Les acteurs de la recherche

Comment fonctionne la recherche sur les cancers ? Que font les chercheurs qui travaillent sur les cancers ? Qui vérifie que la recherche est bien menée ? L'un des principaux objectifs des acteurs de la recherche en cancérologie est de la dynamiser et de mieux la structurer, afin de la porter au plus haut niveau international d'excellence. L'Institut joue un rôle de coordination des chercheurs, des pilotes et des financeurs.

Qui sont les chercheurs ?

La recherche sur les cancers mobilise environ 6 000 chercheurs, enseignants et techniciens en France.

Les équipes de recherche en cancérologie peuvent se trouver :

  • Dans les organismes de recherche: il s'agit de laboratoires rattachés à des organismes comme l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), ou encore l'Institut Pasteur.
  • Dans les établissements de santé: certains établissements, publics ou privés, bénéficient d'installations et de ressources humaines leur permettant de mener des recherches, généralement cliniques, parallèlement à leur activité de soins.
  • Dans les centres de lutte contre le cancer (CLCC) : il en existe 20 en France, répartis sur 16 régions. Ce sont des établissements de santé privés à but non lucratif, assurant une triple mission de soins, de recherche et de formation dans le domaine de la cancérologie. Ils constituent un réseau à la fois régional et national, sous l'égide du groupe UNICANCER.
  • Dans les unités mixtes de recherche: il s'agit d'entités administratives associant un ou plusieurs laboratoires de recherche au sein d'un établissement d'enseignement supérieur, d'un hôpital, d'un CLCC ou d'un organisme de recherche.
  • Dans les laboratoires de l'industrie de la santé: les industriels prennent en charge les étapes allant de la découverte d'une molécule ayant un effet jusqu'à son autorisation de mise sur le marché. Ils fournissent gratuitement la molécule dans le cadre d'essais cliniques et travaillent de plus en plus en partenariats publics-privés avec les autres organismes.

Qui pilote la recherche ?

En France, la recherche publique est principalement pilotée par les ministères chargés de la Recherche et de la Santé.

L'Institut national du cancer (INCa), agence sanitaire et scientifique de l'Etat créée par la loi de santé publique du 9 août 2004, est l'opérateur chargé de coordonner les actions de lutte contre le cancer. En matière de programmation scientifique, de financement et d'évaluation de projets, il définit la programmation de la recherche contre le cancer, en concertation avec l'ITMO Cancer (Aviesan).

Les cancéropôles mettent en œuvre, aux niveaux régional et interrégional, la politique nationale de soutien à la recherche définie par l'Institut et l'ITMO cancer. Ces structures associent les unités des organismes de recherche (Inserm, CNRS, CEA...), les services hospitalo-universitaires et, pour certains projets, les industriels de la santé. Leur objectif est d'animer et de coordonner les équipes dépendant de leur zone géographique, en favorisant le rapprochement des différentes disciplines de recherche (biologistes, cliniciens, épidémiologistes, experts en santé publique...).

Sept cancéropôles, labellisés par l'Institut, maillent le territoire :

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En recherche clinique, des Groupements interrégionaux de recherche clinique et d'innovation (Girci), financés par le ministère chargé de la Santé, participent aussi à la mutualisation des moyens de recherche.

Qui finance la recherche ?

Deux formes de financement de la recherche coexistent : les financements publics et privés.

Les financements publics

  • L'Institut national du cancer est l'agence d'objectifs et moyens dédiée à la cancérologie. Il a pour objectif de fédérer l'ensemble des acteurs de la lutte contre le cancer en France, en coordonnant et en finançant des projets de recherche en cancérologie à la suite d'appels à projet thématiques. Il consacre ainsi plus de la moitié de ses crédits, à la recherche, sous forme d'appels à projets aux équipes de recherche ou de labellisation de structures dédiées. Chaque année, près de 170 projets sont soutenus.
  • L'Inserm participe à la recherche contre le cancer à hauteur de 20 millions d'euros, via l'Alliance pour les sciences de la vie et de la santé (Aviesan/ITMO Cancer), et aussi par le biais d'appels à projets. L'Inserm apporte aussi un soutien financier à certains programmes ou projets de recherche dédiés à la cancérologie ou au séquençage du génome.
  • D'autres agences nationales (ANR, ANRS, ANSM, Anses) participent, via l'INCa, au financement de certains projets de recherche en cancérologie.
  • Au niveau institutionnel, dont relève une majorité des équipes de recherche : les établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST) comme le CNRS, l'Inserm et l'INRA, les établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) comme le CEA, les universités et les établissements hospitalo-universitaires, prennent en charge les salaires et les infrastructures (locaux, équipements) des laboratoires, ainsi qu'une une partie de leurs frais de fonctionnement.

Les financements privés

  • Des associations caritatives financent la recherche sur le cancer. Il s'agit principalement de la Ligue contre le cancer et de l'Association pour la recherche sur le cancer (ARC) qui contribuent, à elles deux, pour environ 65 millions d'euros par an. Ces associations financent essentiellement des projets, des équipes et attribuent des bourses. Elles s'associent également à l'INCa dans le cofinancement de programmes.
  • Plusieurs fondations y participent également : la Fondation Curie, la Fondation Gustave Roussy et la Fondation pour la recherche médicale.
  • Les industries de la santé financent leur propre recherche. Elles peuvent également participer au financement de projets communs avec des laboratoires de recherche, par le biais de partenariats appelés « publics-privés » (PPP). Ces partenariats se développent de plus en plus, notamment dans le cadre d'essais cliniques sur des médicaments innovants.