L’exérèse du ganglion sentinelle

Objectifs

On appelle exérèse du ganglion sentinelle l’intervention qui consiste à retirer le ou les  ganglions lymphatiques situés dans la zone de drainage du mélanome. Cela permet de vérifier, par examen anatomopathologique, s’ils contiennent ou non des cellules cancéreuses (aussi appelées micrométastases). En général, un à trois ganglions sont retirés pendant l’intervention.

En renseignant sur l’envahissement ou non des ganglions, l’exérèse du ganglion sentinelle permet de préciser le stade du cancer, ce qui est indispensable pour décider d’un éventuel traitement complémentaire à la chirurgie. Si le ganglion sentinelle est envahi, le traitement proposé comprend, dans la plupart des cas, un curage ganglionnaire, parfois associé à un traitement adjuvant (traitement médicamenteux ou radiothérapie).

L’atteinte du ou des ganglion(s) analysé(s) donne également une indication pronostique. Le risque de récidive du mélanome est en effet plus important pour les patients dont le/les ganglion(s) sentinelle(s) est/sont atteint(s) que chez ceux dont le ganglion sentinelle est indemne.

Indications et contre-indications

L’exérèse du ganglion sentinelle n’est pas recommandée de façon systématique. Réalisée par une équipe entraînée, elle peut être proposée en option ou dans le cadre d’essais cliniques pour les mélanomes supérieurs à 1 millimètre d’épaisseur ou ulcérés et qui ne présentent pas de signes de métastases régionales ou à distance.
Elle n’est pas proposée lorsque :

  • une radiothérapie a déjà été réalisée au niveau de la zone concernée ;
  • les ganglions lymphatiques sont palpables lors de l’examen clinique ou visibles à l’échographie ;
  • il existe des métastases à distance.

Déroulement de l’exérèse du ganglion sentinelle

Lorsqu’elle a lieu, l’exérèse du ganglion sentinelle se déroule en même temps que l’exérèse élargie, sous anesthésie générale.

Afin de localiser le ou les ganglions sentinelles, un produit est injecté au voisinage de la tumeur, par un médecin nucléaire. Deux produits sont le plus souvent utilisés : un colorant appelé bleu patenté ou un produit radioactif (sans danger pour le patient). Parfois, ces deux produits sont associés.

L’injection de la substance radioactive se fait quelques heures avant l’intervention chirurgicale. L’injection de colorant bleu a lieu en salle d’opération, quelques minutes avant la recherche des ganglions.

Le produit (colorant ou substance radioactive) est absorbé par les vaisseaux lymphatiques et circule jusqu’aux premiers ganglions (le ou les ganglions sentinelles) en amont du mélanome.

Lorsque le produit utilisé est une substance radioactive, le ou les ganglions sont localisés grâce à une scintigraphie effectuée par un médecin nucléaire avant l’intervention et à une sonde peropératoire utilisée par le chirurgien pendant l’opération. S’il a choisi le colorant, le chirurgien recherche, pendant l’intervention,  le ganglion teinté de bleu.

Exerese ganglions sentinelles

Le ou les  ganglions sentinelles alors repérés, le chirurgien les retire en faisant une petite incision au-dessus d’eux. Le plus souvent, cette incision n’est pas réalisée au même endroit que celle de l’exérèse de la tumeur. Il y a donc deux cicatrices.

Lors de cette opération, un à trois ganglions lymphatiques sont habituellement enlevés.

Résultats de l’analyse du ganglion sentinelle

Le ou les ganglions enlevés sont ensuite envoyés au laboratoire afin d’être analysés au microscope. Les résultats sont disponibles 10 à 15 jours après l’intervention. On parle de ganglions positifs lorsqu’ils contiennent des micrométastases du mélanome et de ganglions négatifs lorsqu’ils n’en contiennent pas.

Si le ganglion sentinelle contient des cellules cancéreuses (ganglion positif), un curage ganglionnaire est proposé au patient lors d’une seconde intervention réalisée sous anesthésie générale.

Si le ganglion sentinelle est négatif, le risque que des micrométastases soient présentes dans d'autres ganglions et le risque de récidive du mélanome sont faibles. Les autres ganglions lymphatiques sont donc laissés en place et il n’est habituellement pas proposé de curage.