Algorithme cancer

Algorithme cancer : algorithme de sélection des hospitalisations liées à la prise en charge du cancer dans les bases nationales d’activité hospitalière de court séjour PMSI MCO

Source(s) des données

Programme de médicalisation des systèmes d’information en médecine, chirurgie, obstétrique et odontologie - PMSI MCO

Producteur(s) de la méthode

Institut national du cancer, Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH), Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (FEHAP), Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), Unicancer, Appui santé et médico-social (ANAP), Fédération hospitalière de France (FHF), Générale de santé, Union nationale hospitalière privée de cancérologie (UNHPC)

Informations utilisées

  • DP : Diagnostic Principal
  • DR : Diagnostic Relié
  • DAS : Diagnostic Associé Significatif
  • CCAM : Classification Commune des Actes Médicaux
  • GHM : Groupe Homogène de Malades
  • RSA : Résumé de Séjour Anonymisé

Avertissements

  1. L’algorithme prend en compte les recommandations publiées dans les guides métrologiques de production des informations relatives à l’information médicale et à sa facturation en MCO. Il ne cherche pas à interpréter ou à pallier à d’éventuelles erreurs de codage PMSI des séjours et séances.
  2. Les risques de sur ou sous codage en DAS ont été particulièrement étudiés afin de limiter les faux positifs et les faux négatifs.
  3. Les séances de radiothérapie effectuées dans les établissements privés sont absentes des bases PMSI. Les résultats doivent être interprétés en conséquence.
  4. Les RSA sans DP ont été exclus.
  5. Les tumeurs bénignes intracrâniennes n’ont pas été prises en compte, car les codes CIM10 (Classification Internationale des Maladies, 10ème édition) leur correspondant ne permettent pas de distinguer les formes bénignes (les plus fréquentes) des formes graves qui font l’objet d’une prise en charge similaire à la prise en charge d’une tumeur maligne.
  6. En cas de don de moelle, il n’est pas possible de faire le lien entre le donneur et le receveur, a fortiori d’identifier la pathologie du receveur. Tous les dons de moelle ont donc été retenus, qu’ils soient en lien ou non avec un cancer.

Date

Publication : algorithme de sélection des hospitalisations liées à la prise en charge du cancer dans les bases nationales d’activité hospitalière de court séjour « algorithme cancer » 2013.

Objectif

Cet algorithme a pour but l’harmonisation des pratiques d’analyse de données, concernant les hospitalisations liées à la prise en charge du cancer dans les bases nationales d’activité hospitalière de court séjour. Il est mis à la disposition de l’ensemble des acteurs de la prise en charge du cancer en France. Son objectif secondaire est de pouvoir, à partir de cette sélection, décrire l’activité de cancérologie réalisée au sein des établissements de court séjour en nombre de jours et de séances, de suivre l’évolution de cette activité et d’en avoir une approche en volumes économiques.

Description

Algorithme de sélection des hospitalisations liées à la prise en charge du cancer dans les bases nationales d’activité hospitalière de court séjour, que cette prise en charge soit considérée comme principale en termes de consommation de ressources ou non.

Il inclut :

  • le diagnostic ;
  • les traitements curatifs, palliatifs ou prophylactiques ;
  • la surveillance des patients en cours de traitement, après traitement, ainsi que la surveillance des personnes ayant des prédispositions au cancer ;
  • la prise en charge des complications ou conséquences de la maladie ;
  • les effets secondaires du traitement ;
  • les prélèvements et greffes de moelle osseuse et de cellules souches hématopoïétiques en rapport avec une pathologie cancéreuse.

L’algorithme de sélection s’articule en 2 phases et 8 étapes :

  • une phase A : sélection des prises en charge liées de manière quasi-certaine à la cancérologie, établie à partir de critères simples, étapes 1 à 6 ;
  • une phase B : sélection des prises en charge liées avec une très forte probabilité à la cancérologie, établie à partir de critères multiples complémentaires plus complexes, étapes 7 à 8.

La sélection s’appuie sur les diagnostics, les actes, ou le DRG du résumé de séjour anonymisé (RSA). Pour les diagnostics, la liste a été établie à partir de la classification internationale des maladies (CIM10), en tenant compte des évolutions annuelles depuis 2005. Pour les actes, la liste a été établie à partir de la classification commune des actes médicaux (CCAM), en tenant compte des évolutions annuelles depuis 2005. Et pour les groupes homogènes de malades (GHM), la liste a été établie à partir des classifications des GHM V10 à V11d.

Trois bases sont constituées :

  • base A1 : hospitalisations sélectionnées lors de la phase A, aux étapes 1 à 5, et correspondant à la prise en charge pour cancer ;
  • base A2 : hospitalisations sélectionnées à l’étape 6 ;
  • base B : hospitalisations sélectionnées lors de la phase B.

Étape 1 : sélection portant sur le diagnostic principal (DP) et/ou la combinaison diagnostic principal (DP) / diagnostic relié (DR) – CIM10

Sélection des RSA comportant en DP ou DP/DR les codes suivants :

  • codes de tumeur maligne invasive, in situ ou à évolution imprévisible (C00-D09 et D37-D48) ;
  • codes de chimiothérapie pour tumeur (Z51.1) ;
  • codes de radiothérapie (préparation ou irradiation) (Z51.0-) si le DR est un code de tumeur maligne invasive, in situ ou à évolution imprévisible (C00-D09 et D37-D48) ou si le DR n’est pas renseigné. Les RSA de radiothérapie pour lesquels une autre pathologie que le cancer est clairement identifiée (DP ou DR) ne sont pas sélectionnés ;
  • codes d'examen de contrôle après traitement de tumeur maligne (Z08) ;
  • codes de pathologies dont le libellé inclut des pathologies tumorales (ex : G73.2 : « autres syndromes myasthéniques au cours de maladies tumorales (C00-D48) »), ou une complication du traitement du cancer (ex : K52.0 : « gastro-entérite et colite dues à une irradiation ») ;
  • codes en liaison avec les greffes de moelle osseuse (présence (Z94.80-), rejet, réaction du greffon (T86.-)) si la greffe de moelle a été réalisée dans le cadre du traitement d’une tumeur maligne.

À cette étape comme aux suivantes, les hospitalisations sélectionnées sur la présence de codes en liaison avec les greffes de moelle osseuse (présence, échec, rejet) n’ont été retenues que si la greffe a été réalisée pour tumeur maligne (en remontant jusqu’aux RSA de 2007) et que l’hospitalisation elle-même ne mentionne pas de tumeur primitive.

Étape 2 : sélection sur le diagnostic relié (DR) – CIM10

Sélection des hospitalisations comportant en DR les codes suivants :

  • codes de tumeur maligne invasive, in situ ou à évolution imprévisible (C00-D09 et D37-D48) ;
  • codes de pathologies dont le libelle inclut les pathologies tumorales ;
  • codes en liaison avec les greffes de moelle osseuse (présence, rejet, réaction du greffon, ex : T86) si la greffe de moelle a été réalisée pour tumeur maligne.

Étape 3 : sélection sur le diagnostic associé significatif (DAS) – CIM10

Sélection des hospitalisations comportant en DAS les codes suivants :

  • tumeurs malignes secondaires (C77-C79) ;
  • codes d'examen de contrôle après traitement de tumeur maligne (Z08) ;
  • codes de chimiothérapie pour tumeur ou radiothérapie (dont préparation) ;
  • codes d'effets indésirables des traitements anti-tumoraux (Y43.1, Y43.2, Y43.3, Y63.2) ;
  • présence de greffe (moelle osseuse, cellules souches hématopoïétiques) si la greffe de moelle a été réalisée pour tumeur maligne.

Étape 4 : sélection sur la combinaison diagnostic associé / acte CCAM

Sélection des hospitalisations dont le RSA mentionne un DAS de la liste de l’étape 1 + codes d'effets indésirables des traitements anti-tumoraux) et un des actes suivants :

  • injection d'agent anti-cancéreux ;
  • irradiation externe (séances, préparations, reprises de préparations) ;
  • curiethérapie (y compris pose de guide) ;
  • pose de système de repérage de tumeur ;
  • supplément pour diagnostic histopathologique portant sur des lésions malignes tumorales ;
  • prélèvements pour thérapie cellulaire ;
  • injections IV pour thérapie cellulaire ;
  • destruction tissulaire photodynamique de lésion de l'arbre trachéobronchique avec laser, par fibroscopie ;
  • poses d’endoprothèse digestive (oeso-gastro-duodénale, biliaire, pancréatique ou colique), trachéo-bronchique ou urinaire ;
  • destruction de tumeur hépatique par radiofréquence, par voie transcutanée avec guidage.

Étape 4 bis : sélection sur les actes de reconstruction mammaire - CCAM

Sélection des hospitalisations comportant un acte de reconstruction mammaire et/ou de symétrisation. Afin d’éliminer les actes à visée uniquement esthétique, ne sont retenus que ceux pratiqués chez des personnes ayant eu une chirurgie mammaire pour cancer du sein au cours des 5 dernières années.

Étape 4 ter : sélection sur les actes de reconstruction ORL - CCAM

Sélection des hospitalisations comportant un acte de reconstruction ORL chez des personnes ayant eu une chirurgie ORL pour cancer datant de 5 ans au plus afin de ne conserver que les actes en lien avec le cancer. Les RSA de chirurgie ORL considérés ont été sélectionnés selon le diagnostic principal (DP) et le classement dans un GHM chirurgical (lettre C en 3ème position).

Méthode de calcul du délai pour les étapes 4 bis et 4 ter

Entre 2 hospitalisations postérieures à 2005 : le délai entre 2 hospitalisations d’une même personne a été calculé à l’aide du numéro de séjour (ANO) corrigé selon les indications de l’ATIH (ref) pour les années 2006 à 2008.
Délai (années)= (ANO hospi2 - (ANO hospi1 + durée de séjour hospi1))/365,25

Entre une hospitalisation de 2005 et une hospitalisation postérieure : le numéro ANO de 2005 ne peut être rapporté aux années suivantes. La date de sortie de chaque hospitalisation a été mise arbitrairement au 15 du mois.
Délai (années)= ((Date sortie hospi2 - durée de séjour Hospi2) - Date sortie hospi1))/365,25

Étape 5 : sélection sur le GHM

Sélection des hospitalisations classées dans un GHM spécifique de cancérologie, définis par la mention dans le libellé :

  • d’une tumeur ou affection maligne ;
  • d’une chimiothérapie pour tumeur maligne ;
  • d’une prise en charge pour leucémie, lymphome ou autres affections malignes hématopoïétiques.

L’activité de radiothérapie étant abordée à l’étape 1, les RSA dont le GHM traduit cette activité ne sont pas considérés à cette étape.

Étape 6 : sélection sur le diagnostic principal (DP) des hospitalisations liées à la cancérologie mais chez des personnes n’ayant pas de cancer ou considérées comme « guéries » de leur cancer – CIM10 :

Sélection des hospitalisations liées à la cancérologie mais chez des personnes n’ayant pas de cancer ou considérées comme « guéries » de leur cancer :

  • prises en charge dans le cadre d’une surveillance à distance : code d’antécédent personnel de cancer en DP ;
  • prises en charge dans le cadre d’une prédisposition au cancer : code d’antécédent familial de cancer, ou chirurgie prophylactique pour facteur de risque de tumeur maligne ;
  • donneurs de moelle osseuse.

En cas de don de moelle, il n’est pas possible de faire le lien entre le donneur et le receveur, a fortiori d’identifier la pathologie du receveur. Tous les dons de moelle ont donc été retenus qu’ils soient en lien ou non avec un cancer du receveur.

Ces prises en charge retenues lors de l’étape 6 ont volontairement été isolées pour ne pas les prendre en compte dans l’étape 8.1 qui sera détaillée plus tard.

Étape 7 : sélection sur le diagnostic principal (DP) – CIM10

Un RSA est sélectionné à cette étape s’il mentionne en DAS un code de la liste utilisée à l’étape 1 (étape 7.1), à condition que le diagnostic principal n’appartienne pas à la liste suivante : malformations, pathologies congénitales, anomalies génétiques, perforations du tympan, arthroses (étape 7.2).

Étape 8 : sélection par le chaînage des séjours

8.1 : Pré-sélection des séjours non retenus à l’issue de l’étape 7.1 et concernant des patients ayant eu au moins un séjour sélectionné en base « A1 » datant de 2 ans au plus. Ces séjours sont ensuite analysés. Seuls les numéros anonymes générés sans erreur ont été retenus pour l’identification des personnes.

8.2 : Sélection des hospitalisations par inclusion : Les RSA dont le DP appartient à une liste de diagnostics dits « incluants » sont retenus. Ces DP correspondent à des symptômes ou pathologies qui sont fréquemment des complications de cancers ou de leur thérapeutique, spécifiques ou non. Il s’agit principalement des diagnostics suivants :

  • soins palliatifs ;
  • codes traduisant un désordre des fonctions vitales ou une pathologie lourde (choc, coma, embolie pulmonaire) ;
  • soins de contrôle incluant une intervention plastique reconstructrice ;
  • mises en place ou ajustement de prothèses ou implants ;
  • présences ou surveillances de stomies ;
  • complications d'injection, de perfusion ou transfusion (T80), d'actes (T81), de prothèse ou implants (T80 à T85, T88) ;
  • complications : symptômes ou une pathologie qui, associées à un code cancer évoque une complication de celui-ci ou du traitement effectué :
    • cachexie, douleur, fatigue, compression, fistule…
    • polynévrite, hémiplégie, péricardite…
    • candidose, thrombopénie, zona…

8.3 : Pré-sélection des hospitalisations par exclusion à partir des séjours non retenus en 8.2. Dans certains cas, un code lié à une prise en charge pour cancer peut être codé en DAS alors que la prise en charge dans le cas présent ne concerne probablement pas un cancer. Le principe a été de considérer comme ne relevant pas de la prise en charge du cancer l'association d'un code traceur en DAS et de l'un des types de diagnostic principal suivant :

  • tumeurs bénignes ;
  • malformations ;
  • pathologies congénitales ;
  • anomalies génétiques ;
  • perforations du tympan ;
  • arthroses.

8.4 : Enfin, sélection des hospitalisations pour lesquelles un DAS appartient à la liste de référence des DAS incluants. Il s'agit de codes traceurs qui, même en DAS, traduisent un cancer actif ou un traitement en cours, donc une prise en charge consacrée au moins partiellement au cancer :

  • soin palliatif ;
  • acte de radiothérapie à l'origine de réactions anormales du patient ou de complications ultérieures, sans mention d'accident au cours de l'intervention ;
  • surveillance de stomies (Z43.0 à Z43.6, Z46.5).