Lymphome non hodgkinien : comment fonctionne le traitement par chimiothérapie ?
La chimiothérapie (souvent abrégée en "chimio") est un traitement à base de médicaments agissant sur les cellules qui se multiplient. C’est un traitement général, appelé traitement systémique, car il agit dans l’ensemble du corps. Cela permet d’atteindre les cellules cancéreuses quel que soit l’endroit où elles se trouvent, même si elles sont isolées.
Les médicaments de chimiothérapie n’agissent pas de manière ciblée sur les cellules cancéreuses ; ils peuvent endommager aussi certaines cellules saines, ce qui entraîne alors la survenue d’effets indésirables.
Quelles sont les associations de médicaments de chimiothérapie utilisées ?
Pourquoi combiner plusieurs médicaments de chimiothérapie ?
Pour le traitement des lymphomes non hodgkiniens, plusieurs médicaments de chimiothérapie sont généralement associés. On parle alors de poly-chimiothérapie. Le fait de combiner différents médicaments présente plusieurs intérêts :
- associer des médicaments ayant des modes d’action différents offre la possibilité d’agir plus efficacement contre les cellules cancéreuses ;
- l’effet propre de chaque médicament est renforcé par celui des autres médicaments associés. Cette synergie d’action permet d’obtenir davantage d’efficacité ;
- la dose de chaque médicament est plus faible que si ce dernier était utilisé seul. Cela limite les effets indésirables propres à chaque médicament.
Quel est le protocole de chimiothérapie le plus utilisé ?
Un protocole de chimiothérapie correspond à l’administration de plusieurs médicaments de chimiothérapie à des doses et dans un ordre précis, selon un calendrier déterminé. Les protocoles de chimiothérapie sont souvent désignés par l’acronyme formé par les initiales du nom de chacun des médicaments associés.
L’un des protocoles de chimiothérapie les plus fréquemment prescrits depuis 40 ans pour le traitement des lymphomes non hodgkiniens est ainsi appelé CHOP. Il correspond à l’association de quatre médicaments : cyclophosphamide – hydroxydaunorubicine (aussi appelé doxorubicine) – Oncovin® (ou vincristine) – Prednisone.
Cette polychimiothérapie peut être utilisée seule ou en association avec un anticorps monoclonal, le rituximab le plus souvent (depuis 2000). On parle alors du protocole R-CHOP.
D’autres chimiothérapies peuvent également être utilisées, seules ou en association avec des anticorps monoclonaux, pour traiter certains types de lymphomes non hodgkiniens.
Comment se déroule un traitement de chimiothérapie ?
Une seule dose de chimiothérapie ne suffit pas pour détruire toutes les cellules cancéreuses. Il est donc nécessaire d’administrer des doses répétées de façon successive afin d’en détruire le maximum, de prévenir le développement de cellules cancéreuses résistantes et d’obtenir le meilleur résultat.
La chimiothérapie est administrée le plus souvent dans le cadre de cures (ou cycles) : chacun des médicaments est administré à une dose précise, dans un ordre et un rythme bien définis, sur un ou plusieurs jours. Chaque cure (ou cycle) est suivie d’une période sans traitement (intercure), afin de permettre à l’organisme de récupérer des effets du traitement. La dose de chimiothérapie est réévaluée au cours du traitement en fonction de la tolérance au traitement et des résultats des examens sanguins et d’imagerie.
Combien de temps dure un traitement de chimiothérapie ?
Plusieurs cures
Le nombre de cures dépend du protocole de chimiothérapie choisi. Selon le type de lymphome, son stade, son degré d’agressivité et votre état général, le traitement peut comprendre par exemple 6 ou 8 cures.
Une durée d’intercure variable
La durée de l’intercure est variable selon le protocole de chimiothérapie prescrit. Elle est souvent de 14, 21 ou 28 jours.
Du traitement initial au traitement d’entretien
Les premières cures de chimiothérapie constituent le traitement initial. Lorsqu’elle est suivie d’un traitement d’entretien, cette chimiothérapie initiale est appelée chimiothérapie d’induction. Au terme de la chimiothérapie initiale, un bilan est réalisé pour déterminer la chimiosensibilité, c’est-à-dire pour s’assurer que les médicaments administrés sont bien actifs sur les cellules cancéreuses. Cela se mesure par des critères d’efficacité du traitement. Si le traitement initial est efficace, le patient peut alors être en rémission partielle ou complète. La chimiothérapie initiale peut être suivie, pour certains lymphomes indolents à risque de récidive, d’un traitement dit d’entretien, souvent à base de rituximab pendant 2 ans.
Comment est administrée la chimiothérapie ?
Certains médicaments sont administrés par voie orale (sous forme de pilules ou de comprimés), d’autres sont injectés par voie intraveineuse (dans une veine) ou sous-cutanée (sous la peau).
La chambre implantable percutanée pour les chimiothérapies par voie intraveineuse
Si vous êtes amené à recevoir un traitement par voie intraveineuse sur plusieurs cycles, votre médecin peut vous recommander la pose d’une chambre implantable percutanée (CIP) pour faciliter les perfusions.
Ce dispositif, également appelé port-à-cath© ou PAC, est composé d’un petit boîtier, la chambre implantable, et d’un tuyau souple et fin, le cathéter. Il est entièrement placé sous la peau, au cours d’une courte intervention chirurgicale effectuée sous anesthésie locale. Le boîtier est placé en haut du thorax et relié au cathéter, lui-même placé dans une veine. Après l’intervention, une radiographie du thorax est réalisée pour vérifier que le dispositif est positionné correctement.
À chaque perfusion, les médicaments sont injectés directement dans la chambre implantable, à travers la peau. Un anesthésique local (en crème ou en patch) peut être appliqué une heure avant la perfusion. Ce système limite les douleurs liées aux piqûres répétées (celles-ci sont beaucoup moins profondes) et aux produits de chimiothérapie dont certains peuvent irriter les veines superficielles.
Vivre avec une chambre implantable
Le dispositif reste en place pendant toute la durée du traitement. Après 15 jours pendant lesquels il ne faut pas mouiller le pansement, il n’empêche pas d’avoir une activité physique normale, de se baigner, de voyager, etc.
Le plus souvent, le cathéter et la chambre implantable sont bien supportés. Une gêne peut néanmoins être ressentie en voiture à cause de la ceinture de sécurité, cependant son port reste obligatoire. Il existe aussi un faible risque de thrombose, d’infection du cathéter ou encore de migration du boîtier qui peut se déplacer légèrement. Ces phénomènes sont surveillés par l’équipe médicale.
Lorsque le dispositif n’est plus utile, il est enlevé lors d’une courte intervention chirurgicale sous anesthésie locale.
D’autres dispositifs : le cathéter veineux central
D’autres dispositifs sont employés, notamment le cathéter veineux central inséré par voie périphérique, qui est posé dans une veine périphérique profonde du bras et dont l’extrémité est placée au niveau de la terminaison de la veine cave supérieure.
Pour en savoir plus, consultez notre dossier sur la chimiothérapie.