Principaux agents cancérogènes rencontrés en milieu de travail

Le risque engendré par certains agents cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR) rencontrés en milieu de travail est reconnu. Des investigations scientifiques sont en cours concernant d'autres substances.

Des études ont permis d'identifier un certain nombre de facteurs professionnels susceptibles d'augmenter les risques de cancer.

Néanmoins, la connaissance, souvent partielle de la toxicité des produits, des mélanges de produits ou des composés intermédiaires générés au cours des procédés industriels ajoute à la complexité de la mise en application de mesures de prévention visant à réduire la survenue des cancers professionnels.

Les différents agents identifiés rencontrés en milieu de travail peuvent être classés en fonction de leurs différents niveaux de risque cancérogène :

  • les facteurs reconnus cancérogènes (groupe 1 du CIRC) faisant l'objet d'une surveillance ciblée sur des formes tumorales : l'amiante (cancers du poumon, de la plèvre-mésothéliome, cancers du larynx et de l'ovaire), les poussières de bois (cancers nasosinusiens), les rayonnements ionisants (hémopathies malignes, cancers du poumon, du sein et de la thyroïde), le radon (cancers des bronches et du poumon), la silice (cancers du poumon), les métaux - cadmium, chrome VI, nickel, cobalt (cancers du poumon), benzène (hémopathies malignes), les brouillards d'acides forts minéraux (cancers du larynx), les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques - HAP (cancers du poumon, de la peau et de la vessie, lien suggéré avec les cancers du sein), etc.
  • les facteurs reconnus cancérogènes mais pour lesquels on constate un manque de données (concernant notamment l'appréciation de l'exposition) et la méconnaissance des mécanismes toxicologiques mis en œuvre : l'arsenic (cancers du poumon), le béryllium (cancers du poumon), l'oxyde d'éthylène (hémopathies malignes), etc.
  • les facteurs débattus : quelques exemples peuvent être cités :
    • les pesticides (cancers de la prostate, hémopathies malignes, tumeurs cérébrales). Le CIRC a classé l'application professionnelle d'insecticides non arsenicaux dans les activités relevant du groupe 2A – cancérogène probable pour l'homme.
    • les champs électromagnétiques de radio-fréquences (tumeurs cérébrales) et les champs électriques et magnétiques à extrêmement basse fréquence (CEM-EBF) (tumeurs cérébrales) et certaines fibres minérales artificielles (fibres céramiques réfractaires (cancers bronchiques) sont classées par le CIRC dans la catégorie 2B (peut-être cancérogènes pour l'être humain).
    • les perturbateurs endocriniens : plusieurs études sont en cours. Le Plan santé au travail 2016-2020 les considère comme des "risques émergents".

Les principaux cancers liés à des expositions professionnelles

Les principaux types de cancers pour lesquels un lien a été établi avec des substances de l'environnement professionnel sont le cancer du poumon (amiante et autres produits toxiques) ; le mésothéliome (dont la cause principale est l'amiante) ; le cancer des cavités nasales (poussières de bois, nickel, chrome) ; le cancer de la vessie (amines aromatiques et goudrons de houille) et des leucémies (benzène, rayonnements ionisants).

Type de cancer Principaux facteurs de risques professionnels identifiés Pourcentage estimé
Source : [AFSSET : dossier Santé-environnement : fiche cancer environnement, 2005]
Cancers du poumon  Amiante, rayonnements ionisants, radon, silice, métaux, HAP, etc.  10 à 20 %
Mésothéliomes  Amiante  85 %
Cancers de la vessie  Amines aromatiques et HAP  2 à 14 %
Cancers naso-sinusiens  Bois, nickel, chrome, cuir  7 à 40 %
Leucémies  Benzène et rayonnements ionisants  5 à 18 %

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