Cancer du col de l’utérus : quels sont les effets indésirables possibles des médicaments anticancéreux ?
Les effets indésirables des traitements médicamenteux varient selon les médicaments utilisés, les dosages et les personnes.
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Certains effets indésirables peuvent être limités ou évités grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques. Néanmoins, s’ils deviennent trop importants ou si vous ne supportez pas l’un des médicaments utilisés, le traitement peut être modifié ou interrompu pour permettre à l’organisme de récupérer. Il est important de signaler tout symptôme inhabituel au cours d’un traitement afin que le médecin puisse prendre les mesures adéquates.
Les effets indésirables les plus fréquents des médicaments utilisés pour traiter les cancers invasifs du col de l’utérus sont présentés ci-après. En fonction du protocole de traitement qui vous a été proposé, votre médecin vous indique de façon précise ceux qui peuvent vous concerner et vous informe sur les moyens d’y faire face. Cette liste paraît impressionnante : gardez à l’esprit que la survenue de l’ensemble de ces effets n’est pas systématique.
Attention à l’automédication
L’automédication n’est pas recommandée avec les traitements médicamenteux contre le cancer, notamment en raison d’interactions médicamenteuses potentielles.
Certaines molécules pouvant être obtenues avec ou sans prescription médicale, ainsi que certains compléments alimentaires et produits phytopharmaceutiques (produits à base de plantes, comme le millepertuis), peuvent limiter l’effet de médicaments anticancéreux (comme certaines thérapies ciblées). C’est aussi le cas du pamplemousse (frais et en jus). D’autres médicaments peuvent au contraire entraîner un risque accru d’effets indésirables.
L’avis d’un médecin ou d’un pharmacien est nécessaire avant tout commencement d’un nouveau traitement.
La présence ou l’absence d’effets indésirables n’est pas liée à l’efficacité du traitement. Ne ressentir aucun effet indésirable ne signifie pas que le traitement soit inefficace et, inversement, en ressentir de nombreux ne signifie pas qu’il soit particulièrement actif.
Les professionnels de santé (médecins, pharmaciens…) ont l’obligation de déclarer les effets indésirables susceptibles d’être dus à un médicament auprès d’un Centre régional de pharmacovigilance (CRPV). Si vous ressentez un quelconque effet indésirable, parlez-en à votre médecin, pharmacien ou infirmier.
Il vous est également possible, en tant que patiente, de signaler ces effets indésirables, directement via le système national de déclaration de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et du réseau des Centres régionaux de pharmacovigilance. Ceci s’applique aussi à tout effet indésirable qui ne serait pas mentionné dans la notice d’information.
Une déclaration n’a pas pour objectif une gestion individuelle de vos effets indésirables. En signalant les effets indésirables, vous contribuez à fournir davantage d’informations sur la sécurité du médicament. La procédure ainsi que les formulaires de déclaration sont disponibles sur le site signalement-sante.gouv.fr.
Veillez à l’hygiène de votre bouche et de vos dents
Une bonne hygiène bucco-dentaire est indispensable pour éviter la survenue de caries ou d’infections lors d’une chimiothérapie. Il est conseillé de réaliser un bilan dentaire et les soins nécessaires avant le début du traitement.
Quels sont les principaux effets indésirables liés à la chimiothérapie conventionnelle ?
Certains effets indésirables sont communs aux différents médicaments de chimiothérapie conventionnelle utilisés pour traiter le cancer invasif du col de l’utérus :
- nausées et vomissements ;
- diarrhée ou constipation ;
- baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes ;
- fatigue ;
- réactions allergiques ;
- chute des cheveux ;
- fragilisation des ongles ;
- modification du goût ;
- sensations d’engourdissement ou de fourmillement ;
- troubles auditifs ;
- troubles cardiovasculaires ;
- troubles rénaux ;
- infections ;
- douleurs musculaires et articulaires.
Nausées et vomissements
Avec les traitements actuels, les nausées sont devenues rares et d’intensité modérée dans la grande majorité des cas. Néanmoins, pour la chimiothérapie conventionnelle, les nausées (sensations d’écœurement) peuvent commencer le soir ou le lendemain de la perfusion. Elles durent rarement plus de 72 heures après le traitement. Elles ne sont pas systématiquement accompagnées de vomissements.
Des phénomènes de nausées précédant la chimiothérapie (anticipatoires) peuvent survenir : elles commencent parfois dès l’entrée dans l’hôpital, avant le début de la perfusion. Ces nausées sont liées à l’anxiété provoquée par le traitement et peuvent être réduites par des médicaments ou par des techniques de relaxation.
Lorsque des vomissements surviennent, il est conseillé de se rincer la bouche avec de l’eau froide et d’attendre 1 à 2 heures avant de manger. Les vomissements ne persistent, en général, pas plus de 48 heures après l’administration des médicaments.
Des médicaments, dits antiémétiques, sont prescrits pour réduire les risques de nausées et de vomissements, y compris anticipatoires. Si ces effets indésirables apparaissent malgré le traitement préventif, signalez-le à votre médecin, car nausées et vomissements contribuent à l’apparition d’une dénutrition qui pourrait justifier un traitement nutritionnel spécifique.
Au quotidien pour limiter les nausées et vomissements :
À faire :
- Privilégiez les aliments froids ou tièdes, qui sont moins odorants que les aliments chauds.
- Fractionnez l’alimentation : mangez en petites quantités, mais souvent (4 à 6 petits repas par
- jour ou les 2 repas principaux de la journée coupés chacun en deux).
- Buvez plutôt avant ou après les repas. Les boissons gazeuses fraîches, à base de cola notamment, aident parfois à diminuer les nausées.
- Mangez lentement en mastiquant bien afin de faciliter la digestion.
- Mangez légèrement avant et après le traitement.
À éviter :
- Ne consommez pas d’aliments qui ne vous font pas envie.
- Évitez de boire de l’alcool.
- Évitez de fumer.
Conseils pratiques pour prévenir la dénutrition :
- Mangez les plats que vous aimez à l’heure que vous voulez.
- Fractionnez votre alimentation ; mangez en petites quantités, mais souvent (4 à 6 petits repas par jour ou les 2 repas principaux de la journée coupés chacun en deux).
- N’hésitez pas à consommer plusieurs fois par jour des aliments simples contenant des protéines (jambon, produits laitiers…).
- Si possible, mangez accompagnée et non seule.
- Travaillez la présentation des plats.
- Installez-vous à table, de préférence dans un cadre agréable.
- Associez ces conseils à une activité physique quotidienne, adaptée à vos capacités (par exemple la marche).
Il arrive que pendant la chimiothérapie, des personnes ressentent un mauvais goût dans la bouche ou soient particulièrement sensibles aux odeurs. Cela entraîne parfois l’apparition de nausées. Diverses alternatives sont alors proposées :
- Pratiquer des exercices de relaxation avant et pendant la perfusion de chimiothérapie. Vous pouvez solliciter des conseils à ce sujet auprès des soignants.
- Regarder la télévision, écouter la radio ou de la musique, jouer à des jeux de société, lire, discuter… pendant la perfusion. Ces activités contribuent parfois à diminuer la sensation de nausées.
- Sucer des bonbons mentholés diminue le goût désagréable.
- Privilégier les aliments qui vous attirent le plus, ainsi que les modes de cuisson et les plats qui dégagent le moins d’odeurs.
Diarrhée ou constipation
Une diarrhée est possible avec les médicaments de chimiothérapie conventionnelle. Un traitement dit antidiarrhéique pourra vous être prescrit afin de la limiter. En cas de diarrhée persistante ou associée à de la fièvre ou des vomissements, contactez rapidement votre médecin.
Pour limiter la diarrhée, privilégiez une alimentation pauvre en fibres (exemple : riz, pâtes, pommes de terre vapeur, carottes, bananes mûres, fruits cuits, fromage à pâte cuite, biscottes…). Pensez également à bien vous hydrater en buvant entre 1,5 et 2 litres par jour.
Plus rarement, une constipation peut être provoquée par des médicaments de chimiothérapie conventionnelle. La constipation est aussi parfois induite par les médicaments antiémétiques (contre les vomissements), par certains médicaments antidouleur et le ralentissement de l’activité physique.
Baisse des globules blancs, des globules rouges et des plaquettes
Les médicaments utilisés pour traiter le cancer invasif du col de l’utérus ont souvent des effets indésirables sur le sang et la moelle osseuse.
Ils peuvent entraîner :
- une baisse du nombre de globules blancs (leucopénie), en particulier des polynucléaires neutrophiles (neutropénie) ou des lymphocytes (lymphopénie). Cette baisse entraîne un risque accru d’infection, car les moyens de défense du corps sont réduits. En cas de fièvre supérieure à 38°C pendant plus de 2 heures ou supérieure à 38,5°C, ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin ;
- une diminution du nombre de globules rouges et de la quantité d’hémoglobine qui provoque, lorsqu’elle est importante, une anémie. L’anémie se manifeste principalement par une pâleur, un essoufflement et une fatigue qui ne s’atténue pas avec le repos ;
- une baisse du nombre de plaquettes (thrombopénie), qui participent au phénomène de coagulation du sang (c’est-à-dire à la création de caillots sanguins). Une diminution des plaquettes augmente le risque de saignements et d’ecchymoses (infiltration de sang sous la peau à la suite d’un saignement).
Avant chaque cure, des examens de sang sont réalisés pour vérifier que votre état de santé permet de poursuivre le traitement. En cas d’anomalies, comme une baisse importante du taux de globules blancs par exemple, le traitement peut être reporté ou modifié.
Surveillez votre température
La "neutropénie fébrile" est une des complications susceptibles de survenir chez les patients traités par chimiothérapie et thérapie ciblée. Les polynucléaires neutrophiles (PNN) sont des cellules impliquées dans les premiers temps de la réponse immunitaire. Ils interviennent dans la destruction des agents pathogènes. La diminution de leur taux, appelée neutropénie, expose donc aux infections. Le caractère fébrile de la neutropénie est défini par une température supérieure ou égale à 38,5°C.
En cas de température supérieure ou égale à 38,5°C ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin.
Il est parfois nécessaire de vous prescrire des facteurs de croissance lorsque la baisse du nombre de globules blancs ou de globules rouges est trop importante. Un facteur de croissance est une substance qui régule la croissance et la multiplication des cellules, comme certaines hormones. Ils agissent par l’intermédiaire de récepteurs disposés à la surface des cellules. Dans de rares cas, une transfusion de globules rouges ou de plaquettes est réalisée.
Fatigue
En dehors de la fatigue causée par la maladie elle-même, par l’appréhension des examens ou encore par les déplacements quotidiens, la fatigue est très souvent liée aux traitements médicamenteux. Elle dépend de votre tolérance au traitement, du nombre de cures et des effets indésirables. Une anémie, une perte d’appétit, des nausées et des vomissements, une fièvre ou encore des douleurs peuvent contribuer à cette fatigue. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit traitée le mieux possible.
Il est prouvé qu’une activité physique débutée dès le début de votre prise en soin, adaptée, régulière et modérée permet de lutter contre la fatigue pendant les traitements. L’activité physique augmente la qualité et la quantité de sommeil. Parlez-en avec votre équipe soignante.
Chute des cheveux
Le paclitaxel génère une chute des cheveux (appelée alopécie) parfois difficile à vivre, car elle est un signe concret et visible de la maladie. Elle est parfois précédée de douleurs ou de sensibilité du cuir chevelu. Elle commence environ 2 à 3 semaines après la première perfusion. Elle est en général temporaire.
La plupart du temps, les cheveux commencent à repousser environ 6 à 8 semaines après la fin du traitement. En attendant, une prothèse capillaire ou des accessoires capillaires peuvent vous être prescrits.
Les cils, les sourcils et les poils pubiens peuvent également tomber provisoirement. Des conseils de maquillage peuvent vous être apportés par une socio-esthéticienne.
En savoir plus : prendre soin de votre image corporelle (cheveux, cils, sourcils…)
Fragilisation des ongles
Avec le paclitaxel, les ongles peuvent devenir cassants, striés et ondulés et finir – rarement – par tomber. Il est conseillé de porter des chaussures confortables et des gants de protection pour le jardinage et les travaux ménagers, de se couper les ongles courts, afin d’éviter qu’ils se fissurent ou se soulèvent.
Certaines équipes conseillent d’utiliser un vernis au silicium pour protéger les ongles tout au long de la période des traitements. Vous pouvez solliciter votre équipe soignante à ce sujet pour en savoir plus et demander si une socio-esthéticienne est disponible dans l’établissement où vous êtes suivie.
Modification du goût
Une modification du goût peut survenir pendant la chimiothérapie. C’est un des effets indésirables des sels de platine. Elle disparaît progressivement dès la fin du traitement. Le fait de soigner la présentation de vos repas peut vous permettre en partie de pallier ce désagrément en facilitant l’ingestion de mets sans saveur.
Sensations d’engourdissement ou de fourmillement (neuropathie périphérique)
Certains médicaments de chimiothérapie conventionnelle ont un effet toxique sur les nerfs, notamment le cisplatine, le paclitaxel, et plus particulièrement lorsqu’ils sont associés au bevacizumab. Ils peuvent entraîner des troubles de la sensibilité, appelés paresthésies, qui se manifestent par des sensations d’engourdissement, de fourmillements ou de picotements qui peuvent être douloureuses et handicapantes, en particulier dans les pieds et dans les mains. Ils peuvent également se manifester par des troubles de la coordination ou une perte de force dans les muscles. Ces symptômes sont nommés troubles neuropathiques périphériques. Il est très important de les signaler dès leur apparition à votre médecin et même si vous les supportez bien. Ils peuvent rendre nécessaire une diminution des doses ou un arrêt du traitement.
Troubles auditifs
Des troubles auditifs de type difficultés à entendre ou bourdonnements d’oreilles peuvent apparaître, notamment en cas de traitement par cisplatine. Il est important de les signaler à l’équipe soignante. Un audiogramme, permettant de contrôler la fonction auditive, peut être effectué au besoin.
Troubles cardiovasculaires
Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle peuvent provoquer des troubles cardiovasculaires tels qu’une baisse de la tension artérielle ou une perturbation du rythme cardiaque (notamment avec le paclitaxel). Avec le paclitaxel, la baisse de la tension artérielle peut également se produire en cas d’allergie au médicament.
Troubles rénaux
Le cisplatine peut avoir une incidence sur la fonction rénale. Une surveillance des reins est systématiquement prévue avant chaque cure de chimiothérapie afin d’évaluer leur fonctionnement. En général, cette surveillance s’effectue par une prise de sang.
Infections
Les médicaments de chimiothérapie conventionnelle peuvent générer un risque accru d’infections. En cas de fièvre ou si vous ne vous sentez pas bien (frissons, diarrhées ou vomissements importants), contactez immédiatement votre médecin.
Douleurs musculaires et articulaires
Des douleurs musculaires ou articulaires apparaissent en particulier avec le paclitaxel, habituellement 4 à 7 jours après chaque injection. Parlez-en à l’équipe soignante qui vous proposera un traitement adapté pour les soulager.
Répercussions sur la vie intime et la sexualité
La libido peut être modifiée pendant le traitement et quelque temps après. Les effets indésirables des médicaments comme la fatigue physique et psychologique, la modification de l’image de soi, les nausées et les vomissements en effet diminuer temporairement le désir ou la capacité physique. De même, le stress et l’inquiétude entraînent souvent une baisse de désir. Cette diminution de la libido est normale et généralement temporaire. Les médicaments peuvent, par ailleurs, générer une sécheresse des muqueuses, dont celle du vagin pouvant rendre la pénétration sexuelle difficile et douloureuse. Il existe des gels intimes hydratants des muqueuses et des lubrifiants efficaces.
En cas de difficultés, n’hésitez pas à en parler à votre équipe médicale ou à votre médecin traitant pour être orientée vers une solution adaptée à votre situation, par exemple, un accompagnement psychologique ou une consultation en oncosexualité, associant ou non votre partenaire.
Pour en savoir plus, consultez notre dossier "sexualité et fertilité"
Préservation de la fertilité
Il est très important de parler de la préservation de la fertilité avec votre équipe médicale avant de commencer un traitement si vous envisagez d’avoir des enfants. Elle répondra à vos questions, vous expliquera si elle est possible dans votre cas et vous orientera vers un centre d’Assistance médicale à la procréation (AMP), un centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) ou un centre de préservation de la fertilité, si nécessaire.
Pour en savoir plus, consultez notre dossier "sexualité et fertilité"
Quels sont les principaux effets indésirables de la thérapie ciblée (bevacizumab) ?
Cette molécule peut entraîner :
- une hypertension artérielle ;
- des troubles rénaux ;
- une mauvaise cicatrisation ;
- une thrombose ;
- une hémorragie ;
- des douleurs abdominales aiguës ;
- de la fatigue ;
- des douleurs articulaires (arthralgies) ;
- des écoulements de nez (rhinorrhées) ;
- un changement de voix (dysphonie).
Hypertension artérielle
L’un des effets indésirables les plus fréquents du bevacizumab est l’hypertension artérielle, c’est-à-dire une tension trop élevée. Une prise de la tension artérielle est réalisée à chaque cure. Si votre tension artérielle est trop élevée au moment de cette prise, il pourra vous être demandé de la surveiller à domicile. Un traitement pourra être instauré à la découverte d’une hypertension artérielle.
Troubles rénaux
Le traitement par bevacizumab peut avoir une incidence sur la fonction rénale. Avant chaque cure, il est nécessaire de surveiller le bon fonctionnement des reins à travers des analyses de sang (taux de créatinine*) et d’urine (protéinurie*…). Le traitement doit être définitivement arrêté si la présence de protéines dans les urines est associée à des œdèmes corporels, c’est-à-dire à un gonflement des tissus (causé par une accumulation anormale de liquide).
Mauvaise cicatrisation
Le bevacizumab gêne parfois la bonne cicatrisation des plaies, notamment après une intervention chirurgicale. C’est la raison pour laquelle ce traitement ne doit pas être commencé pendant au moins un mois après une intervention chirurgicale lourde ou tant que la plaie n’est pas totalement cicatrisée. En cas de complication de la cicatrisation d’une plaie pendant le traitement, celui-ci doit être interrompu jusqu’à la cicatrisation totale. Le traitement doit être interrompu lorsqu’une intervention chirurgicale est planifiée ou lors de certains soins dentaires.
Thrombose (phlébite et embolie pulmonaire)
La formation d’un caillot sanguin dans les veines, appelée thrombose veineuse ou phlébite, peut être la conséquence d’un traitement par bevacizumab. C’est aussi un symptôme du cancer lui-même. Le caillot sanguin se situe le plus souvent au niveau d’une jambe.
Dans les cas les plus graves, il se détache et circule jusqu’à un poumon. C’est ce qu’on appelle une embolie pulmonaire (abrégé en EP). Cette affection susceptible d’être grave peut se manifester par un essoufflement et parfois une douleur dans la poitrine.
L’arrêt du tabac réduit le risque de formation de caillots sanguins. Le fait de changer de position fréquemment, de faire des exercices pour les jambes et les chevilles et de se déplacer réduit également ce risque.
Le médecin peut vous prescrire un traitement préventif à base de faibles doses d’anticoagulants, qui réduit la probabilité de formation de caillots sanguins chez les personnes à risque. Des bas de contention peuvent également vous être prescrits, selon les cas. Il est important de signaler en urgence à votre médecin la présence d’une rougeur, d’un gonflement, d’une douleur au niveau du mollet ou de la poitrine, ou un essoufflement anormal.
Risque d’hémorragie
Parmi les effets indésirables les plus graves du bevacizumab figure le risque d’hémorragie (saignement important). Des saignements de nez de faible abondance ou des saignements des gencives (appelés gingivorragies) sont fréquents et banals. En revanche, des saignements de nez importants ou des hémoptysies (crachats sanguinolents provenant des poumons) sont rares avec ce médicament : il est important de consulter rapidement un médecin si cet effet indésirable survient.
Douleurs abdominales aiguës
Le bevacizumab est susceptible de provoquer des douleurs abdominales importantes. Elles ne doivent pas être prises à la légère. Elles sont parfois le signe d’une perforation gastro-intestinale (un trou se formant dans la paroi de l’œsophage, de l’estomac, de l’intestin grêle ou du côlon), qui constitue une urgence médicale.
Fatigue
Le bevacizumab peut entraîner une fatigue. Elle dépend de votre tolérance au traitement, du nombre de cures et des autres effets indésirables. Elle ne doit pas être banalisée. Signalez-la à l’équipe soignante afin qu’elle soit traitée le mieux possible.
Douleurs articulaires
Le bevacizumab peut provoquer des douleurs articulaires (arthralgies). Ces douleurs sont rarement sévères. Parlez-en à l’équipe soignante afin qu’elles soient traitées le mieux possible.
Écoulements de nez
Le bevacizumab peut provoquer un écoulement de nez (soit en avant par les narines soit en arrière dans la gorge). N’hésitez pas à en parler à vos médecins et aux membres de votre équipe soignante.
Changement de la voix
Un changement de voix (dysphonie) peut parfois être remarqué chez certaines patientes.
Réactions allergiques
Comme tout médicament, les médicaments de chimiothérapie conventionnelle et de thérapie ciblée peuvent être source d’allergie. Alertez votre médecin en cas de gonflement du visage, des lèvres et de la langue, d’oppression au niveau de la poitrine, de difficultés à respirer, de frissons, de réactions cutanées graves (démangeaisons, rougeurs, boutons) ou de tout autre trouble inhabituel.