Informer les parents sur les enjeux de la vaccination contre les HPV : le rôle clé des professionnels de santé

26/04/2023

Type : Communiqué de presse
Themes : Prévention / Dépistage
Affiche Campagne HPV - pro de santé

La semaine européenne de la vaccination, qui se tient du 24 au 30 avril, est l’occasion pour l’Institut national du cancer de s’adresser à nouveau aux professionnels de santé sur la vaccination contre les HPV.
Recommandée aux filles et aux garçons dès 11 ans, cette vaccination soulève de nombreuses questions de la part des parents. Alors que le président de la République a annoncé le déploiement d’une campagne de vaccination dans les collèges pour les élèves de 5e à la rentrée scolaire 2023*, le dialogue entre les professionnels de santé et les parents demeure un levier essentiel de la progression de cette vaccination. Pour les accompagner dans l’échange avec leur patientèle, l’Institut propose un espace digital et des outils dédiés

Alors que la vaccination contre les HPV permet d’éviter jusqu'à 90 % des infections à l’origine des cancers HPV induits, la couverture vaccinale n’est que de 41,5 % 1 chez les jeunes filles (schéma complet) et 12,8 % 2  chez les jeunes garçons (une dose). Elle reste bien en deçà de l’objectif de 80 %, à horizon 2030, fixé dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers.

Parallèlement à la communication vers les professionnels de santé, l’Institut national du cancer développe une campagne pour informer les parents sur cette vaccination. Présente dans les cabinets médicaux et sur ses réseaux sociaux, cette campagne « On ne les protège jamais trop », renvoie vers les différentes sources d’information disponibles dont le médecin est la première référence.
Elle propose par ailleurs un programme de chroniques sonores « Protéger les enfants contre les cancers HPV. La minute vaccination ! » à plus de 1 000 radios et web radios pour une diffusion gracieuse. Professionnels de santé et experts reviennent sur les points clés de la vaccination.

Vaccination : la confiance des parents dans les recommandations de leur médecin

Les résultats d’une enquête 3, menée en 2019 par l’Institut national du cancer et la Haute autorité de santé, confirment le rôle prépondérant des médecins généralistes dans l’information et dans la recommandation de la vaccination contre les HPV. Ainsi, 97 % des parents répondants déclarent suivre les conseils de leur médecin (60 % toujours et 37 % souvent) lorsqu’il recommande la vaccination, et 86 % l’identifient comme leur principale source d’information sur ce sujet.

L’utilité du vaccin reste cependant méconnue ; si 70 % des répondants connaissent l’action préventive du vaccin sur le cancer du col de l’utérus, seulement 10 % d’entre eux connaissent son effet protecteur contre les verrues ano-génitales et les cancers ano-génitaux.
L’information donnée par le médecin est bien essentielle pour développer la connaissance des parents sur cette vaccination et leur permettre de mieux en comprendre les enjeux. Pourtant, si 96 % des médecins généralistes ayant répondu à cette enquête se disent favorables à cette vaccination, ils ne sont que 40 % à la proposer systématiquement dans la crainte d’un refus.

Aussi, tant pour accompagner les médecins et professionnels de santé dans l’information qu’ils peuvent délivrer aux parents que pour répondre aux questions que soulève la vaccination contre les HPV, l’Institut national du cancer a développé une rubrique dédiée autour d’arguments clés. Il propose également un dossier complet sur la prévention des risques infectieux liés au papillomavirus humain.

Couverture vaccinale élevée : une réduction avérée sur la réduction du risque du cancer du col de l’utérus

La première observation d’une association entre vaccination et réduction du risque de cancer du col de l’utérus a été publiée à partir du registre de cancers suédois en 2020. Sur la période 2006-2017, l’observation des cancers survenus chez les femmes âgées de 10 à 30 ans a permis de mettre en évidence un risque de cancer invasif du col de l’utérus inférieur chez les jeunes femmes ayant reçu a minima une dose de vaccin quadrivalent contre les HPV. Dans ce même pays, où la couverture vaccinale atteint 83 % 4 en 2020, une réduction des lésions précancéreuses de 75 % a été observée chez les jeunes filles vaccinées avant l’âge de 17 ans en comparaison aux autres jeunes femmes.
Par ailleurs, en Australie où la recommandation de vacciner les filles date de 2007 et celle des garçons de 2013, la couverture vaccinale d’au moins 80 % a permis une réduction de plus de 77 % des génotypes responsables de 75 % des cancers du col de l’utérus, et une diminution de plus de 50 % de l’incidence des lésions précancéreuses cervicale de haut grade chez les jeunes filles de moins de 20 ans. Dans ce pays, le succès de la campagne de vaccination, associée au dépistage, ouvre la perspective d’une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici une quinzaine d’années.

La vaccination en pratique

Qui ? Les enfants et les adolescents Les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes
Quand ? De 11 à 14 ans révolus avec un rattrapage possible de 15 à 19 ans révolus Jusqu'à 26 ans
Comment ? De 11 à 14 ans : 2 doses (M0 et M6) ; Rattrapage de 15 à 19 ans : 3 doses (M0, M2, M6) 3 doses (M0, M2, M6)

Chiffres clés

La vaccination contre les HPV est recommandée aux jeunes filles et aux jeunes garçons dès 11 ans selon le même schéma vaccinal (Cf. ci-détails ci-dessous) avec un rattrapage jusqu’à 19 ans. Initialement proposée uniquement aux jeunes filles, l’extension aux garçons, inscrite au calendrier vaccinal depuis 2021, représente un levier pour réduire les risques de transmission du HPV.

Près de 200 types de papillomavirus humains (HPV) ont été identifiés. Parmi eux, 12 5 ont été définis comme étant à haut risque ou potentiellement oncogènes, tandis que d’autres à moindre risque oncogénique sont responsables de verrues génitales (aussi appelées condylomes).
En France chaque année, 6 400 cancers sont potentiellement dus aux HPV. Si les femmes sont les principales victimes de ces cancers (2 900 cancers concernent le col de l’utérus), plus d’un quart d’entre eux atteint les hommes. Il s’agit plus spécifiquement des cancers de l’oropharynx 6 (1 060 cas incidents), de l’anus (360 cas incidents), de la cavité orale, du larynx et du pénis (plus de 300 cas incidents pour ces 3 localisations). Les virus HPV sont aussi responsables des très fréquentes verrues ano-génitales qui dégradent sérieusement la qualité de vie. Ces verrues bénignes, mais récidivantes, touchent autant les hommes que les femmes (100 000 personnes par an) et leur prise en charge est particulièrement douloureuse.

Nombre de maladies HPV-induites chez les femmes et les hommes en France en 2015

Si la plupart des infections disparaissent spontanément (90 % disparaissent dans les 2 ans), celles qui persistent, surtout lorsqu’elles impliquent certains HPV à haut risque (16 et 18), peuvent engendrer des lésions précancéreuses et cancéreuses.
Au cours de sa vie, environ 80 % de la population sera exposée à un virus HPV et 60 % des contaminations ont lieu pendant la première année de vie sexuelle.
Aussi, vacciner les enfants et adolescents avant le début de leur vie sexuelle permet de garantir une protection proche de 100 % des virus inclus dans le vaccin et des cancers correspondants. Cette protection sera moindre si la vaccination est effectuée après le début de la vie sexuelle, car la vaccination n’arrête pas un processus cancéreux qui a déjà commencé.

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CONTACT PRESSE

Institut national du cancer - Responsable des relations media – Lydia Dauzet
presseinca@institutcancer.fr - 01 41 10 14 44 // 06 20 72 11 25


1 Couverture vaccinale des jeunes filles en 2022. Schéma complet à 16 ans. Chiffres Santé publique France, avril 2023.
2 Couverture vaccinale chez les jeunes garçons de 15 ans pour la première dose (la vaccination pour les garçons n’est recommandée que depuis 2 ans). Chiffres Santé publique France, avril 2023.
3 Enquête menée par BVA, pour l’Institut national du cancer et la Haute autorité de santé, par Internet entre le 20 juin et le 12 juillet 2019 auprès de 300 médecins généralistes et de 2002 parents de jeunes filles âgées de 11 à 19 ans et/ou de jeunes garçons de 11 à 14 ans.
4 Couverture vaccinale en Suède des jeunes filles en 2021 (schéma complet).
 5 https://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Papillomavirus-et-cancer. HPV à haut risque ou potentiellement oncogènes : HPV 16, 18, 31, 33, 35, 45, 52, 58, 39, 51, 56, 59). HPV à bas risque : HPV 6 et 11 par exemple.
6 Le lien de causalité entre les infections par HPV et les cancers oropharyngés est établi par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Mais en l’absence de données cliniques, les trois vaccins n’ont pas, à ce jour, d’indications pour la prévention des lésions et des cancers oropharyngés.

* Comme annoncé le 28 février dernier par Emmanuel Macron, président de la République, et afin de faciliter l’accès à la vaccination des enfants dès 11 ans, une campagne de vaccination gratuite sera déployée dans les collèges à la rentrée 2023. Adressée aux enfants de 5e, elle fera l’objet d’une demande d’autorisation parentale pour chaque élève. Les modalités d’organisation seront précisées ultérieurement.