Vaccination contre les cancers HPV
Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont causés par les papillomavirus humains (ou HPV) : 100 % des cancers du col de l’utérus sont dus aux infections liées aux HPV et plus de 25 % des cancers provoqués par les HPV touchent les hommes.
80 % des femmes et des hommes sont exposés à ces virus au cours de leur vie. Aujourd’hui, la vaccination contre les HPV prévient jusqu’à 90 % des infections HPV à l’origine de cancers.
Qui est concerné par la vaccination contre les HPV ?
La vaccination contre les HPV est recommandée pour :
- les filles et les garçons dès l’âge de 11 ans ;
- les filles et les garçons en attente ou ayant eu une transplantation d’organe dès l’âge de 9 ans ;
- les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à l’âge de 26 ans.
C'est quoi, les HPV ?
Les HPV sont des virus humains appelés papillomavirus. Il en existe près de 200 types différents, dont 12 peuvent provoquer des cancers. 80 % des femmes et des hommes sont exposés à ces virus au cours de leur vie. Les infections à HPV sont la plupart du temps asymptomatiques et disparaissent généralement en quelques mois, mais une petite proportion peut persister et évoluer en maladies.
Certains types de HPV sont responsables de lésions bénignes mais douloureuses qui apparaissent sur la peau ou les muqueuses de l’anus et de la région génitale (verrues ano-génitales, aussi appelées condylomes). Elles handicapent environ 100 000 personnes chaque année. Les HPV peuvent aussi provoquer des lésions plus graves pouvant entraîner des cancers. Cela concerne 8 parties du corps : le col de l’utérus, l’anus, l’oropharynx (gorge, amygdales et base de la langue), la vulve, le vagin et le pénis.
Comment se transmettent les virus HPV ?
Les virus HPV se transmettent par simple contact au niveau des parties génitales, le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration.
Chacun, chacune peut être exposé(e) à une infection à HPV quelle que soit sa sexualité : hétérosexuelle comme homosexuelle, bisexuelle, transgenre (LGBT). Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente et le préservatif, qui est le meilleur moyen de protection contre les infections sexuellement transmissibles, ne protège que partiellement contre les HPV.
La vaccination est le mode de protection le plus efficace contre les HPV.
Quel lien entre HPV et cancers ?
Chaque année en France, 6 400 nouveaux cas de cancers sont liés aux papillomavirus humains (HPV). Dans la majorité des cas, les cancers liés à l’infection par les HPV concernent le col de l’utérus (44 %), de l’anus (24 %) et l’oropharynx (22 %). Si les cancers concernent en majorité les femmes, un quart touche les hommes.
Environ 80 % des femmes et des hommes sont exposés à ces virus au cours de leur vie. Les verrues ano-génitales (condylomes) touchent autant les hommes que les femmes. En général, le corps parvient à éliminer les infections à HPV mais il arrive que celles-ci persistent et provoquent des lésions précancéreuses. Ces lésions peuvent évoluer vers un cancer plusieurs années plus tard.
2 900 cas de cancers du col de l'utérus liés aux HPV
Les cancers du col de l'utérus touchent près de 2 900 femmes et causent environ 1 100 décès chaque année en France. Tous sont liés aux papillomavirus humains ou HPV. Environ 30 000 lésions précancéreuses du col de l’utérus sont dépistées et traitées chaque année. Elles peuvent nécessiter un traitement ou une surveillance gynécologique particulière avec parfois des retentissements importants sur l’avenir obstétrical de la femme, dont le risque d’accouchement prématuré.
Environ 1 500 cas de cancers de l'anus liés aux HPV
Les cancers de l’anus liés aux HPV touchent chaque année quelque 1 500 personnes dont environ 1 100 femmes. Ils représentent 90 % des cancers de l’anus. Le taux d’incidence de ce cancer est en augmentation ces dernières années, de manière plus marquée chez les femmes de 50 et 60 ans.
À quel âge doit-on se faire vacciner contre les HPV ?
La vaccination contre les HPV est recommandée pour les filles et les garçons entre 11 ans et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu'à l'âge de 19 ans.
Les bénéfices d’une vaccination dès 11 ans :
- une meilleure réponse vaccinale ;
- une vaccination à deux doses (contre 3 en rattrapage) ;
- la possibilité de profiter du rendez-vous vaccinal pour le rappel dTcaP (diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite) prévu entre 11 et 13 ans, pour l'administration de l'une des doses.
Il est important que la vaccination contre les HPV soit réalisée avant l'exposition à l'infection. Faire vacciner les enfants et les adolescents avant le début de leur vie sexuelle permet de garantir une protection maximale.
La vaccination contre les HPV est également recommandée pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Ils présentent en effet des risques spécifiques (lésions précancéreuses et cancéreuses de l'anus, condylomes) et ne bénéficient pas de la protection indirecte apportée par la vaccination des filles. Ils peuvent bénéficier de cette vaccination jusqu’à l’âge de 26 ans.
Cas particuliers : transplantation d’organe, greffe de cellules souches hématopoïétiques…, mon enfant doit-il être vacciné contre les HPV ?
Si votre enfant est en attente de transplantation ou transplanté d’organe solide ou si votre fille a reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques, il leur est recommandé d'être vaccinés, dès l’âge de 9 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à l’âge de 19 ans révolus.
La vaccination est recommandée à partir de 11 ans pour les jeunes patients infectés par le VIH.
1er et 2e schémas vaccinaux de référence avec Gardasil 9®
1er schéma vaccinal | 2e schéma vaccinal | |
---|---|---|
1re injection | Entre 11 et 14 ans | Entre 15 et 19 ans |
2e injection | 5-13 mois plus tard | 2 mois après la première injection |
3e injection | 4 mois après la 2e injection |
> Consulter le calendrier vaccinal du ministère en charge de la Santé.
Le respect du schéma vaccinal est nécessaire pour que la vaccination contre les HPV soit efficace.
Pourquoi faire vacciner son enfant ?
Faire vacciner son enfant contre les HPV, c’est le protéger contre les risques de développer plus tard des maladies, dont des cancers. C’est aussi protéger les autres.
La vaccination contre les HPV protège contre :
- les lésions précancéreuses et/ou les cancers du col de l‘utérus, de la vulve, du vagin et de l‘anus ;
- les lésions bénignes qui apparaissent sur la peau ou les muqueuses de l’anus et de la région génitale (verrues anogénitales).
Actuellement, le dernier vaccin commercialisé (Gardasil® 9) protège contre les infections à HPV 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 notamment en cause dans 90 % des cancers du col de l'utérus, 80 % des cancers de l’anus et 90 % des verrues ano-génitales (condylomes). La vaccination contre les HPV n'élimine donc pas totalement le risque de développer un cancer. C'est pourquoi, même pour les femmes vaccinées, le dépistage du cancer du col de l'utérus à intervalles réguliers à partir de 25 ans reste important. Ces deux moyens d'agir sont complémentaires.
La vaccination contre les HPV des garçons ?
La vaccination contre les HPV est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans révolus, avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans révolus. Cette recommandation est applicable depuis le 1er janvier 2021 pour les garçons.
En pratique, comment faire vacciner son enfant contre les HPV ?
Pour faire vacciner son enfant contre les HPV, on peut s’adresser à :
- un médecin ;
- un pharmacien ;
- une sage-femme ;
- un infirmier ;
- un service de vaccination municipal ou départemental.
À noter : les services de vaccination du secteur public (service municipal ou départemental de vaccination, par exemple) effectuent la vaccination contre les HPV gratuitement. Renseignez-vous auprès de votre mairie ou de votre Conseil départemental.
Depuis la rentrée scolaire 2023, la vaccination contre les HPV est proposée gratuitement dans les collèges aux élèves de 5e, avec l’autorisation de leurs parents.
Comment se déroule la campagne de vaccination contre les HPV au collège ?
La campagne de vaccination contre les HPV se déroule dans les collèges publics et collèges privés sous contrat volontaires. Ils accueillent les équipes mobiles issues notamment des centres de vaccination. Composées de professionnels qualifiés et équipés, ces équipes sont en charge de la vaccination des collégiens.
L’organisation mise en place, à partir de la rentrée scolaire 2024-2025, doit permettre de réaliser le schéma vaccinal complet à deux doses contre les HPV sur une ou deux années scolaires. L’intervalle entre les deux doses de vaccins devra être compris entre 5 et 13 mois. Le schéma organisationnel retenu est à arrêter au niveau local et le calendrier de mise en place est organisé au niveau régional par les Agences Régionales de Santé (ARS) et les rectorats. La vaccination des enfants est proposée gratuitement et est soumise à l’autorisation de leurs parents. Lors de la vaccination, l’enfant devra impérativement être muni de son carnet de santé.
26 avril 2024 : Point sur les résultats de la vaccination contre les infections à papillomavirus humains (HPV)
Chez les enfants de 12 ans, c'est à dire ceux concernés par la campagne de vaccination au collège, les estimations de couverture vaccinale contre les HPV progressent de 17 points fin 2023 par rapport à fin 2022, atteignant 48% (55 % pour les filles et 41% pour les garçons).
De manière plus globale, la couverture vaccinale 2 doses (schéma complet) des jeunes filles de 16 ans est estimée à 44,7 % en 2023 et 41,5 % en 2022 ; soit une augmentation de 3,2 points. Chez les jeunes garçons de 16 ans, la couverture vaccinale 2 doses (schéma complet) était de 15,8 % en 2023 et de 8,5 % en 2022 ; soit une augmentation de 7,3 points.
Pour en savoir plus
Combien coûte la vaccination contre les HPV ?
Chaque dose de vaccin est partiellement prise en charge par l’Assurance maladie. Le reste est généralement remboursé par les complémentaires (mutuelle…).
Si vous êtes bénéficiaire de la Complémentaire santé solidaire (ancienne CMU-C) ou de l'aide médicale de l’État (AME), la prise en charge est à 100 % sans avance de frais.
Au collège, la vaccination contre les HPV proposée aux élèves de 5e est gratuite.
La vaccination contre les HPV est-elle efficace ?
Les vaccins contre les infections à HPV ont été introduits dans de nombreux pays dans le monde depuis les années 2006/2007 (86 pays y ont recours en 2016). En 2018, tous les pays d’Europe ont introduit la vaccination contre les HPV dans leurs programmes nationaux. Grâce à cela, on dispose aujourd’hui de données solides en vie réelle démontrant l’efficacité des vaccins sur la réduction de l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus, des lésions précancéreuses, des infections HPV et des verrues ano-génitales en comparaison avec la situation pré-vaccinale.
La première observation d’une association entre vaccination et réduction du risque de cancer du col de l’utérus a été publiée à partir du registre de cancers suédois en 2020. Sur la période 2006-2017, l’observation des cancers survenus chez les femmes âgées de 10 à 30 ans a permis de mettre en évidence un risque de cancer invasif du col de l’utérus inférieur chez les jeunes femmes ayant reçu à minima une dose de vaccin quadrivalent contre les HPV. Toujours en Suède, une réduction des lésions précancéreuses de 75 % a été observée chez les jeunes femmes vaccinées avant l’âge de 17 ans en comparaison aux autres jeunes femmes. Par ailleurs, la réduction du nombre de nouveaux cas de cancers invasifs du col est plus importante chez les femmes vaccinées à un plus jeune âge.
Une étude australienne a de son côté montré que le nombre de personnes infectées par les HPV à l’origine de cancers du col de l’utérus a diminué grâce à la vaccination. Il est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18-24 ans. Ces résultats ont conduit l’International papillomavirus society (IpVS) à déclarer qu’une ample couverture vaccinale contre les HPV combinée à une forte participation au dépistage du cancer du col de l’utérus, et à des traitements appropriés, peut permettre l’élimination du cancer du col de l’utérus comme problème de santé publique.
L’impact de la vaccination est d’autant plus important que le nombre de jeunes vaccinés (couverture vaccinale) est élevé.
La vaccination contre les HPV est-elle sûre ?
Après plus de 15 ans d’expérience, on sait que la vaccination contre les HPV est sûre. À ce jour, plus de 300 millions d’enfants et d’adolescents ont été vaccinés contre les HPV dans près de 80 pays. Ce vaccin est très bien surveillé et sa production est très maîtrisée. Non seulement il protège de façon constante contre certains cancers mais il est aussi très bien toléré.
Quels sont les effets secondaires de la vaccination ?
Les effets secondaires les plus fréquemment observés sont :
- des réactions locales au point d’injection ;
- parfois des réactions allergiques, des maux de tête, des vertiges ou de la fièvre ;
- rarement des malaises avec possible perte de connaissance.
Mais ces effets, s’il y en a, sont passagers.
Les pouvoirs publics disposent d’un recul important pour évaluer les effets secondaires des vaccins contre les HPV et leur fréquence : en France, les filles sont vaccinées depuis plus de dix ans. Plus de 6 millions de doses ont été prescrites. Dans le monde, ce sont plus de 300 millions de doses qui ont été distribuées.
Le vaccin contre les HPV a-t-il des effets indésirables ?
Les vaccins contre les HPV ont fait l’objet d’une évaluation rigoureuse avant leur mise sur le marché. Comme pour tous les vaccins, les autorités de santé françaises, européennes et internationales réalisent un suivi régulier des vaccins contre les HPV.
La presse ou les réseaux sociaux se font parfois l'écho de suspicions liant vaccination contre les HPV et cas de maladies auto-immunes. Une étude publiée par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l'assurance maladie, portant sur 2,2 millions de jeunes femmes de 13 à 16 ans, ne montre pas d’augmentation de la survenue de maladie auto-immune à la suite de ces vaccinations.
Les surveillances mises en place au niveau international et les résultats d’études spécifiques ont confirmé l'excellent profil de sécurité des vaccins contre les HPV, reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Ainsi, par exemple, aucun lien entre ces vaccins et les maladies auto-immunes (sclérose en plaques, syndrome de Guillain-Barré) n’a été démontré.
Document à télécharger
Dépliant Vaccination contre les HPV Education Nationale - PDF 2,06 Mo
Pour en parler avec les enfants
Journal d’information « Tout savoir sur la vaccination contre les HPV » - PDF 5,76 Mo
En savoir plus sur les infections à HPV
Les infections à HPV sont-elles fréquentes ?
Oui. Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquente.
Ce virus se transmet par contact cutané direct, le plus souvent lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Près de 80 % des personnes seront infectées par le virus HPV au cours de leur vie. La plupart des infections ont lieu lors des premiers rapports sexuels. Dans environ 90 % des cas, le virus HPV aura disparu dans les 2 ans, et l’infection sera sans conséquence.
Quels sont les signes des infections à HPV ?
Le plus souvent, les infections HPV sont asymptomatiques et disparaissent spontanément grâce à notre système immunitaire. Dans environ 90 % des cas, le virus HPV aura disparu dans les 2 ans. Ces infections dites transitoires peuvent provoquer des anomalies des cellules du col de l’utérus qui disparaitront également spontanément.
Cependant, certains types de HPV peuvent causer des lésions bénignes mais douloureuses sur la peau ou les muqueuses au niveau des organes génitaux (condylomes).
Les infections à HPV entraînent-elles systématiquement l'apparition d'un cancer ?
Dans environ 90 % des cas, les infections par HPV disparaissent spontanément dans les 2 ans. Dans certains cas, une infection peut persister plus longtemps et évoluer en lésions précancéreuses. Si les lésions précancéreuses ne sont pas traitées, elles peuvent, à leur tour, évoluer en cancer. L’évolution est lente entre l’infection à HPV, l’apparition de lésions précancéreuses, et celle d’un cancer. Les délais sont de 10 à 20 ans entre une infection à HPV et l'apparition d'un cancer.
Peut-on traiter les infections à HPV ?
Il n’y a pas de traitement contre les infections à HPV. Dans 90 % des cas environ, notre système immunitaire les élimine spontanément. La plupart des personnes ayant une infection à HPV n’ont aucun symptôme et ne sauront jamais qu’elles sont ou ont été infectées.
Si le dépistage du cancer du col de l’utérus identifie des anomalies des cellules du col de l’utérus, votre médecin, votre gynécologue ou votre sage-femme vous informera des examens complémentaires à réaliser et des traitements éventuels. Les hommes transgenres qui ont conservé leur col de l’utérus sont concernés par le dépistage du cancer du col de l’utérus.
Pour toute autre question, n’hésitez pas à en parler avec votre professionnel de santé.
Liens et ressources utiles
- L'infographie dynamique sur les HPV
- Notre dépliant sur la vaccination contre les HPV
- L'infographie sur les HPV et les cancers - JPEG 2,84 Mo
- Notre espace spécial enfant
- Notre podcast
- La vaccination contre les HPV : le point sur les infox
- Le site Info-HPV de l'Institut Pasteur
- Le dossier thématique de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé)
- Le site Vaccination Info Service (Santé publique France)