Effets indésirables possibles
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En irradiant une tumeur, on ne peut pas éviter totalement d’irradier et donc d’altérer des tissus sains situés à proximité. C’est ce qui explique l’apparition des effets indésirables.
Ils varient selon la zone traitée, la dose de rayons délivrée, votre propre sensibilité et votre état de santé général, et les traitements associés. Le traitement est soigneusement planifié et administré de façon à les réduire autant que possible. L’équipe médicale vous informe sur les effets indésirables qui peuvent se produire dans votre cas et sur les moyens d’y faire face. Un suivi régulier permet de les détecter et de réajuster le traitement si nécessaire.
On distingue :
- les effets indésirables dits immédiats, aigus ou précoces, qui se produisent pendant le traitement et les quelques semaines qui suivent. Ils peuvent apparaître à partir de la troisième semaine de traitement et durer deux à trois semaines après la fin de la radiothérapie. Ils sont souvent temporaires ;
- les effets indésirables dits tardifs, appelés aussi complications, qui peuvent apparaître plusieurs mois, voire plusieurs années, après la fin du traitement. Ils peuvent être durables (on parle alors de séquelles).
Les effets indésirables immédiats
Troubles urinaires
Des troubles urinaires peuvent apparaître. Il s’agit notamment d’une inflammation de la vessie (cystite radique) et de l’urètre, qui peut se manifester par des envies fréquentes d’uriner (pollakiurie), notamment la nuit, des envies impérieuses d’uriner (impériosités), des difficultés à uriner (dysurie) avec un jet moins fort et/ou des brûlures en urinant. Plus rarement, il peut y avoir des saignements dans les urines (hématurie).
Il est conseillé de boire abondamment de l’eau non gazeuse pour que les urines soient claires et non irritantes. La consommation de thé et de café doit être limitée. L’alcool et le tabac doivent être évités.
Pour en savoir plus sur les aides à l’arrêt du tabac, parlez-en à votre équipe soignante et consultez la liste des recours possibles.
Inflammation du rectum et de l’anus
Une inflammation du rectum survient parfois. Elle peut se manifester par une envie plus fréquente et parfois douloureuse d’aller à la selle, avec quelquefois de « faux besoins ». Elle peut également s’accompagner de brûlures au niveau de l’anus (anite) avec des poussées hémorroïdaires et parfois des traces de sang. Il est conseillé de supprimer les épices de votre alimentation. Si votre médecin le juge nécessaire, il pourra vous prescrire un traitement adapté, le plus souvent par crème ou suppositoires.
Troubles intestinaux
Ces troubles peuvent survenir lorsque l’irradiation du pelvis est plus large et se manifestent notamment par une diarrhée. Des conseils alimentaires pourront vous être donnés par votre équipe médicale afin de limiter ce trouble, comme suivre un régime sans résidu et sans aliments irritants. Des médicaments antispasmodiques pourront également vous être prescrits.
Réactions cutanées
Une rougeur de la peau semblable à un coup de soleil, appelée érythème cutané, est une réaction rare dans le traitement des cancers de la prostate par radiothérapie externe. Lorsqu’elle survient, elle apparaît habituellement à partir de la quatrième ou de la cinquième semaine de traitement et concerne les plis, comme le sillon inter-fessier, les plis de l’aine ou du ventre. La rougeur disparaît lentement et laisse progressivement place à une coloration brunâtre pendant quelques semaines avant le retour à un aspect normal.
Conseils pratiques pour limiter les réactions cutanées
À faire :
- Utiliser un savon surgras.
- Se sécher sans frotter.
- Porter des vêtements en coton et éviter le frottement au niveau de la zone irradiée.
- Appliquer une crème hydratante entre les séances (mais jamais juste avant la séance de radiothérapie) en concertation avec l’équipe médicale.
À éviter :
- Prendre des douches et des bains trop chauds.
- Savonner directement la zone irradiée.
- Frictionner la zone irradiée avec de l’eau de toilette, de l’alcool, du déodorant, du talc, de la crème…
Fatigue
L’appréhension des examens et des traitements, les déplacements fréquents, l’attente lors des rendez-vous et les traitements eux-mêmes peuvent provoquer une fatigue physique ou morale. La fatigue dépend de votre tolérance à ce traitement et des autres effets indésirables. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit gérée le mieux possible.
Il est prouvé qu’une activité physique adaptée, régulière et modérée permet de lutter contre la fatigue après les traitements.
Ces effets indésirables disparaissent le plus souvent en quelques semaines après la fin du traitement.
Vous trouverez des informations complémentaires dans le guide Cancer info Fatigue et Cancer.
Les effets indésirables tardifs
Les progrès des techniques d’irradiation ont rendu les effets indésirables tardifs moins fréquents et moins sévères. Cependant, certains symptômes peuvent apparaître plusieurs mois ou plusieurs années après la fin du traitement. Ils sont parfois favorisés par certains traitements. Ce peut être :
- une douleur au niveau de la zone irradiée ;
- une rectite, c’est-à-dire une inflammation de la muqueuse du rectum, se manifestant notamment par du sang dans les selles (rectorragies) ;
- des troubles urinaires, comme une envie fréquente d’uriner ou des difficultés à uriner. Rarement, ils peuvent se manifester par la présence de sang dans les urines (hématurie), et très rarement par une incontinence urinaire ;
- des troubles de l’érection qui peuvent survenir progressivement en 12 à 18 mois après le traitement.
Il est important de les signaler à votre médecin afin de vérifier qu’ils ne sont pas dus à une autre cause (parfois en réalisant des examens complémentaires) et afin que des soins adaptés puissent vous être proposés.
Un risque de second cancer
Après un traitement des cancers de la prostate par radiothérapie externe, il existe un risque très faible (estimé inférieur à 1 %) de développer un cancer du rectum ou de la vessie.
Ce risque est statistiquement supérieur à celui d’une personne qui n’a pas été traitée pour un premier cancer.