Tabac et cancer : perception des risques en 2021 et évolutions depuis 2015

Le tabagisme, premier facteur de risque de cancer 

Le tabagisme est le premier facteur de risque de cancer. Il était responsable de 68 000 nouveaux cas de cancers en 2015 et de 46 000 décès par cancers. La stratégie décennale de lutte contre le cancer arrêtée par le président de la République en février 2021 appelle à une mobilisation de tous pour en finir avec le tabac, alors que la prévalence du tabagisme en France, après avoir connu une baisse, se stabilise avec un quart de la population qui fume quotidiennement. Qu’en est-il en 2021 de la perception des risques de cancer liés au tabagisme en France ?

Une bonne perception globale des risques, mais une minimisation de la dangerosité de sa propre consommation

En 2021, plus de 8 personnes sur 10 déclarent que fumer du tabac provoque certainement l’apparition d’un cancer, en augmentation par rapport à 2015. De même, le seuil de dangerosité perçu en nombre de cigarettes fumées est en recul par rapport à 2015, passant de 12,6 à 9,2 cigarettes par jour en moyenne. Ce seuil, même s’il évolue dans un sens favorable, reste très élevé, ainsi que le seuil de dangerosité perçu en nombre d’années de tabagisme (13,4 ans en moyenne). En 2021, presque 6 personnes interrogées sur 10 pensent que le nombre de cigarettes consommées par jour est plus dangereux que la durée du tabagisme, alors que l’exposition prolongée dans le temps aux substances cancérigènes est nettement plus toxique. Plus de 7 fumeurs quotidiens sur 10 craignent d’avoir un cancer dû au tabac un jour, proportion stable par rapport à 2015. Mais une mise à distance des risques est observée parmi les fumeurs, à travers une minimisation de la dangerosité de ses propres pratiques. Plus de 1 fumeur sur 2 place au moins un des seuils de dangerosité perçus, en nombre d’années de tabagisme ou en nombre de cigarettes fumées par jour, au-dessus de sa propre consommation. La population adhère également à des idées fausses, avec par exemple une personne sur deux qui pense que « Faire du sport permet de se nettoyer les poumons du tabac ».

Des inégalités sociales marquées en matière de perception des risques

Même si elles sont moins marquées en 2021, les différences socioéconomiques observées en 2015 sont toujours présentes. Les personnes les moins diplômées sont moins nombreuses à percevoir le risque de cancer lié au tabac. Les personnes aux revenus les plus faibles sont celles qui déclarent les seuils de dangerosité perçus les plus élevés. Les personnes aux revenus les plus faibles et les moins diplômées sont celles qui se sentent le moins bien informées sur les risques de cancer liés au tabac. Ces inégalités en matière de perception des risques de cancer font écho aux inégalités observées en matière de prévalence du tabagisme en France.

Une implication insuffisante des professionnels de santé

En 2021, pour plus de trois quarts des fumeurs, le sujet du tabac n’a pas été abordé avec un professionnel de santé au cours des 12 derniers mois, alors qu’un conseil d’arrêt du tabac par un professionnel de santé augmente les taux d’arrêt du tabac à six mois de l’ordre de 70 %. Même si le contexte de la crise sanitaire liée au Covid a pu avoir un impact, notamment par une baisse des consultations pendant les confinements, des efforts importants restent à faire pour sensibiliser les professionnels de santé à l’importance de détecter, d’orienter ou de prendre en charge le tabagisme, déterminant majeur de la santé, et pour promouvoir l’efficacité de leur aide auprès des fumeurs.

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