Les traitements possibles en fonction de l'étendue du cancer du poumon

Le choix et l’ordre des traitements des cancers du poumon dépendent notamment du type de cancer dont vous êtes atteint (cancer bronchique non à petites cellules, cancer bronchique à petites cellules) et de l’étendue du cancer au moment du diagnostic, autrement dit de son stade.

Pour déterminer le stade, les médecins s’appuient sur un système international de classification appelé TNM (utilisé pour Tumor, Nodes, Metastasis, ce qui signifie, tumeur, ganglions, métastases).

Ils prennent en compte, entre autres :

  • la taille de la tumeur ;
  • l’étendue du cancer dans les poumons (la maladie touche un poumon ou les deux) ;
  • l’atteinte ou non de structures voisines de la zone où est localisée la tumeur (par exemple, la plèvre, le médiastin, le cœur) ;
  • l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques par des cellules cancéreuses ;
  • la présence ou non de métastases dans d’autres parties du corps.

Les stades

Il existe quatre stades différents, numérotés de I à IV :

  • les stades I et II, pour les cancers localisés dans le thorax. Selon les cas, aucun ganglion n’est touché ou, alors, un ou plusieurs à proximité de la tumeur. Il n’y a pas de métastase à distance, c’est-à-dire dans d’autres organes.
  • les stades III, pour les cancers localement avancés. Dans la majorité des cas, des ganglions situés dans la zone proche des poumons sont atteints. Il n’y a pas de métastase à distance, c’est-à-dire dans d’autres organes ;
  • les stades IV, pour les cancers avec métastases dits cancers métastatiques. Des métastases sont présentes à distance, dans d’autres organes que le poumon où est située la tumeur.

Chacun des stades, excepté le IV, est subdivisé en deux catégories A et B, par exemple pour le stade I, IA et IB.

Le stade posé à l’issue du bilan diagnostique est qualifié de clinique (cTNM). Pour les cancers du poumon, il est fréquent que le stade soit réévalué après la chirurgie, si vous relevez de ce traitement. Le stade déterminé à l’issue de la chirurgie est appelé pathologique (pTNM).

Il est fortement recommandé d’arrêter de fumer afin de réduire le risque de complications pendant et après les traitements anticancéreux et d’améliorer la qualité de vos soins. Les études montrent l’importance de l’arrêt du tabac en termes de pronostic, de récidive, de second cancer, de risques opératoires et de qualité de vie pour le patient atteint de cancer du poumon. Pour en savoir plus sur l’arrêt du tabac, pourquoi et comment me faire aider ?

Les cancers bronchiques non à petites cellules : principales possibilités de traitement

Cancer localisé (stades I et II)

Stade 1 opérable

La chirurgie est le traitement de référence. Elle comprend le retrait de tout ou partie du poumon (rarement de tout le poumon) où se trouve la tumeur ainsi que le retrait des ganglions lymphatiques environnants (curage ganglionnaire). Dans certains cas, une chimiothérapie conventionnelle est réalisée avant et/ou après la chirurgie.

Stade II opérable

La chirurgie, qui comprend le retrait de tout ou partie du poumon (rarement de tout le poumon) où se trouve la tumeur ainsi qu’un curage ganglionnaire, est le traitement de référence. Une chimiothérapie conventionnelle est en général réalisée après la chirurgie, et dans certains cas avant.

Stades I et II non opérables

La radiothérapie stéréotaxique est la technique privilégiée. Dans certains cas, une radiothérapie conformationnelle, seule ou associée à une chimiothérapie conventionnelle, peut être proposée, ou une chimiothérapie seule. Dans certaines situations, une thermo-ablation est réalisée.

Cancer localement avancé (stade III)

Stade IIIA opérable et résécable

Une chirurgie peut être proposée. Elle comprend le retrait de tout ou partie du poumon où se trouve la tumeur ainsi qu’un curage ganglionnaire. Dans certains cas, elle peut être précédée d’une chimiothérapie conventionnelle. Une chimiothérapie est en général administrée après la chirurgie. Si la résection n’a pas été complète, la chirurgie peut être suivie d’une radiothérapie.

Stade IIIA non résécable, stade IIIB et patient non opérable

Le traitement consiste en une chimiothérapie conventionnelle associée à une radiothérapie. Une chimiothérapie conventionnelle seule ou une radiothérapie seule peut être proposée en cas de contre-indication à l’association des deux. Pour les patients qui ne pourraient pas recevoir une radiothérapie et dont la tumeur présenterait une altération moléculaire (mutation de type EGFR ou translocations de type ALK ou ROS1), une thérapie ciblée adaptée est administrée.

Cancer métastatique (stade IV)

Une thérapie ciblée seule est le traitement de référence des patients dont la tumeur présente une altération moléculaire particulière (par exemple, mutation de l’EGFR ou translocation ALK ou ROS1).

La chimiothérapie conventionnelle seule est le traitement de référence des patients dont la tumeur ne présente pas une altération moléculaire particulière (par exemple, mutation de l’EGFR ou translocation ALK ou ROS1).

Elle peut être associée à un anti-angiogénique dans certains cas. Dans certaines situations, le traitement initial peut être suivi par un second traitement dit de maintenance. Des immunothérapies spécifiques peuvent désormais être proposées. Celles-ci ciblent des récepteurs situés à la surface des cellules, appelés PD-1 ou PD-L1, et favorisent une réponse immunitaire contre les cellules tumorales.

Les cancers bronchiques à petites cellules : principales possibilités de traitement

Cancer localisé (stades I et II)

L’association d’une chimiothérapie conventionnelle et d’une radiothérapie du thorax constitue le traitement de référence. Si le traitement est efficace (en totalité ou en partie), une radiothérapie de tout le cerveau est proposée pour prévenir le développement d’éventuelles micrométastases. La chirurgie est exceptionnelle.

Cancer localement avancé (stade III)

Stade III irradiable

L’association d’une chimiothérapie conventionnelle et d’une radiothérapie du thorax constitue le traitement de référence. Si le traitement est efficace (en totalité ou en partie), une radiothérapie de tout le cerveau peut être proposée pour prévenir le développement d’éventuelles micrométastases.

Stade III non irradiable

La chimiothérapie conventionnelle est le traitement de référence. Si le traitement est efficace, une radiothérapie de tout le cerveau peut être proposée pour prévenir le développement d’éventuelles micrométastases

Cancer métastatique (stade IV)

La chimiothérapie conventionnelle est le traitement de référence. Si le traitement est efficace, une radiothérapie de tout le cerveau peut être proposée pour prévenir le développement d’éventuelles micrométastases.

Opérable ou résécable ? Si le qualificatif « opérable » se rapporte au patient, le terme « résécable » vise la tumeur. Un patient est dit opérable quand il jouit, malgré son cancer, d’un bon état général qui lui permet d’accéder à une intervention chirurgicale réalisée sous anesthésie. Une tumeur est dite résécable lorsqu’elle peut être retirée complètement par chirurgie notamment parce qu’elle est accessible, ou parce qu’elle est suffisamment petite et localisée, ou parce que sa résection (encore appelée exérèse ou ablation) ne compromet pas des organes vitaux.

Pour en savoir plus sur :

la chirurgie du cancer du poumon

les traitements médicamenteux du cancer du poumon (chimiothérapie conventionnelle, thérapies ciblées, immunothérapies spécifiques)

la radiothérapie du cancer du poumon