Cancers de l’ovaire : quels traitements ?
Plusieurs types de traitements sont utilisés pour traiter les cancers de l’ovaire. Le choix de ceux qui vous sont proposés est effectué par plusieurs médecins lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (ou RCP).
À noter : dans ce dossier sont indiqués uniquement les traitements administrés en première intention, c’est-à-dire après le diagnostic.
La chirurgie et les traitements médicamenteux (chimiothérapie conventionnelle et/ou thérapies ciblées) sont les principaux traitements des cancers de l’ovaire. Ils sont utilisés seuls ou associés les uns aux autres.
Selon les cas, ils ont pour objectif(s) de :
- supprimer la tumeur ou les métastases ou en réduire la taille ;
- ralentir le développement de la tumeur ou des métastases ;
- réduire le risque de récidive ;
- prévenir et traiter les symptômes et les complications engendrés par la maladie et les traitements pour assurer la meilleure qualité de vie possible.
La chirurgie et les traitements médicamenteux sont réalisés au sein d’établissements qui sont autorisés à les pratiquer. Ces établissements respectent des critères qui garantissent la qualité et la sécurité de ces traitements. Retrouvez la liste des établissements autorisés par région est disponible.
Arrêter la consommation de tabac et d’alcool
L’arrêt du tabac et de la consommation d’alcool est primordial, surtout pour limiter le risque de complications pendant et après les traitements. Poursuivre la consommation de ces substances a également un impact sur le risque de second cancer et la survie.
Il existe de nombreux recours pour vous aider : parlez-en avec l’équipe qui vous suit et/ou votre médecin traitant.
Comment est établi le choix de vos traitements ?
Votre traitement est adapté à votre cas personnel.
L’adaptation du choix en fonction de votre situation personnelle
Votre âge, vos antécédents médicaux et chirurgicaux, votre état général et les contre-indications éventuelles à certains traitements sont pris en compte.
L’adaptation du choix en fonction de la tumeur
Le choix de vos traitements dépend également des caractéristiques du cancer dont vous êtes atteinte :
- son type histologique, c’est-à-dire le type de cellules impliquées ;
- son stade, qui correspond à son degré d’extension (atteinte ou non par des cellules cancéreuses des organes voisins, du péritoine et des ganglions lymphatiques situés au-delà du péritoine, présence ou non de métastases) ;
- son grade, c’est-à-dire son degré d’agressivité. Dans le cas du cancer de l’ovaire, on distingue les cancers de haut grade, à progression rapide, des cancers de bas grade, à progression lente.
Ces caractéristiques sont déterminées grâce au bilan diagnostique, qui comprend notamment des examens d’imagerie et l’analyse des prélèvements effectués lors d’une intervention chirurgicale ou d’une cœlioscopie exploratrice.
Rechercher une altération des gènes BRCA 1 et 2
Dans certains cas de cancers avancés et de haut grade, la présence d’une anomalie génétique peut être recherchée dans un échantillon de la tumeur.
Selon les situations, elle est aussi recherchée dans des cellules normales prélevées par une prise de sang ou via un prélèvement buccal. Il s’agit notamment d’identifier l’éventuelle présence d’une altération des gènes BRCA 1 et 2, qui pourra orienter le choix des médicaments à utiliser.
Exemples de questions à poser à l’équipe médicale :
- Quels sont les traitements préconisés dans ma situation ? Pourquoi ?
- Quels sont les objectifs de chacun de ces traitements ?
- Quels en sont les effets indésirables ? Comment les prévenir/les soulager ?
- Où et quand se déroulent les traitements ? Avec quels médecins/équipes médicales ?
- Quelle est leur durée ?
- Comment suis-je suivie pendant les traitements ?
- Quel est l’impact possible sur ma vie quotidienne ?
- Quel est l’impact sur ma fertilité ?
Le choix de vos traitements fait l’objet d’une concertation pluridisciplinaire
Votre situation est discutée au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) qui rassemble au moins trois médecins de spécialités différentes : chirurgien gynécologue, oncologue médical, pathologiste…
En tenant compte des spécificités de votre situation et en s’appuyant sur des outils d’aide à la décision appelés recommandations de bonnes pratiques, les médecins établissent une proposition de traitements. Ils peuvent aussi vous proposer de participer à un essai clinique.
Important
Si vous envisagez d’avoir des enfants, il est très important d’en parler avec votre médecin avant de débuter les traitements, pour discuter des possibilités de préservation de la fertilité dans votre situation.
La proposition de traitements est discutée avec vous
Lors d’une consultation spécifique, la consultation d’annonce, le médecin vous explique les caractéristiques de votre maladie. Il vous présente la proposition de traitement retenue, les bénéfices attendus et les effets indésirables possibles. C’est l’occasion pour vous d’en discuter avec lui et de donner votre avis sur la proposition qui vous est faite.
Cette consultation est importante. Il est utile d’être accompagnée par l’un de vos proches ou la personne de confiance que vous avez choisie. Avant la consultation, notez toutes les questions qui vous viennent en tête et prenez le temps de les poser à votre médecin. Cet échange vous permettra de mieux comprendre et d’intégrer les informations données par le médecin, en particulier celles sur le traitement envisagé avec ses conséquences sur l’organisation de votre vie quotidienne, et de prendre avec lui les décisions adaptées à votre situation.
Une personne de confiance pour quoi faire ?
La personne de confiance est une personne que vous désignez, par écrit. Elle peut :
- vous accompagner lors des entretiens médicaux ;
- vous aider dans vos décisions ;
- être consultée par l’équipe soignante si vous vous trouvez dans l’incapacité de recevoir des informations sur votre état de santé et d’exprimer votre volonté.
Elle appartient ou non à votre famille. À tout moment, vous pouvez modifier votre choix.
Pour aller plus loin :
- rendez-vous sur notre page dédiée à la personne de confiance ;
- consultez les fiches sur les droits des usagers sur le site du ministère en charge de la Santé.
Le programme personnalisé de soins
Qu’est-ce que le programme personnalisé de soins ?
Les modalités de la proposition de traitement sont décrites dans un document appelé programme personnalisé de soins (PPS). Il comporte notamment :
- les dates de vos différents traitements ;
- leur durée ;
- les coordonnées des membres de l’équipe soignante ;
- un volet social qui doit permettre de repérer précocement d’éventuelles difficultés et de mettre en œuvre un accompagnement adéquat.
Quand vous avez donné votre accord sur la proposition de traitement, le document vous est remis et un exemplaire est transmis à votre médecin traitant, qui est un de vos interlocuteurs privilégiés. N’hésitez pas à le présenter aux infirmiers libéraux et au pharmacien qui vont vous suivre dans votre parcours de soins.
Si votre PPS ne vous a pas été délivré, demandez-le à votre équipe soignante. Le programme personnalisé de soins peut évoluer en fonction de votre état de santé et de vos réactions aux traitements.
Pourquoi écrire ses directives anticipées ? Comment les rédiger ?
Il vous est possible de rédiger seul, ou avec l’aide de votre médecin des directives anticipées. Il s’agit de formuler, à l’avance et par écrit, vos choix en matière de traitements pour le cas où vous seriez dans l’incapacité de les exprimer. Les directives anticipées permettent de faire prendre en considération vos souhaits en ce qui concerne les conditions de limitation ou l’arrêt d’un traitement. Elles sont modifiables et révocables à tout moment.
Pour en savoir plus :
- vous pouvez en parler avec votre médecin pour qu’il vous conseille dans leur rédaction ;
- retrouvez deux modèles de directives anticipées, suivant la situation, sur le site du Journal officiel ;
- le site de la Haute Autorité de santé (HAS) donne aussi des informations et des conseils pour les rédiger.
Une consultation paramédicale, temps d’accompagnement et d’écoute
Après cette consultation avec le médecin, une consultation avec un autre membre de l’équipe soignante, le plus souvent une infirmière, vous est proposée ainsi qu’à vos proches. C’est un temps d’accompagnement et d’écoute.
Vous pouvez revenir sur les informations qui vous ont été données par le médecin, vous les faire expliquer à nouveau ou poser d’autres questions. L’infirmier évalue avec vous vos besoins en soins et soutiens complémentaires (sur le plan social, psychologique ou nutritionnel, par exemple) et il vous oriente si nécessaire vers les professionnels adaptés.
Des professionnels de santé présents pour vous accompagner
Les médecins, les pharmaciens et les membres de l’équipe soignante sont là pour vous accompagner. Ce sont vos interlocuteurs privilégiés ; n’hésitez pas à leur poser toutes vos questions. Ces échanges contribuent à renforcer le dialogue et la relation de confiance avec l’ensemble de ces professionnels tout au long de votre parcours de soins.
Les traitements possibles en fonction du stade du cancer
Retrouvez les différents stades de cancer de l’ovaire
Possibilités de traitements pour les stades présumés précoces (I à IIA)
La tumeur est retirée lors d’une intervention chirurgicale. Si le caractère malin de la tumeur et l’absence de dissémination au-delà des ovaires sont confirmés, le retrait des deux ovaires, de l’utérus, d’une partie du péritoine et des ganglions est effectué afin de vérifier qu’il s’agit bien d’un stade précoce.
Chez les femmes désirant une grossesse, le médecin peut proposer une autre stratégie selon le type histologique (nature des cellules impliquées) et le degré d’agressivité du cancer.
Une chimiothérapie conventionnelle est réalisée en complément de la chirurgie pour les cancers de haut grade (agressif, c’est-à-dire à progression rapide).
Possibilités de traitements pour les stades avancées (IIB à IV)
Le choix de l’enchaînement des traitements dépend de la possibilité de retirer par chirurgie toutes les lésions cancéreuses visibles à l’œil nu. L’objectif est une résection complète, c’est-à-dire le retrait de tous les organes atteints pour ne laisser aucun résidu tumoral.
Si une résection complète n’est pas envisageable en première intention, l’intervention chirurgicale peut être précédée de 3 à 4 cycles de chimiothérapie (chimiothérapie néoadjuvante).
La chirurgie est systématiquement suivie dans un délai optimal de 6 semaines d’une chimiothérapie adjuvante parfois associée à un traitement par thérapie ciblée.
Des traitements de thérapie ciblée peuvent également être prescrits après la chimiothérapie, en maintenance.
Participer à un essai clinique
L’équipe médicale peut vous proposer de participer à un essai clinique. Les essais cliniques sont des études scientifiques menées avec la participation des personnes malades. Cela ne peut être fait qu’après votre information et votre accord écrit.
Le cancer de l’ovaire fait l’objet de nombreuses études qui visent notamment à :
- identifier des altérations moléculaires au niveau des gènes des cellules cancéreuses et proposer aux patientes les thérapies ciblées les plus adaptées ;
- évaluer de nouvelles stratégies de traitements (chirurgie, séquences de traitement, etc.) ;
- tester de nouveaux traitements anticancéreux (tels que des médicaments d’immunothérapie) ;
- évaluer différentes façons d’utiliser les traitements existants en mettant en place de nouvelles combinaisons de molécules dans le but notamment d’améliorer l’efficacité des traitements et de réduire leurs effets indésirables ;
- comparer l’efficacité des médicaments utilisés pour soulager les symptômes (médicaments contre la douleur, par exemple) ;
- comparer différentes stratégies pour traiter la dénutrition.
Chaque essai clinique a un objectif précis. Pour y participer, les patients doivent satisfaire un certain nombre de critères, appelés critères d’inclusion, spécifiques à chaque essai et fixés dans le protocole de l’essai. C’est le médecin qui vérifie la possibilité que vous puissiez participer ou non.
À quoi servent les essais cliniques ?
Les essais cliniques sont indispensables pour faire progresser la recherche et à terme, la manière dont les patients sont soignés. C’est grâce à ces études que des avancées sont réalisées en matière de traitements contre les cancers. Dans certains cas, un essai clinique peut également vous permettre d’accéder à un nouveau traitement en le testant.
Vous avez la possibilité de mettre fin à votre essai clinique
Si le traitement administré dans le cadre de l’essai clinique ne vous convient pas (du fait des effets indésirables par exemple), le médecin peut décider d’y mettre fin et vous proposer un autre traitement. À tout moment, vous pouvez également décider de quitter un essai clinique sans que cela ne modifie ni la qualité de vos soins ni votre rapport avec votre médecin.
Pour en savoir plus sur les essais cliniques
Pour connaître les essais cliniques en cours sur le cancer de l'ovaire, vous pouvez consulter le registre des essais cliniques