Le dossier communicant de cancérologie

Le dossier communicant de cancérologie (DCC) favorise l’échange de données médicales entre professionnels de santé hospitaliers et libéraux.

L'amélioration de la qualité et de l'échange des informations de soins et de suivi entre les professionnels impliqués dans le parcours de cancérologie est le premier enjeu auquel doit répondre le dossier communicant de cancérologie (DCC). L’évolution du parcours de soins, le possible retour à une vie active des malades et le développement de l’organisation des soins ambulatoires confortent les attentes de décloisonnement des accès et l’ouverture des échanges ville-hôpital, en y associant le médecin traitant.

Le domaine de la cancérologie est reconnu pour son organisation des soins, l’intervention de professionnels de différentes disciplines et un parcours patient pouvant être complexe et varié. La personnalisation du suivi, l’équité des soins et leur qualité sont des objectifs incontournables pour l’Institut national du cancer. Ainsi, le DCC doit mettre à disposition des informations actualisées, utiles aux acteurs impliqués et faciliter leur coordination. D’emblée, la sélection d’informations à échanger et l’identification de professionnels impliqués deviennent des enjeux des travaux régionaux et nationaux.

Le DCC est souvent décrit du point de vue de l’organisation des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP). De fait, l’innovation et l’essor des RCP centrent cette étape du parcours comme un premier axe de développement. L'ambition est de compléter le DCC par l’ensemble des documents jugés utiles au parcours de cancérologie au-delà des éléments diagnostics et de propositions thérapeutiques. La suite logique est l’ajout du programme personnalisé de soins (PPS) qui intègre les traitements et les soins de support auxquels le patient a adhéré. Par ailleurs, les innovations thérapeutiques comme le développement des thérapies ciblées conduisent à ajouter le compte-rendu de génétique moléculaire (CR-GM) pour l'identification de thérapies ciblées ou d'essais cliniques.

Le DCC est complémentaire au DMP pour assurer la prise en charge globale de la personne en permettant l’accès des professionnels de santé autorisés quel que soit le lieu d’accompagnement du patient. La messagerie sécurisée de santé (MSSanté) permet également la transmission sécurisée des informations entre les professionnels de santé.

Le DCC se compose d’un socle de documents du parcours applicables à l’ensemble du territoire. La définition de ces documents est nationale et réalisée en concertation avec les professionnels. La déclinaison régionale et locale reste possible, avec l’ajout d’informations propres aux besoins locaux. L’information doit pouvoir être partagée avec des acteurs identifiés et autorisés. Le défi majeur est d'utiliser des documents dédiés et actualisés à différents temps du parcours et de permettre au patient d'en disposer dans les mêmes termes. Les outils logiciels des professionnels de santé doivent ainsi évoluer. De même, la mixité des solutions au sein d’un même territoire est une limite qui peut être levée dès lors que l’interopérabilité est assurée par les différents systèmes s’appuyant sur une plateforme régionale ou des systèmes locaux.

En 2017, 81 % des patients disposaient d’un DCC : cette cible conforte le déploiement du DCC, avec l’évolution du format de dématérialisation des documents du parcours. Ainsi, la fiche de synthèse de la réunion de concertation pluridisciplinaire (FRCP) est dématérialisée dans 96 % des cas. Par ailleurs, 67 % des fiches de RCP étaient déclarées structurées en 2017, condition nécessaire pour la mise en œuvre de l’interopérabilité des systèmes.


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