Immunothérapies spécifiques du cancer du poumon : les effets indésirables possibles
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Les immunothérapies spécifiques utilisées pour le traitement du cancer du poumon, comme le pembrolizumab ou le nivolumab, sont des inhibiteurs de point de contrôle qui permettent de renforcer l’action du système immunitaire contre les cellules tumorales. Ils peuvent être à l’origine d’effets indésirables immunologiques liés à cette stimulation du système immunitaire.
Il peut par exemple s’agir d’un mauvais fonctionnement (souvent une inflammation) du tube digestif, du foie et des reins, des glandes endocrines, de troubles respiratoires, de l’apparition d’un diabète. Ces effets indésirables d’ordre immunologique peuvent survenir jusqu’à plusieurs mois après la fin du traitement et leur gestion est spécifique.
Certains effets indésirables peuvent être graves, il est important de savoir en reconnaître les symptômes. Vous devez prévenir immédiatement votre médecin si l’un des effets indésirables, signes ou symptômes suivants se produit notamment :
- une inflammation de l’intestin (colite), se traduisant notamment par des douleurs de l’estomac, du mucus ou du sang dans les selles, des diarrhées (voir ci-dessous) ;
- des problèmes pulmonaires tels que des difficultés à respirer, une toux, des douleurs au niveau du thorax ;
- une inflammation du foie qui peut se manifester notamment par des douleurs au côté droit du ventre, un jaunissement de la peau et du blanc des yeux ;
- des troubles de la thyroïde qui peuvent notamment provoquer une prise ou une perte de poids, une fatigue ;
- des troubles rénaux (inflammation des reins), qui peuvent entraîner une variation de la quantité (plus faible) d’urine ou de sa couleur ;
- une inflammation de la peau.
Des réactions à la perfusion, incluant des allergies sévères sont également possibles. Avant de commencer le traitement, lisez attentivement la notice que vous pouvez obtenir auprès de l’équipe soignante ou le résumé des caractéristiques du produit disponible sur base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr
Troubles digestifs (notamment des diarrhées inflammatoires)
Les immunothérapies spécifiques peuvent être à l’origine d’une inflammation des intestins (colite) qui peut se manifester par des diarrhées ou des selles plus fréquentes qu’habituellement, des douleurs au ventre, des nausées, vomissements, la présence de sang ou de mucus dans les selles. Prévenez votre médecin sans attendre devant de tels symptômes.
Mauvais fonctionnement du foie
Les traitements d’immunothérapie peuvent altérer le fonctionnement du foie. Cette altération d’origine immunologique peut se traduire cliniquement par différents symptômes dont un jaunissement du blanc des yeux et de la peau, des douleurs au niveau du côté droit du ventre, des bleus qui apparaissent plus fréquemment, des saignements. Les urines peuvent également être plus foncées et les selles décolorées. Des examens biologiques réguliers permettront de détecter précocement toute altération du fonctionnement du foie.
Mauvais fonctionnement de la thyroïde et d’autres glandes endocrines
Les molécules d’immunothérapie peuvent altérer le fonctionnement des glandes hormonales, notamment de la thyroïde. Ces troubles peuvent se traduire par une prise ou une perte de poids inexpliquée, une modification de la voix qui devient plus grave, une sensation de froid ou encore une accélération du rythme cardiaque. Des maux de tête, une augmentation de la transpiration et une grande fatigue peuvent également être ressentis. Prévenez également votre médecin sans attendre.
Les immunothérapies spécifiques peuvent aussi provoquer l’apparition d’un diabète. Il peut se manifester par une perte de poids, un besoin d’uriner plus fréquent ainsi qu’une sensation de soif et de faim plus importante que d’habitude. Vous devez signaler sans attendre ces symptômes à votre médecin.
Troubles respiratoires
Avec les immunothérapies spécifiques, des difficultés à respirer, un essoufflement, des douleurs thoraciques peuvent être ressentis. Une toux peut également apparaître. Ces symptômes peuvent alerter sur la présence d’une infection ou d’une réaction pulmonaire au traitement. N’hésitez pas à les signaler à votre équipe soignante.
Troubles rénaux
Les immunothérapies spécifiques peuvent avoir une incidence sur la fonction rénale, le plus souvent sans générer de symptôme. Toutefois, la quantité d’urine pourra être plus faible et la couleur pourra également être modifiée. Il est important de signaler ces troubles, qui peuvent être d’origine immunologique, à l’équipe soignante.
Inflammation de la peau
Les immunothérapies spécifiques peuvent entraîner des réactions cutanées de type rash, démangeaisons, qui se manifestent par des rougeurs plus ou moins étendues, des taches colorées ou des vésicules (cloques), des ulcères ou desquamations (peau qui pèle). Prévenez votre médecin en cas d’apparition de tels symptômes.
Autres effets indésirables immunologiques
Les immunothérapies spécifiques peuvent aussi toucher d’autres organes et entraîner une modification de la vue, des faiblesses musculaires… Face à tout symptôme inhabituel, contactez votre médecin.
Réactions à la perfusion et réactions allergiques
Comme tout médicament, les immunothérapies peuvent être source de réactions lors de l’administration, incluant des réactions allergiques. Alertez votre médecin en cas de gonflement du visage, des lèvres et de la langue, de difficultés à respirer ou d’essoufflement, de fièvre, de réactions cutanées graves (démangeaisons, rougeurs, boutons), ou de tout autre trouble inhabituel.