Cancer du col de l’utérus : les médicaments anticancéreux (chimiothérapie et thérapies ciblées)
Plusieurs types de traitements médicamenteux sont utilisés pour traiter les cancers invasifs du col de l’utérus :
- des molécules de chimiothérapie conventionnelle ;
- des molécules de thérapies ciblées.
Il s’agit de traitements généraux, dits aussi traitements systémiques, qui agissent dans l’ensemble du corps.
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Arrêter de fumer fait partie du traitement de votre cancer
Il est fortement recommandé d’arrêter de fumer afin de réduire le risque de complications pendant et après les traitements anticancéreux et d’améliorer la qualité de vos soins. Les études montrent l’importance de l’arrêt du tabac en termes de pronostic, de récidive, de second cancer et de qualité de vie pour les patients.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter le dépliant Traitement du cancer et tabac, disponible ci-dessous au téléchargement.
Traitement du cancer et tabac - Pourquoi arrêter et comment me faire aider ?
Collection Guides patients / La vie avec un cancerDate de publication février 2019Traitement médicamenteux et vaccination
Les vaccins dits vivants, tels que ceux contre la fièvre jaune ou la rougeole par exemple, sont contre-indiqués au moins 6 mois après la fin des traitements médicamenteux du cancer. En cas de voyage dans des pays dits "à risques", questionnez votre oncologue médical et/ou votre médecin traitant.
Comment fonctionnent les molécules de chimiothérapie et les molécules de thérapies ciblées ?
La chimiothérapie conventionnelle et les thérapies ciblées permettent d’atteindre les cellules cancéreuses, quelle que soit leur localisation, même si elles sont isolées et n’ont pas été détectées lors du diagnostic.
Ces traitements n’ont cependant pas le même mode d’action :
- les médicaments de chimiothérapie conventionnelle agissent sur les mécanismes de la division cellulaire ;
- les thérapies ciblées bloquent la croissance ou la propagation des cellules cancéreuses, en interférant avec des mécanismes qui sont à l’origine de leur développement et de leur dissémination.
Le terme "traitement médicamenteux" est employé pour désigner ces différents médicaments, qu’ils soient associés entre eux ou non.
Quelles sont les étapes avant de commencer un traitement médicamenteux ?
Avant de démarrer le protocole de traitement, votre médecin vous explique le principe, les objectifs ainsi que les effets indésirables possibles dans votre situation. Il vous indique aussi les solutions qui permettent de les anticiper ou de les limiter. Il effectue également un bilan préthérapeutique. N’hésitez pas à noter et à lui soumettre toutes les questions que vous vous posez au sujet de ce traitement.
Informez les professionnels de santé qui vous suivent du traitement que vous recevez pour le cancer du col de l’utérus afin qu’ils évaluent le risque d’interaction avec d’autres traitements que vous pourriez prendre pour une autre maladie.
Exemples de questions à poser à l'équipe médicale :
- Quel type de traitement médicamenteux me sera administré ? De quelle façon ? À quel rythme ? Par quelle voie ?
- Quels sont les objectifs du traitement ?
- Quels sont les effets indésirables ? Que puis-je faire pour les limiter ? Comment sont-ils traités ?
- Combien de temps dure le traitement ?
- Comment et par qui est effectué le suivi pendant les traitements ?
- Y a-t-il des conseils alimentaires particuliers à respecter ?
Dans quels cas un traitement médicamenteux est-il indiqué ?
Une chimiothérapie associée à une radiothérapie (radiochimiothérapie concomitante) est le traitement de référence des tumeurs de stades localement avancés (IB3, IIA2, III, IVA).
Dans certains cas, pour les cancers de stades IB1, IB2 et IIA1, une radiochimiothérapie concomitante peut compléter la chirurgie.
Une chimiothérapie associant plusieurs médicaments est le traitement de référence des cancers qui ont formé des métastases à distance (stade IV). Dans certains cas, une thérapie ciblée est également proposée.
Quels sont les traitements médicamenteux utilisés ?
Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle les plus fréquemment utilisés
- le cisplatine, qui fait partie des sels de platine ;
- le carboplatine, qui fait également partie des sels de platine ;
- le paclitaxel, qui fait partie de la famille des taxanes.
Un médicament peut être employé seul ou associé à d’autres médicaments. Une association de plusieurs médicaments de chimiothérapie correspond à ce que l’on appelle une polychimiothérapie.
Dans le cas des cancers invasifs du col de l’utérus non métastatiques, le traitement par radiochimiothérapie concomitante utilise un sel de platine : le cisplatine ou le carboplatine.
Pour les cancers métastatiques, la première polychimiothérapie utilisée associe le plus souvent un sel de platine au paclitaxel.
Les médicaments de thérapie ciblée : le bevacizumab
Dans les cas de cancer invasif du col de l’utérus traité à un stade métastatique, le traitement par polychimiothérapie est parfois associé à une thérapie ciblée. Le médicament de thérapie ciblée alors utilisé est le bevacizumab. Il fait partie de la famille des anticorps monoclonaux qui agissent contre l’angiogenèse, c’est-à-dire contre la formation de nouveaux vaisseaux sanguins par la tumeur . On dit que c’est un médicament anti-angiogénique.
Les médicaments employés, les doses administrées ainsi que le rythme des cycles (ou la durée du traitement pour une thérapie ciblée) varient d’une personne à l’autre, en fonction des caractéristiques du cancer et de la tolérance au traitement, sur la base de doses et de rythmes prédéfinis. C’est pourquoi le plan de traitement est déterminé au cas par cas.
Qu’est-ce qu’un anticorps monoclonal ?
Les anticorps monoclonaux sont des protéines fabriquées par les lymphocytes B. Leur rôle est de repérer et de neutraliser certaines substances étrangères comme les virus, les bactéries, ainsi que les cellules anormales ou cancéreuses. Pour les neutraliser, l’anticorps se fixe sur une cible très précise, l’antigène, présent sur la surface de la substance étrangère ou de la cellule anormale ou cancéreuse, et permet son élimination par le système immunitaire.
Les anticorps monoclonaux sont produits en laboratoire, à partir d’un clone de cellules (plusieurs cellules identiques, d’où le terme monoclonal). Grâce à la recherche médicale, des anticorps monoclonaux "anticancer" sont aujourd’hui produits industriellement. Ces anticorps ont la capacité de repérer et de bloquer certains mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses ou de leur environnement et de détecter la cellule cancéreuse elle-même pour qu’elle soit détruite. Les noms de ces médicaments se terminent en -mab.
Comment se déroule le traitement, en pratique ?
Le déroulement du traitement est planifié par l’équipe médicale en fonction de votre situation et résumé dans votre programme personnalisé de soins (PPS). Le médecin qui vous suit vous remet un calendrier qui détermine le lieu et les jours de traitement, ainsi que les noms des médicaments utilisés.
La durée totale du traitement est variable et se déroule par cures intermittentes séparées par des périodes de repos.
Dans le cas d’un traitement standard d’un cancer localement avancé, une chimiothérapie hebdomadaire est administrée pendant la radiothérapie (5 injections au total le plus souvent).
Dans le cas d’un traitement d’un cancer métastatique, les séances de chimiothérapie ont lieu tous les 21 jours. Les patientes reçoivent, selon leurs cas, 4 à 6 séances.
Avant chaque cure, un examen clinique et des examens de sang sont réalisés pour vérifier que votre état de santé permet de poursuivre le traitement. En cas d’anomalies, comme une baisse importante du taux de globules blancs, par exemple, le traitement peut être reporté ou modifié.
Les médicaments sont la plupart du temps injectés dans une veine par perfusion ou dans une chambre implantable. Le traitement se déroule généralement à l’hôpital en ambulatoire (on parle aussi d’hospitalisation de jour) : vous ne restez que le temps de la perfusion et rentrez chez vous le jour même.
Comment pose-t-on une chambre implantable ou un cathéter central pour administrer les médicaments ?
La pose d’une chambre implantable
Administrer les traitements médicamenteux dans des petites veines comme celles du bras peut être difficile. Elles sont fragiles et les injections répétées peuvent devenir douloureuses et endommager vos veines. C’est pourquoi, avant de commencer le traitement intraveineux, la pose d’une chambre implantable percutanée (CIP) appelée aussi chambre implantable, port-à-cath® ou PAC, est recommandée en cas de chimiothérapie.
Ce dispositif est composé d’un petit boîtier, la chambre implantable, et d’un tuyau souple et fin, le cathéter. Il est entièrement placé sous la peau, au cours d’une courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale. Le boîtier est placé au niveau du thorax et relié au cathéter, lui-même placé dans une veine. Après l’intervention, une radiographie du thorax est réalisée pour vérifier que le dispositif est placé correctement.
À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans la chambre implantable, à travers la peau. Un anesthésique local (en crème ou patch) peut être appliqué au moins 60 minutes avant la perfusion. Ce système limite les douleurs liées aux piqûres répétées, car celles-ci sont beaucoup moins profondes.
La chambre implantable reste en place pendant toute la durée du traitement et permet d’avoir une activité physique normale, de se baigner, de voyager... Le plus souvent, le cathéter et la chambre implantable sont bien supportés. Une gêne peut être ressentie en voiture à cause de la ceinture de sécurité. Cependant, son port reste obligatoire.
Lorsque le dispositif n’est plus utile, il est enlevé lors d’une courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale, en ambulatoire.
La pose d’un cathéter central inséré dans une veine du bras
Plus rarement, un autre dispositif appelé cathéter central à insertion périphérique, aussi dit PICC, pour peripherally inserted central catheter en anglais, peut être utilisé. Il s’agit d’un cathéter qui est inséré dans une veine de votre bras et qui est poussé vers une grosse veine située près du cœur.
La pose de ce cathéter se fait sous anesthésie locale, généralement par un radiologue. La veine de votre bras est repérée sous échographie*. Une radiographie permet de contrôler le bon positionnement du cathéter après sa pose. Le cathéter est visible au niveau du bras. C’est à cet endroit qu’il sort du corps.
Il est fixé par quelques points de suture puis protégé par un pansement. Il est important de garder le pansement au sec quand vous vous lavez et de ne pas faire de mouvements brusques ou répétés. Par l’embout du cathéter, il est possible non seulement d’injecter le traitement médicamenteux anticancéreux, mais aussi d’autres types de traitement, et d’effectuer des prélèvements de sang.