Cancer de l’ovaire : quels sont les effets indésirables possibles des chimiothérapies et thérapies ciblées ?
Les effets indésirables des traitements médicamenteux varient selon les médicaments utilisés, les dosages et les personnes.
-
Certains effets indésirables peuvent être limités ou évités grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques. Néanmoins, s’ils deviennent trop importants ou si vous ne supportez pas l’un des médicaments utilisés, le traitement peut être modifié ou interrompu pour permettre à l’organisme de récupérer. Il est important de signaler tout symptôme inhabituel au cours d’un traitement afin que le médecin puisse prendre les mesures adéquates.
En fonction du protocole de traitement qui vous a été proposé, votre médecin vous indique de façon précise les effets indésirables qui peuvent vous concerner et vous informe sur les moyens d’y faire face. Gardez à l’esprit que la survenue de l’ensemble des effets présentés ci-dessous n’est pas systématique. Il s’agit des effets indésirables les plus fréquents liés aux médicaments utilisés pour traiter le cancer de l’ovaire.
Attention à l’automédication :
L’automédication n’est pas recommandée avec les traitements médicamenteux contre le cancer, notamment en raison d’interactions médicamenteuses potentielles.
L’effet de médicaments anticancéreux (comme certaines thérapies ciblées) peut être limité par certaines molécules obtenues avec ou sans prescription médicale, ainsi que certains compléments alimentaires et produits phytopharmaceutiques (produits à base de plantes, comme le millepertuis).
Parmi les aliments, c’est aussi le cas du pamplemousse (frais et en jus).
D’autres médicaments peuvent au contraire entraîner un risque accru d’effets indésirables. L’avis d’un médecin ou d’un pharmacien est nécessaire avant toute initiation d’un nouveau traitement.
La présence ou l’absence d’effets indésirables n’est pas liée à l’efficacité de la chimiothérapie.
Ne ressentir aucun effet indésirable ne signifie pas que le traitement soit inefficace et, inversement, en ressentir de nombreux ne signifie pas qu’il soit particulièrement actif. Les professionnels de santé (médecins, pharmaciens…) ont l’obligation de déclarer les effets indésirables susceptibles d’être dus à un médicament auprès d’un centre régional de pharmacovigilance (CRPV). Si vous ressentez un quelconque effet indésirable, parlez-en à votre médecin, pharmacien ou infirmier.
Important : veiller à son hygiène bucco-dentaire
Une bonne hygiène bucco-dentaire est indispensable pour éviter la survenue de caries ou d’infections lors d’une chimiothérapie. Pensez à réaliser un bilan dentaire et les soins nécessaires avant le démarrage du traitement.
Contre-indications
Les vaccins dits vivants, tels que ceux contre la fièvre jaune ou la rougeole par exemple, sont contre-indiqués au moins 6 mois après la fin des traitements médicamenteux du cancer. En cas de voyage dans des pays dits « à risques », questionnez votre oncologue médical et/ou votre médecin traitant.
Quels sont les effets indésirables communs à la chimiothérapie conventionnelle et aux thérapies ciblées ?
Certains effets indésirables peuvent être communs à tous les traitements médicamenteux utilisés pour traiter le cancer de l’ovaire. Ils peuvent provoquer :
- des nausées et des vomissements ;
- une diarrhée et/ou une constipation ;
- une baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes ;
- la fatigue ;
- des lésions de la bouche ;
- des troubles cutanés et syndromes main-pied ;
- des troubles respiratoires ;
- des réactions allergiques.
Déclarez vos effets indésirables
Depuis peu, il vous est possible, en tant que patient, de signaler vous-même ces effets indésirables, directement via le système national de déclaration de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et du réseau des Centres régionaux de pharmacovigilance. Ceci s’applique aussi à tout effet indésirable qui ne serait pas mentionné dans la notice d’information.
Une déclaration n’a pas pour objectif une gestion individuelle de vos effets indésirables. En signalant les effets indésirables, vous contribuez à fournir davantage d’informations sur la sécurité du médicament. .
La procédure ainsi que les formulaires de déclaration sont disponibles sur le site signalement-sante.gouv.fr
Des nausées et des vomissements
Avec les traitements actuels, les nausées sont devenues rares et d’intensité modérée dans la grande majorité des cas.
Pour la chimiothérapie conventionnelle, les nausées (sensations d’écœurement) commencent souvent le soir ou le lendemain de la perfusion. Elles durent rarement plus de 72 heures après le traitement. Elles ne sont pas systématiquement accompagnées de vomissements. Des phénomènes de nausées précédant la chimiothérapie (anticipatoires) peuvent survenir : elles commencent parfois dès l’entrée dans l’hôpital, avant le début de la perfusion. Ces nausées sont liées à l’anxiété provoquée par le traitement et peuvent être réduites par des médicaments ou par des techniques de relaxation.
Pour les thérapies ciblées, les nausées et les vomissements sont des effets indésirables possibles.
Conseils pratiques pour limiter les effets indésirables
Lorsque des vomissements surviennent, il est conseillé de se rincer la bouche avec de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures avant de manger. Les vomissements ne persistent, en général, pas plus de 48 heures après l’administration des médicaments.
Des médicaments, dits antiémétiques, sont prescrits pour réduire les risques de nausées et de vomissements, y compris anticipatoires. Si ces effets indésirables apparaissent malgré le traitement préventif, signalez-le à votre médecin, car nausées et vomissements contribuent à l’apparition d’une dénutrition qui pourrait justifier un traitement nutritionnel spécifique.
Au quotidien pour limiter les nausées et vomissements
À faire
- Privilégiez les aliments froids ou tièdes qui sont moins odorants que les aliments chauds.
- Fractionnez l’alimentation = mangez en petites quantités, mais souvent (4 à 6 petits repas par jour, ou les 2 repas principaux de la journée coupés chacun en 2).
- Buvez plutôt avant ou après les repas. Les boissons gazeuses fraîches, à base de cola notamment, aident parfois à diminuer les nausées.
- Mangez lentement en mastiquant bien afin de faciliter la digestion.
- Mangez légèrement avant et après le traitement.
À éviter
- Ne consommez pas d’aliments qui ne vous font pas envie.
- Évitez de boire de l’alcool.
- Évitez de fumer.
Il arrive que pendant la chimiothérapie, des personnes ressentent un mauvais goût dans la bouche ou soient particulièrement sensibles aux odeurs. Cela entraîne parfois l’apparition de nausées. Diverses alternatives sont alors proposées :
- pratiquer des exercices de relaxation avant et pendant la perfusion de chimiothérapie. Vous pouvez solliciter des conseils à ce sujet auprès des soignants ;
- regarder la télévision, écouter la radio ou de la musique, jouer à des jeux de société, lire, discuter, etc. pendant la perfusion. Ces activités contribuent parfois à diminuer la sensation de nausées ;
- sucer des bonbons mentholés diminue le goût désagréable ;
- privilégier les aliments qui vous attirent le plus, ainsi que les modes de cuisson et les plats qui dégagent le moins d’odeurs.
À noter : Si vous avez faim, mangez, quelle que soit l’heure.
Diarrhée et/ou constipation
Une diarrhée est possible avec les médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de thérapie ciblée. Un traitement dit antidiarrhéique pourra vous être prescrit afin de la limiter.
Une diarrhée se définit par l’émission d’au moins 3 selles liquides par jour.
Conseil pratique pour limiter la diarrhée
Privilégiez une alimentation pauvre en fibres (exemple : riz, pâtes, pommes de terre vapeur, carottes, bananes mûres, fruits cuits, fromage à pâte cuite, biscottes...).
En cas de diarrhée persistante ou associée à de la fièvre ou des vomissements, contactez rapidement votre médecin. Pensez également à bien vous hydrater en buvant entre 1,5 et 2 litres par jour.
La constipation, plus rare
Plus rarement, une constipation peut être provoquée par des médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de thérapie ciblée, en particulier le bevacizumab. La constipation est aussi parfois induite par les médicaments antiémétiques (contre les vomissements), par certains médicaments antidouleur et le ralentissement de l’activité physique.
Conseils pratiques pour limiter la constipation
- Buvez au moins 2 litres d’eau par jour.
- Privilégiez une alimentation riche en fibres, à base de fruits et légumes, céréales, pain complet, à chaque repas, dont le petit-déjeuner.
- Si possible, faites de l’exercice de façon adaptée et régulière en favorisant la marche.
- Pratiquez des massages doux du ventre.
Important
Pensez à signaler toute modification de poids à votre équipe soignante.
La baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes
Les médicaments utilisés dans le cancer de l’ovaire ont souvent des effets indésirables sur le sang et la moelle osseuse. Ils peuvent entraîner :
- une baisse du nombre de globules blancs (leucopénie), en particulier des polynucléaires neutrophiles (neutropénie) ou des lymphocytes (lymphopénie). Cette baisse entraîne un risque accru d’infection, car les moyens de défense du corps sont réduits. En cas de fièvre ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin ;
- une diminution du nombre de globules rouges et de la quantité d’hémoglobine qui provoque, lorsqu’elle est importante, une anémie. L’anémie se manifeste principalement par une pâleur, un essoufflement et une fatigue qui ne s’atténue pas avec le repos ;
- une baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie), qui participent au phénomène de coagulation du sang (c’est-à-dire à la création de caillots sanguins). Une diminution des plaquettes augmente le risque de saignements et d’ecchymoses (infiltration de sang sous la peau à la suite d’un saignement).
Ces effets indésirables sont contrôlés
Avant chaque cure, des prises de sang permettent de vérifier le nombre de globules blancs, globules rouges et plaquettes. En dessous d’un certain seuil, les doses de chimiothérapie sont adaptées ou le traitement peut être remis à plus tard.
Il est parfois nécessaire de vous prescrire des facteurs de croissance lorsque la baisse du nombre de globules blancs ou de globules rouges est trop importante. Dans de rares cas, une transfusion de globules rouges ou de plaquettes est réalisée.
Qu’est-ce qu’un facteur de croissance ?
Il s’agit d’une substance qui régule la croissance et la multiplication des cellules, comme certaines hormones. Les facteurs de croissance agissent par l’intermédiaire de récepteurs disposés à la surface des cellules.
Surveillez votre température
La « neutropénie fébrile » est une des complications susceptibles de survenir chez les patients traités par chimiothérapie et thérapie ciblée.
Les polynucléaires neutrophiles (PNN) sont des cellules impliquées dans les premiers temps de la réponse immunitaire. Ils interviennent dans la destruction des agents pathogènes. La diminution de leur taux, appelée neutropénie, expose donc aux infections. Le caractère fébrile de la neutropénie est défini par une température supérieure ou égale à 38,5° C.
En cas de température supérieure ou égale à 38,5° C ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin.
Pour en savoir plus notamment sur les signes à surveiller et les conseils pour éviter une infection.
Comment faire face à la fatigue ?
En dehors de la fatigue causée par la maladie elle-même, par l’appréhension des examens ou encore par les déplacements quotidiens, la fatigue est très souvent liée aux traitements médicamenteux. Elle dépend de votre tolérance à ce traitement, du nombre de cures et des effets indésirables. En effet, une anémie, une perte d’appétit, des nausées et des vomissements, une fièvre ou encore des douleurs peuvent contribuer à cette fatigue. Elle ne doit pas être banalisée.
Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit traitée le mieux possible.
Pratiquer une activité physique adaptée
Il est prouvé qu’une activité physique débutée dès le début de votre prise en soin, adaptée, régulière et modérée permet de lutter contre la fatigue après les traitements. L’activité physique augmente la qualité et la quantité de sommeil. Parlez-en avec votre équipe soignante.
Pour en savoir sur la fatigue.
Pour en savoir plus sur l’activité physique adaptée.
Les lésions de la bouche
Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de thérapie ciblée peuvent entraîner des lésions à l’intérieur de la bouche et le long du tube digestif (aphtes, rougeurs, douleurs). On parle de mucite (inflammation d’une muqueuse) ou encore de stomatite (c’est-à-dire une inflammation de la muqueuse de la bouche).
Dès que vous constatez des aphtes ou des douleurs, prévenez votre médecin afin de recevoir un traitement antidouleur adapté.
Conseils pratiques pour limiter les lésions de la bouche
À faire
- Après les repas, réalisez des bains de bouche sans alcool et à base de bicarbonate de soude alimentaire, prescrits par le médecin.
- Brossez-vous régulièrement les dents avec une brosse à dents souple et utilisez du bicarbonate de soude.
- Sucez des glaçons, de la glace pilée, des glaces à l’eau et des sorbets, des bonbons à la menthe.
- Buvez beaucoup (eau minérale, thé, tisane, boisson à base de cola).
- Privilégiez les aliments sans acidité, mous, voire mixés.
- Graissez-vous les lèvres en appliquant un lubrifiant (vaseline, beurre de cacao).
À éviter
- Ne consommez pas des aliments trop épicés ou acides (jus de citron, vinaigrette, moutarde), secs, croquants ou durs.
- Évitez de consommer des aliments chauds et des aliments qui favorisent l’apparition d’aphtes, comme les noix, le gruyère et l’ananas.
- N’utilisez pas des bains de bouche à base d’alcool ; ils dessèchent la muqueuse de la bouche et risquent de provoquer des sensations de brûlure.
- Évitez de fumer et boire de l’alcool, surtout dans les semaines qui suivent le traitement.
Pour en savoir plus et découvrir nos conseils.
Les troubles cutanés et le syndrome main-pied
Les médicaments de thérapie ciblée et parfois ceux de chimiothérapie conventionnelle peuvent entraîner des troubles au niveau de la peau : rougeurs, plaques, dessèchement, tiraillement, ainsi que des éruptions cutanées aussi appelées rashes cutanés.
Parmi ces troubles, le syndrome main-pied se manifeste au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Il se caractérise par des rougeurs, un gonflement, une sécheresse ou des cloques.
Conseils pratiques pour limiter les troubles cutanés
À faire
- Appliquez régulièrement et généreusement un agent hydratant sur la peau (après la toilette avec un savon surgras).
- Réalisez une manucure et une pédicure avant de commencer le traitement, si les mains et les pieds sont déjà un peu abîmés (présence de corne).
- Portez des vêtements amples et des chaussures souples.
À éviter
- Ne vous exposez pas les mains et les pieds à la chaleur (soleil, bains chauds, sauna).
- Ne pratiquez pas des activités qui entraînent un frottement de la peau ou une pression sur les mains (activités ménagères, conduite, jardinage, etc.).
- N’appliquez pas des pansements adhésifs ou des bandages serrés.
- Évitez de marcher de manière prolongée et de courir en cas de syndrome main-pied.
Si, malgré l’application de ces conseils, votre peau devient rouge, sensible ou douloureuse, signalez-le à votre médecin sans attendre que les symptômes empirent. Des médicaments antidouleur, prescrits par votre médecin, ou des soins locaux peuvent les soulager.
Pour en savoir plus sur les troubles cutanés.
Les troubles respiratoires
Des difficultés à respirer et une toux peuvent se manifester. Ces symptômes peuvent alerter sur la présence d’une infection ou d’une réaction pulmonaire aux médicaments. N’hésitez pas à les signaler à votre équipe soignante ou à votre médecin traitant.
Les réactions allergiques
Comme tout médicament, les médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de thérapie ciblée peuvent être source d’allergie.
Alertez votre médecin en cas de gonflement du visage, des lèvres et de la langue, d’oppression au niveau de la poitrine, de difficultés à respirer, de frissons, de réactions cutanées graves (démangeaisons, rougeurs, boutons) ou de tout autre trouble inhabituel.
Les répercussions sur la vie intime et la sexualité
La libido peut être modifiée pendant le traitement et quelque temps après. Les effets indésirables des médicaments comme la fatigue physique et psychologique, la modification de l’image de soi, les nausées et les vomissements peuvent en effet diminuer temporairement le désir ou la capacité physique. De même, le stress et l’inquiétude entraînent souvent une baisse de désir. Cette diminution de la libido est normale et généralement temporaire. Les médicaments peuvent par ailleurs générer une sécheresse des muqueuses, dont celle du vagin pouvant rendre la pénétration sexuelle difficile et douloureuse. Il existe des gels intimes hydratants des muqueuses et des lubrifiants efficaces.
En cas de difficultés, n’hésitez pas à en parler à votre équipe médicale ou à votre médecin traitant pour être orientée vers une solution adaptée à votre situation. Par exemple, un accompagnement psychologique, associant ou non votre partenaire, peut être mis en place pour vous aider.
Pour en savoir plus, consultez notre dossier sexualité et fertilité.
La préservation de la fertilité
Il est très important de parler de la fertilité avant de commencer un traitement si vous envisagez d’avoir des enfants. Une consultation de préservation de la fertilité peut être demandée à l’équipe médicale afin qu’elle vous oriente vers un centre d’Assistance médicale à la procréation (AMP) spécialisée en oncofertilité pour étudier les possibilités éventuelles dans votre situation.
Pour en savoir plus, consultez notre page sexualité et fertilité.
Les effets indésirables propres à la chimiothérapie conventionnelle
- une chute des cheveux ;
- une fragilisation des ongles ;
- une modification du goût ;
- des sensations d’engourdissement ou de fourmillement ;
- des troubles auditifs ;
- des troubles cardiovasculaires ;
- des troubles rénaux ;
- des troubles visuels ;
- des infections ;
- des douleurs musculaires et articulaires.
La chute des cheveux
Les médicaments carboplatine et paclitaxel génèrent une chute des cheveux (appelée alopécie) parfois difficile à vivre, car elle est un signe concret et visible de la maladie. Cette chute est parfois précédée de douleurs ou de sensibilité du cuir chevelu. Elle commence environ 2 à 3 semaines après la première perfusion. Elle est en général temporaire.
La plupart du temps, les cheveux commencent à repousser environ 6 à 8 semaines après la fin du traitement. En attendant, une prothèse capillaire ou des accessoires capillaires peuvent vous être prescrits.
Pour retrouver des informations sur les prothèses et les accessoires capillaires et leur niveau de prise en charge par l’Assurance maladie.
Les cils, les sourcils et les poils pubiens peuvent également tomber provisoirement. Des conseils de maquillage peuvent vous être apportés par une socioesthéticienne.
La fragilisation des ongles
Avec le paclitaxel, les ongles peuvent devenir cassants, striés et ondulés et finir - rarement - par tomber. Il est conseillé de porter des chaussures confortables et des gants de protection pour le jardinage et les travaux ménagers, de se couper les ongles courts, afin d’éviter qu’ils se fissurent ou se soulèvent.
Certains centres mettent parfois à disposition des patients, lors de l’administration du traitement, des gants ou des chaussons réfrigérants, ou proposent des bains des orteils dans de l’eau froide. Ces mesures ont pour effet de réduire l’afflux sanguin dans les extrémités et donc la quantité de produits de chimiothérapie qui affecte les cellules des ongles. Le froid de ces dispositifs peut être difficile à supporter, mais cela aide parfois à limiter la fragilisation des ongles.
Certaines équipes conseillent par ailleurs d’utiliser un vernis au silicium pour protéger les ongles tout au long de la période des traitements.
Vous pouvez solliciter votre équipe soignante à ce sujet pour en savoir plus et demander si une socioesthéticienne est disponible dans l’établissement où vous êtes suivie.
Pour en savoir plus, consulter notre dossier sur les ongles, les cils et les sourcils.
La modification du goût
Une modification du goût peut survenir pendant la chimiothérapie. C'est un des effets indésirables du carboplatine. Elle disparaît progressivement dès la fin du traitement. Le fait de soigner la présentation de vos repas peut vous permettre en partie de pallier ce désagrément en facilitant l'ingestion de mets sans saveur.
Des sensations d’engourdissement ou de fourmillement (neuropathie)
Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle ont un effet toxique sur les nerfs. Ils peuvent entraîner des troubles de la sensibilité, appelés paresthésies, qui se manifestent par des sensations d’engourdissement, de fourmillements ou de picotements qui peuvent être douloureuses et handicapantes, en particulier dans les pieds et dans les mains. Ils peuvent également se manifester par des troubles de la coordination ou une perte de force dans les muscles.
Ces symptômes sont nommés troubles neuropathiques périphériques.
Il est très important de les signaler dès leur apparition à votre médecin et même si vous les supportez bien. Ils peuvent rendre nécessaire une diminution des doses ou un arrêt du traitement.
Les troubles auditifs
Des troubles auditifs tels que des difficultés à entendre ou des bourdonnements d’oreilles peuvent apparaître, notamment en cas de traitement par carboplatine.
Il est important de les signaler à l’équipe soignante. Un audiogramme, permettant de contrôler la fonction auditive, peut être effectué au besoin.
Les troubles cardiovasculaires
Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle peuvent provoquer des troubles cardiovasculaires tels qu’une baisse de la tension artérielle ou une perturbation du rythme cardiaque (notamment avec le paclitaxel).
Avec le paclitaxel, la baisse de la tension artérielle peut également se produire lors d’une manifestation d’allergie au médicament.
Les troubles rénaux
Certains médicaments peuvent exceptionnellement avoir une incidence sur la fonction rénale. C’est le cas du carboplatine.
Une surveillance de la fonction rénale est prévue avant chaque cure de chimiothérapie conventionnelle. En général, cette surveillance s’effectue par une prise de sang.
Les troubles visuels
Des troubles de la vue peuvent survenir lors d’un traitement par carboplatine. Si vous avez une vision anormale allant d’une vision floue jusqu’à la perte de la vue, parlez-en à votre médecin.
Des troubles visuels réversibles, incluant une diminution de la vision, peuvent apparaître avec des doses administrées supérieures à celles recommandées chez des patients souffrant d’insuffisance rénale. Votre médecin souhaitera vous examiner plus souvent si vos reins ne fonctionnent pas correctement.
Les infections
Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle peuvent générer un risque accru d’infections. En cas de fièvre ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin.
Les douleurs musculaires et articulaires
Des douleurs musculaires ou articulaires apparaissent en particulier avec le paclitaxel. Parlez-en à l’équipe soignante qui vous proposera un traitement adapté pour les soulager.
Les effets indésirables spécifiques des thérapies ciblées
- une diminution de l’appétit et modification du goût ;
- des troubles rénaux (du ou des reins) ;
- une hypertension artérielle ;
- une leuco-encéphalopathie postérieure ;
- une mauvaise cicatrisation ;
- une thrombose ;
- une hémorragie ;
- un risque d’ostéonécrose de la mâchoire ;
- des douleurs abdominales aiguës ;
- des sensations de vertige et céphalées ;
- des affections oculaires.
La diminution de l’appétit et la modification du goût
Certains traitements (notamment l’olaparib) entraînent une diminution de la prise alimentaire, le plus souvent du fait d’une diminution de l’appétit. Si elle se prolonge plus d’une semaine, elle risque d’entraîner une perte de poids que l’on appelle « dénutrition ».
Bien que ce risque reste modéré, la dénutrition a de nombreuses conséquences, comme une fonte des muscles, une diminution de la force musculaire, une fatigue importante et une augmentation du risque d’infections. Elle peut également empêcher le bon déroulement de votre traitement et réduire son efficacité.
C’est pourquoi il faut la prévenir et limiter son aggravation le plus précocement possible. Un diététicien ou un médecin nutritionniste peuvent vous conseiller sur la façon de mieux vous alimenter pendant votre traitement. En cas de nécessité, un traitement nutritionnel pourra vous être prescrit.
Conseils pratiques pour prévenir la dénutrition
- Mangez les plats que vous aimez à l’heure que vous voulez.
- Fractionnez votre alimentation ; mangez en petites quantités, mais souvent (4 à 6 petits repas par jour, ou les 2 repas principaux de la journée coupés chacun en deux).
- N’hésitez pas à consommer plusieurs fois par jour des aliments simples contenant des protéines (jambon, produits laitiers, etc.).
- Si possible, mangez accompagnée et non seule.
- Travaillez la présentation des plats.
- Installez-vous à table, de préférence dans un cadre agréable.
- Associez ces conseils à une activité physique quotidienne, adaptée à vos capacités (ex. : marche).
L’olaparib peut également générer une modification de la perception du goût (une dysgueusie) pouvant aussi favoriser une dénutrition. Celle-ci disparaît progressivement dès la fin des traitements.
Les troubles rénaux
Le traitement par thérapies ciblées peut avoir une incidence sur la fonction rénale. Avant chaque cure, il est nécessaire de surveiller le bon fonctionnement des reins à travers des analyses de sang (taux de créatinine) et d’urine (protéinurie,…).
L’hypertension artérielle
L’un des effets indésirables les plus fréquents du bevacizumab est l’hypertension artérielle, c’est-à-dire une tension trop élevée. Une prise de la tension artérielle est réalisée à chaque cure. Si votre tension artérielle est trop élevée au moment de cette prise, il pourra vous être demandé de la surveiller à domicile. Un traitement pourra être instauré à la découverte d’une hypertension artérielle.
La leuco-encéphalopathie postérieure
Dans de rares cas, le traitement par bevacizumab peut provoquer une leuco-encéphalopathie postérieure (généralement réversible). Cela peut se manifester par des convulsions, des maux de tête, une confusion ou encore des troubles de la vision. Si ces symptômes apparaissent, il faut immédiatement les signaler à l’équipe médicale.
Une mauvaise cicatrisation
Le bevacizumab gêne parfois la bonne cicatrisation des plaies notamment après une intervention chirurgicale. C’est la raison pour laquelle ce traitement ne doit pas être commencé pendant au moins un mois après une intervention chirurgicale lourde ou tant que la plaie n’est pas totalement cicatrisée.
En cas de complication de la cicatrisation d’une plaie pendant le traitement, celui-ci doit être interrompu jusqu’à la cicatrisation totale. Le traitement doit être interrompu lorsqu’une intervention chirurgicale est planifiée, ou lors de certains soins dentaires.
Une thrombose (phlébite et embolie pulmonaire)
La formation d'un caillot sanguin dans les veines, appelée thrombose veineuse ou phlébite, peut être la conséquence d’un traitement par bevacizumab. C’est aussi un symptôme du cancer lui-même. Le caillot sanguin se situe le plus souvent au niveau d’une jambe. Dans les cas les plus graves, il se détache et circule jusqu'à un poumon. C'est ce qui s'appelle une embolie pulmonaire (abrégé en EP). Cette affection susceptible d’être grave peut se manifester par un essoufflement et parfois une douleur dans la poitrine. Le fait de cesser de fumer réduit le risque de formation de caillots sanguins. Le fait de changer de position fréquemment, de faire des exercices pour les jambes et les chevilles et de se déplacer réduit également ce risque.
Le médecin peut vous prescrire un traitement préventif à base de faibles doses d'anticoagulants, qui réduit la probabilité de formation de caillots sanguins chez les personnes à risque. Des bas de contention peuvent également vous être prescrits, selon les cas. Il est important de signaler en urgence à votre médecin la présence d’une rougeur, d'un gonflement, d'une douleur au niveau du mollet ou de la poitrine, ou un essoufflement anormal.
Le risque d’hémorragie
Parmi les effets indésirables les plus graves du bevacizumab, figure le risque d’hémorragie (saignement important). Des saignements de nez importants ou des hémoptysies (crachats sanguinolents provenant des poumons) sont fréquents avec ce médicament.
Il est important de consulter rapidement un médecin si cet effet indésirable survient.
Le risque d’ostéonécrose (lésions) de la mâchoire
Le bevacizumab peut être responsable de lésions au niveau des os de la mâchoire. Il est important de prévenir votre médecin si vous présentez une affection de la bouche ou des dents.
Des douleurs abdominales aiguës
Le bevacizumab et l’olaparib sont susceptibles de provoquer des douleurs abdominales importantes. Elles ne doivent pas être prises à la légère. Avec le bevacizumab, elles sont parfois le signe d’une perforation gastro-intestinale (un trou se forme dans la paroi de l'œsophage, de l'estomac, de l'intestin grêle ou du côlon) qui constitue une urgence médicale.
Des sensations de vertige et céphalées
Le traitement par olaparib notamment peut générer des sensations de vertige et des maux de tête (céphalées).
Votre médecin pourra vous prescrire un traitement médicamenteux adapté.
Des affections oculaires
Les larmoiements sont très fréquents avec le bevacizumab.
Quels sont les effets indésirables de la chimiothérapie intrapéritonéale ?
La chimiothérapie intrapéritonéale (les médicaments sont injectés directement dans la cavité abdominale) peut avoir d’autres effets indésirables que la chimiothérapie administrée par voie intraveineuse. Cela du fait de son mode d’administration.
Des douleurs abdominales sont courantes et peuvent nécessiter d’arrêter le traitement avant la fin des 6 cycles prescrits.
Des adhérences autour du cathéter placé dans la cavité péritonéale sont également fréquentes. Il s’agit d’une formation de bandes fibreuses qui survient après une opération lors de la cicatrisation. Ces fibres forment une sorte de toile d’araignée autour du cathéter, ce qui peut gêner la diffusion du liquide pendant la chimiothérapie intrapéritonéale. Le traitement peut alors être arrêté et le cathéter retiré.
Un gonflement de l’abdomen, lié au volume du liquide introduit, peut entraîner des difficultés à respirer profondément ainsi que des besoins plus fréquents d’uriner ou des douleurs abdominales. Ces effets passent normalement en quelques jours.
Des troubles de l’estomac peuvent apparaître et durer une quinzaine de jours. Si l’estomac ne parvient plus à se vider normalement, une alimentation par sonde peut être nécessaire le temps que les fonctions de l’estomac soient rétablies.
Une péritonite est possible. Il s’agit d'une inflammation du péritoine, la membrane qui recouvre l’intérieur de la cavité abdominale et entoure les organes abdominaux. Bien qu'elle soit rare, elle peut être causée par le cathéter mis en place à l’intérieur de la cavité péritonéale, pour administrer la chimiothérapie intrapéritonéale. Une péritonite se manifeste par une douleur abdominale vive, de la fièvre et des frissons. Elle nécessite une intervention médicale d’urgence.