Lymphome non hodgkinien : en quoi consiste la greffe de cellules souches ?

Il existe deux techniques possibles de greffe de cellules souches hématopoïétiques : 

  • l’autogreffe ou greffe autologue, au cours de laquelle le patient reçoit ses propres cellules souches hématopoïétiques préalablement prélevées ; 
  • l’allogreffe ou greffe allogénique, qui consiste à greffer des cellules souches issues d’un donneur compatible. Cette technique est plus rarement utilisée pour le traitement des lymphomes non hodgkiniens.

Dans quel cas recourt-on à la greffe de cellules souches ?

Pour traiter un lymphome non hodgkinien, il est parfois nécessaire de prescrire de très fortes doses de chimiothérapie. En raison de l’intensité des traitements, les cellules saines de la moelle osseuse sont également détruites, entraînant une aplasie (c’est-à-dire une forte diminution des globules blancs qui entraîne un risque accru d’infections). Il est donc nécessaire de recourir à une autogreffe de cellules souches pour retrouver une moelle osseuse saine et, ainsi, sortir d’aplasie.

Une greffe de cellules souches hématopoïétiques peut être très éprouvante pour l’organisme et n’est pas recommandée pour tous les malades. Avant d’envisager une greffe et pour estimer ses chances de succès, les médecins prennent en considération l’âge du patient, ses antécédents médicaux, le stade du lymphome et la réponse aux traitements précédents.

Comment fonctionne l’autogreffe de cellules souches ?

Comment recueille-t-on des cellules souches pour une autogreffe ?

Le recueil désigne la procédure utilisée pour recueillir des cellules souches dans le sang. Pour cela, la technique la plus utilisée est la cytaphérèse. Ce procédé consiste à filtrer le sang dans un appareil spécial au cours d’un prélèvement et à ne conserver que les cellules souches. Les autres composés sanguins sont immédiatement réinjectés dans le corps. Le recueil des cellules souches dure trois à quatre heures.

Le recueil est réalisé après des injections d’un stimulant de cellules souches, un facteur de croissance appelé G-CSF. Une analyse de sang permet ensuite de mesurer le taux de CD34, un marqueur spécifique des cellules souches. Si ce taux est trop bas, le patient reçoit des injections complémentaires de facteur de croissance. Lorsque le taux de CD34 est bon, la cytaphérèse est effectuée. Si la quantité de cellules souches récoltées est insuffisante, une seconde cytaphérèse est pratiquée.

Il est également possible de recueillir des cellules souches par un prélèvement de moelle osseuse sous anesthésie générale au bloc opératoire. Mais comme la cytaphérèse ne nécessite en principe pas d’hospitalisation, c’est la technique utilisée dans plus de 95 % des cas.

Du traitement intensif pour détruire les cellules cancéreuses à la greffe pour reconstituer les cellules sanguines

Une fois le recueil effectué, le traitement intensif est commencé. Ce dernier détruit les cellules cancéreuses, mais aussi les cellules souches hématopoïétiques. Les cellules sanguines ne sont alors plus produites, provoquant une aplasie qui entraîne un risque accru d’infections. Afin de limiter la durée de l’aplasie, les cellules souches préalablement recueillies sont réinjectées par voie intraveineuse. Elles retrouvent leur place au sein de la moelle osseuse et reconstituent progressivement la population de cellules sanguines.

Votre hospitalisation pendant la phase d’aplasie

La phase d’aplasie après le traitement intensif dure environ deux à trois semaines. Pendant cette période, vous êtes hospitalisé en environnement protégé, avec des précautions d’hygiène strictes, pour éviter tout risque d’infection.

Après l’hospitalisation, quelques précautions sont à prendre en sortie d’autogreffe. N’hésitez pas à demander conseil à votre équipe médicale.