Cancers de la thyroïde : quel suivi après les traitements ?

Après les traitements initiaux, un suivi régulier est mis en place. Défini par l’équipe spécialisée, il est effectué conjointement par votre médecin généraliste, et l’équipe médicale qui a réalisé vos traitements, notamment votre endocrinologue.

Un bilan de fin de traitement est effectué pour déterminer la réponse aux traitements initiaux. Il comprend une consultation et un examen clinique associés à une prise de sang et une échographie du cou.

Après votre rémission, un suivi à vie, adapté à votre situation personnelle, est maintenu.

Le suivi a pour objectifs de :

  • suivre votre traitement hormonal et l’adapter si besoin ;
  • détecter, de manière précoce, tout signe de réapparition éventuelle du cancer (récidive) ;
  • identifier tout effet indésirable à long terme des traitements ;
  • diminuer les conséquences des complications chirurgicales, notamment celle d’une paralysie d’un nerf (notamment paralysie laryngée, déficit de la mobilité de l’épaule) ;
  • mettre en œuvre les soins de support nécessaires pour rétablir ou préserver au mieux votre qualité de vie ;
  • apporter l’accompagnement nécessaire pour arrêter de fumer si besoin ;
  • permettre une aide à la réinsertion professionnelle si cela est nécessaire.

Exemples de questions à poser à l’équipe médicale

- Comment le suivi se déroule-t-il en pratique ?
- Quels sont les professionnels chargés de mon suivi ?
- Quels seront les examens nécessaires ?
- À quel intervalle les consultations et les examens auront-ils lieu ?
- Qui contacter en cas d’apparition de symptômes entre deux consultations ?

En quoi consiste le suivi ?

Il est basé sur un examen clinique associé à des examens biologiques.

Évaluation de la réponse au traitement initial

Un bilan effectué entre 6 et 12 mois après la chirurgie et/ou le traitement à l’iode radioactif permet de déterminer votre réponse au traitement initial.

Il repose sur une consultation et un examen clinique, incluant une palpation cervicale et une échographie du cou.

En cas de thyroïdectomie totale, une prise de sang mesure la TSH, la thyroglobuline et les anticorps antithyroglobuline.

La thyroglobuline et les anticorps antithyroglobuline, qu'est-ce que c'est ?

La thyroglobuline est une protéine fabriquée par les cellules de la thyroïde, qui participe à la fabrication des hormones thyroïdiennes. Elle est mesurée grâce à une prise de sang et permet de vérifier s’il reste des cellules thyroïdiennes (bénignes ou malignes). Elle sert de "marqueur" pour la surveillance après une thyroïdectomie totale.

Les anticorps antithyroglobuline sont des substances produites par le corps, qui capturent la thyroglobuline. Lorsque ces anticorps sont présents en grande quantité dans l’organisme, la thyroglobuline apparaît alors en faible quantité dans le sang (même en présence de tissu thyroïdien résiduel ou de métastases), ce qui fausse l’analyse des résultats. Pour cette raison, on mesure systématiquement ces anticorps en même temps que la thyroglobuline au niveau sanguin.

L'échographie du cou permet de vérifier la présence éventuelle de ganglions lymphatiques dont la taille aurait augmenté ou une récidive à l’endroit où se trouvait la thyroïde ou le lobe enlevé. En cas de ganglion suspect ou de suspicion de récidive tumorale, une cytoponction, c’est-à-dire un prélèvement de cellules effectué par une aiguille fine au travers de la peau, peut également être réalisée.

Dans certains cas, rares, d’autres examens d’imagerie peuvent être prescrits.

Et s’il reste des traces de cellules cancéreuses ?

Si la réponse au traitement n’est pas complète ou si vous êtes en situation de récidive, votre médecin peut envisager notamment un nouveau bilan d’imagerie, une nouvelle chirurgie, ou un nouveau traitement par l’iode 131. Le recours à une radiothérapie externe est exceptionnel.

Pour certains cancers localement avancés ou métastatiques évolutifs et réfractaires à l’iode 131, un traitement par radiologie interventionnelle ou par un médicament de thérapie ciblée peut être prescrit.

Dans certains cas, une surveillance active est mise en place.

Ces décisions médicales sont prises en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP).

Le suivi à long terme

Après rémission, c’est-à-dire la diminution ou la disparition des signes et des symptômes de la maladie, un suivi adapté à votre situation personnelle est maintenu.

Les modalités et la durée du suivi des cancers de la thyroïde après traitements varient d’un patient à l’autre. Ils dépendent notamment du type de chirurgie (partielle ou totale), du niveau de risque de récidive du cancer et de la réponse aux traitements initiaux.

Dans tous les cas, le suivi est plus rapproché les 5 premières années. Il repose sur des consultations au cours desquelles votre médecin vous interroge, vous examine, vous prescrit un bilan sanguin, et éventuellement une échographie cervicale.