Préservation de la santé sexuelle

Depuis les années 2000, un changement majeur est survenu : du statut de maladie incurable, le cancer est passé à celui de maladie guérie ou en rémission. La conséquence positive a été d’attirer davantage l’attention sur la qualité de vie, le bien-être et la vie après, mais aussi pendant le cancer.

S’occuper de la vie intime et de la santé sexuelle en fait partie. Vivre de plus en plus longtemps avec un cancer (traité, suivi ou guéri) impose par conséquent de mieux prendre en compte la santé sexuelle et la vie intime (individuelle et de couple) dans les parcours de vie.

Mais, la prise en compte de la santé sexuelle et de ses troubles par le monde de la santé se heurte encore à un registre tenace d’interdits et de tabous, ainsi que d’idées reçues et de fausses représentations qui sont aussi ceux des malades et de leurs proches.

Le cancer est un accident de vie majeur qui modifie, en règle générale brutalement et souvent profondément, la vie quotidienne identitaire et sociale (relationnelle, professionnelle…) mais aussi personnelle du malade et du partenaire (notamment conjugale, intime et sexuelle). En 2018, la population potentiellement concernée représentait plus de 5 millions de personnes (3,8 millions de malades traités ou guéris, les partenaires et les parents d’enfants ou adolescents malades).

Dans les études françaises (et internationales), l’information et la correction des troubles de la sexualité sont régulièrement citées parmi les besoins restés sans réponse.

Ce référentiel sur la préservation de la santé sexuelle concerne donc quasiment tous les malades (sauf les enfants) traités pour un cancer, quelle que soit la modalité de traitement dès lors que la maladie et/ou son traitement sont susceptibles de faire courir un risque sur la sexualité. Il s’adresse à eux quels que soient le genre, l’orientation sexuelle, le niveau social.

Il est destiné aux différentes catégories de professionnels de santé impliqués dans le parcours de soins, c'est-à-dire, de la phase d'annonce au suivi à long terme, incluant les médecins traitants généralistes.

Son objectif principal est de donner à tous les professionnels de la cancérologie les connaissances de base pour prévenir et traiter, dans la routine quotidienne, les fréquents problèmes liés à la santé sexuelle (versant biologique) et à son corollaire, la vie intime (versant psychoémotionnel, identitaire et relationnel) chez les patients atteints de cancer.

Les objectifs secondaires sont de légitimer la demande, de lever le silence, de rassurer les professionnels de santé et de corriger les fortes inégalités (souvent site et soignant dépendantes), en termes de qualité et d'équité dans ce domaine des soins de support, une des priorités du Plan cancer 2014-2019. Point important, il n’est pas un manuel de médecine sexuelle ou de sexologie et il ne donne pas de protocoles thérapeutiques.

Ces documents ont été élaborés par l’Association francophone pour les soins oncologiques de support (AFSOS) qui en détient les droits.

Ces recommandations ont reçu le label de l’Institut national du cancer.


Préservation de la santé sexuelle et cancer - synthèse


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