je ne pourrai plus savoir si la maladie empire ! »

Faux. Les patients comme leurs proches pensent parfois qu’en supprimant la douleur, les antalgiques risquent de camoufler les signes d’évolution de la maladie. Ils ont peur de ne plus pouvoir surveiller l’évolution de la maladie.
Mais il existe des méthodes bien plus fiables pour surveiller votre cancer (consultations et examens médicaux réguliers, surveillance de certains symptômes). Avoir un traitement contre la douleur n’est pas un obstacle pour surveiller l’évolution de la maladie.
Si vos douleurs augmentent, vous le saurez car votre traitement antalgique deviendra insuffisant pour vous soulager. Dans ce cas, les médecins chercheront la cause de cette augmentation et adapteront le traitement. Si la douleur est liée à une évolution de la maladie, ils pourront réagir rapidement.

« Les antalgiques ne soignent pas la cause de la douleur »

Vrai et Faux. Certaines personnes refusent les médicaments antalgiques car ils ne traitent pas la cause de la douleur, c’est-à-dire le cancer (ou les séquelles dues au cancer et à son traitement).

« Les antalgiques ne font que masquer la douleur, mais si elle est là, c’est bien qu’elle a un sens. Supprimer la douleur sans soigner sa cause, ça ne sert à rien ».

Or, soulager la douleur permet de mieux traiter le cancer : le patient s’alimente mieux, dort mieux, est moins anxieux, supporte mieux les traitements du cancer. Le traitement de la douleur est ainsi, indirectement, une méthode pour faciliter le traitement du cancer.
Il est donc fondamental de traiter autant que possible la douleur.