Chirurgie du cancer du poumon : les effets indésirables possibles

Les effets indésirables à court terme

Les effets indésirables à court terme peuvent se manifester immédiatement après l’intervention ou quelques semaines plus tard. En général, ils sont temporaires. Certains sont communs à toute chirurgie et d’autres relèvent de la chirurgie thoracique.

Vous pouvez ressentir de la fatigue. La fatigue est due notamment à l’anesthésie, à la perte de sang ou encore à l’anxiété générée par l’opération. La fatigue dépend de la façon dont vous avez supporté l’intervention et des autres effets indésirables. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit prise en compte le mieux possible. Elle n’est pas forcément normale, surtout lorsqu’elle est importante, car elle peut être le signe d’un autre effet indésirable plus grave. Parfois, un séjour en soins de suite et de réadaptation pour un temps de convalescence peut être prescrit par le médecin. C’est l’établissement de soins qui en fait la demande.

Votre cicatrice peut être douloureuse et s’infecter. Vos bronches peuvent être encombrées par des sécrétions. Vous pouvez tousser, être essoufflé pendant un effort (par exemple, quand vous montez un escalier), développer une pneumonie ou souffrir d’un abcès (infection avec du pus) au niveau de votre paroi thoracique.

Il se peut que vous soyez atteint d’une paralysie récurrentielle (ou paralysie du nerf récurrent). Le nerf récurrent est un nerf du larynx qui commande la voix et la déglutition. Il peut être lésé principalement lors du curage des ganglions lymphatiques. Cela provoque une modification de la voix (dysphonie), qui devient plus grave et moins forte, et parfois aussi des troubles de la déglutition. Ces difficultés à avaler peuvent entraîner des fausses routes (les aliments qui passent dans les voies respiratoires). La reprise de l’alimentation par voie orale peut alors être différée. La paralysie récurrentielle peut nécessiter le recours à un orthophoniste. Cette rééducation vise non seulement à restaurer une meilleure voix, mais aussi à éviter les fausses routes lors de l’alimentation. La paralysie récurrentielle peut aussi faire l’objet d’une intervention chirurgicale ou endoscopique sous anesthésie locale pour améliorer votre voix.

Des fuites d’air prolongées issues des zones opérées (encore appelées fuites aériennes prolongées ou bullage prolongé) nécessitent en général une prolongation de votre hospitalisation.

Certains effets indésirables peuvent prolonger votre hospitalisation ou nécessiter une ré-hospitalisation.

 L’apparition de ces effets indésirables est surveillée pendant tout le temps de l’hospitalisation et au cours des consultations qui suivent. Selon le type de complication, un traitement adapté sera réalisé.

Les effets indésirables à long terme

Les effets indésirables à long terme (encore appelés tardifs) peuvent se manifester bien après l’intervention et durer longtemps. Ils restent relativement rares.

Des douleurs importantes au niveau de la cicatrice, associées à une insensibilité de cette zone au toucher, peuvent persister pendant des mois, voire des années après l’intervention. Un traitement adapté peut être proposé. Vous pouvez aussi souffrir de douleurs persistantes au niveau du thorax parfois intenses et qui peuvent nécessiter un traitement spécifique en consultation antidouleur. Vous pouvez aussi être très essoufflé et une rééducation à l’effort peut vous être prescrite.

Pour plus d’informations sur la douleur

Il se peut que votre voix devienne plus grave et moins forte. Cette modification est liée à la lésion, lors de la pneumonectomie, du nerf récurrent qui commande la voix et la déglutition. Une rééducation vocale peut l’atténuer.

Des effets indésirables graves peuvent nécessiter une ré-hospitalisation:

  • une infection de la zone où se trouvait le poumon avant son retrait;
  • des fistules bronchiques, en particulier en cas de pneumonectomie. La fistule bronchique ou bronchopleurale est une ouverture anormale entre la cavité pleurale et une bronche. La cavité pleurale est l’espace séparant les deux feuillets de la plèvre (membrane qui tapisse les poumons);
  • une insuffisance respiratoire;
  • des troubles cardiaques, en particularité une irrégularité du rythme cardiaque.

Si un de ces effets indésirables survient, parlez-en à votre médecin traitant ou à votre oncologue