Cancer du col de l’utérus : les soins de support, ou comment maintenir sa qualité de vie durant les traitements ?

Vos soins ne se limitent pas aux traitements spécifiques du cancer. Dans une approche globale, des soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour gérer les conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles hormonaux, impacts sur la sexualité, troubles nutritionnels (notamment perte d’appétit, nausées, vomissements) ou dénutrition, symptômes digestifs, troubles du transit, lymphœdème d’une ou des deux jambes, difficultés psychologiques ou sociales...

Les soins de support font partie intégrante de votre parcours de soins. Ils ne sont ni secondaires, ni optionnels. Ils visent à vous assurer la meilleure qualité de vie possible.

Ces soins sont assurés par l’ensemble de l’équipe soignante, votre médecin généraliste ou par des professionnels spécialisés : spécialiste de la douleur, assistant de service social, diététicien, kinésithérapeute, gynécologue médical, psychologue, psychiatre, sexologue, équipe spécialisée dans la préservation de la fertilité, socio-esthéticienne...

Ils peuvent se dérouler en établissement de santé (hôpital, clinique) ou en ville.

Qu’est-ce que les soins de support ?

Les soins de support peuvent vous être proposés tout au long de votre parcours de soins et visent à maintenir votre qualité de vie. Ils comprennent notamment :

  • l’évaluation et la gestion des effets indésirables des différents traitements ;
  • l’évaluation et le traitement de la douleur, qu’elle soit due au cancer ou aux traitements du cancer ;
  • le traitement de symptômes liés à la maladie et à son évolution éventuelle ;
  • l’accès à une consultation diététique en prévention ou en cas de troubles de l’alimentation ou de dénutrition ;
  • la possibilité pour vous et vos proches de consulter un psychologue ;
  • l’aide à l’arrêt du tabac ;
  • l’aide au maintien ou à la reprise d’une activité physique adaptée, pendant et/ou après la maladie ;
  • la possibilité de rencontrer un assistant de service social pour vous aider dans vos démarches administratives.

À quel moment bénéficier de soins de support ?

Les soins de support doivent être anticipés et discutés dès la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) et listés dans votre programme personnalisé de soins (PPS). Vous pouvez également les demander à tout moment. N’hésitez donc pas à demander la liste des soins de support proposés dans l’établissement de santé dans lequel vous êtes soignée, ainsi que les modalités pour y accéder.

N’hésitez pas à parler à votre médecin et aux autres membres de l’équipe soignante de la façon dont vous vivez la maladie et les traitements. Cela leur permet de vous apporter les soins et soutiens nécessaires et vous orienter au mieux vers les professionnels concernés.

Quand parle-t-on de dénutrition ?

La dénutrition est un état de déficit en énergie (calories) et protéines, consécutif à un déséquilibre entre apports nutritionnels et énergie dépensée par le corps. Une personne est généralement considérée comme dénutrie en cas de perte de plus de 5 % de son poids habituel en 1 mois ou de plus de 10 % en 6 mois (si une personne de 60 kilos perd 3 kilos en un mois ou 6 kilos en 6 mois, par exemple).

Au cours du cancer, l’alerte doit être donnée dès que la perte de poids atteint au moins 5 % du poids habituel, quelle que soit sa vitesse d’apparition.

Si vous êtes en surpoids, vous êtes aussi à risque de dénutrition, donc vous devez aussi surveiller votre poids. En cas de dénutrition, des solutions peuvent vous être proposées.

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Un bon état nutritionnel est indispensable pour le bon déroulement des traitements.

Comment reprendre ou maintenir une activité physique adaptée ?

Parmi les soins de support, l’aide à la reprise ou au maintien d’une activité physique adaptée (APA) permet de lutter contre la sédentarité et la fatigue pendant vos traitements.

Quelle activité physique pratiquer

Pratiquer une activité physique permet notamment une meilleure tolérance aux traitements et une réduction de la fatigue.

Lorsque les recommandations décrites dans l’illustration ci-dessus ne sont pas réalisables, il peut être préférable d’être accompagnée. Dans ce cas, un professionnel formé et expérimenté aux spécificités des cancers établit avec vous un programme personnalisé.

Votre médecin traitant peut vous prescrire une activité physique adaptée dès lors que vous êtes atteinte d’une affection longue durée (ALD). Cette prescription n’ouvre toutefois pas le droit à un remboursement de votre activité par l’Assurance maladie. Certaines mutuelles santé peuvent financer tout ou partie du programme d’activité physique prescrit ans le cadre d’une affection de longue durée. Les montants remboursés sont variables selon les mutuelles. Certaines associations proposent une APA gratuite pour les patients atteints d’un cancer.

Si vous avez des questions par rapport à votre activité physique habituelle, ou si vous souhaitez débuter une activité physique, parlez-en à votre médecin traitant ou à l’équipe médicale qui vous suit pour être conseillée.

Que penser des médecines complémentaires ?

Homéopathie, plantes, vitamines, acupuncture, massages, ostéopathie, relaxation... De nombreux patients ont recours à des médecines complémentaires, appelées aussi médecines douces, parallèles, alternatives ou non conventionnelles. Elles peuvent leur apporter un soutien supplémentaire pour mieux supporter la maladie, les traitements et leurs effets indésirables tels que la fatigue, l’anxiété ou la douleur.

Ces médecines complémentaires peuvent avoir des effets indésirables ou interagir avec les traitements prescrits par le médecin qui vous suit pour votre cancer. Ces interactions peuvent notamment diminuer l’efficacité du traitement anticancéreux prescrit par votre médecin. Il est donc très important d’en parler avec lui sans crainte d’être jugée.

Par ailleurs, si les médecines complémentaires peuvent soulager, elles ne remplacent en aucun cas les traitements habituels du cancer. Soyez vigilante si l’on vous propose des méthodes présentées comme plus efficaces que les traitements classiques. Il arrive en effet que des personnes ou des organisations cherchent à profiter de la vulnérabilité des personnes malades et/ou de leur famille en leur proposant des méthodes qui peuvent s’avérer dangereuses, coûteuses et inefficaces. En cas de doute sur des propositions qui vous sont faites, n’hésitez pas à interroger l’équipe médicale spécialisée qui vous suit, votre médecin traitant, ou encore votre pharmacien.