Modalités de dépistage des cancers
Le dépistage d’un cancer vise à détecter des anomalies à un stade précoce, chez des personnes qui n’éprouvent encore aucun symptôme. C’est un moyen d’agir incontournable contre les cancers car, dans la majorité des cas, certains d’entre eux peuvent être guéris s’ils sont traités précocement.
Les programmes de dépistage
Certains cancers, pour lesquels des examens de référence ont démontré leur efficacité, sont accessibles via des programmes de dépistage organisé, mis en place et régulièrement évalués par les pouvoirs publics. C'est actuellement le cas pour le cancer du sein, le cancer colorectal et, depuis 2018, le cancer du col de l’utérus.
Ces programmes doivent répondre aux conditions suivantes :
- une prévalence et une mortalité du type de cancer dont il est question suffisamment élevées pour justifier l’effort et le coût d’un programme de dépistage ;
- l’accès à des traitements capables de réduire la mortalité associée à ce type de cancer ;
- des méthodes d’examen acceptables par une population a priori en bonne santé, fiables, sans danger et relativement peu coûteuses.
Sont également pris en compte pour la systématisation d’un examen de dépistage :
- sa sensibilité ;
- sa spécificité ;
- sa valeur prédictive positive et négative.
La détection précoce
Certains types de cancer, comme les cancers de la peau, ne sont pas accessibles à un programme de dépistage organisé mais peuvent quand même être dépistés de façon précoce.
Risques accrus de cancer : des modalités particulières
Certains patients présentent des facteurs de risque susceptibles de les exposer davantage à un cancer que dans la population générale. Suivant les types de cancer, il peut s’agir :
- d’antécédents personnels ou familiaux de cancer ou de lésion précancéreuse ;
- de prédispositions génétiques ;
- de pathologies chroniques ayant ou non un lien avec un cancer en particulier, comme les MICI dans le cas de cancers colorectaux ou le diabète de type 2 pour plusieurs types de cancer ;
- de certains comportements ou habitudes de vie.
Le niveau de risque de cancer de ces patients étant généralement considéré comme supérieur à celui de la population, il convient de les identifier au plus tôt et de leur proposer les modalités de surveillance ou de suivi les plus adaptées à leur situation.
Il peut s’agir des mêmes tests qu’en population générale mais à intervalles plus rapprochés, comme des frottis annuels au lieu de tous les trois ans pour le dépistage d’un cancer du col de l’utérus, ou encore d’autres techniques de détection, comme une coloscopie au lieu d’un test de recherche de sang dans les selles pour le dépistage d’un cancer colorectal, ou des IRM en routine, à la place des mammographies ou pour les compléter, pour celui d’un cancer du sein.
Sensibiliser vos patients aux signes d’alerte
La détection précoce d’un cancer repose également sur la sensibilisation des patients à la reconnaissance de « signes d’alerte ». En effet, certains cancers, comme celui du poumon, sont peu accessibles à des démarches de détection précoce, sauf cas particuliers : surveillance après une exposition professionnelle, tabagisme important, antécédents familiaux de ce cancer...
Récapitulatif des signes d’alerte les plus courants :
- amaigrissement inexpliqué ;
- apparition d'une grosseur dans un sein, modification de la forme d'un sein ;
- évolution de l'aspect d'un grain de beauté (forme, taille, épaisseur, couleur) ;
- fatigue persistante ;
- grosseur qui ne diminue pas, quel qu’en soit l’endroit ;
- modification de la voix, persistance d'une voix enrouée ou de toux ;
- pertes de sang en dehors des règles ou après la ménopause ;
- petite plaie qui ne cicatrise pas sur la peau ou dans la bouche ;
- présence de sang rouge ou noir dans les selles, troubles du transit intestinal d'apparition récente (diarrhée ou constipation inhabituelle).
Ces symptômes ne signifient pas forcément que votre patient est atteint d’un cancer ; toutefois, leur survenue et leur persistance doivent le motiver à revenir en consultation.