La vaccination contre les papillomavirus étendue aux garçons

16/12/2019

Publics cibles : Tous les publics
Thèmes : Santé publique

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de vacciner tous les adolescents de 11 à 14 ans révolus contre les papillomavirus humains (HPV), avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans révolus.

Chaque année, les papillomavirus humains (HPV) sont à l’origine de plus de 6 000 nouveaux cas de cancers : cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, de la sphère ORL, de l'anus, du pénis… 25% de ces cancers touchent les hommes.

Contre ces virus, la vaccination reste la meilleure stratégie de lutte. Elle était jusqu’à présent recommandée pour les jeunes filles de 11 à 14 ans révolus, les immunodéprimés des deux sexes et les hommes de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec des hommes.

Après consultation de professionnels de santé et d’associations de patients et d’usagers, dans le cadre d’une consultation publique, la HAS recommande d’étendre cette vaccination aux garçons. Celle-ci répond à plusieurs objectifs, sous réserve d’une couverture vaccinale suffisante :

  • freiner la transmission de ces virus au sein de la population générale,
  • mieux protéger les adolescents et les hommes quelle que soit leur orientation sexuelle, 
  • mieux protéger leurs partenaires féminines, adolescentes et femmes non vaccinées.

L'Institut national du cancer, en faveur de cette extension vaccinale anti-HPV aux jeunes garçons de 11 à 14 ans, a participé aux groupes préparatoires dont les objectifs étaient :

  • d’analyser la situation en France ;
  • d’analyser les données scientifiques.

Ces travaux ont notamment été transmis à la commission technique des vaccinations de la HAS.

Afin que cet élargissement soit véritablement bénéfique à tous les adolescents, filles et garçons, la HAS appelle à une politique vaccinale plus engagée à l’échelon nationale et à une proposition vaccinale plus systématique de la part des professionnels de santé. La couverture vaccinale reste en effet actuellement très insuffisante : seules 24% des femmes ont suivi le schéma complet de vaccination.

Retrouver la synthèse de la recommandation vaccinale émise par la HAS.

Qu’est-ce que les papillomavirus ?

Infections sexuellement transmissibles, les HPV infectent généralement les femmes et les hommes dès le début de la vie sexuelle. Si ces infections disparaissent le plus souvent spontanément, elles peuvent persister dans certains cas et provoquer des lésions pré-cancéreuses évoluant pour certaines vers des cancers.

Il existe plus d’une centaine de types de papillomavirus sexuellement transmissibles. Certains sont à haut risque oncogène : les HPV 16, 18, 31, 33, 35, 39, 45, 51, 52, 56, 58 et 59. Parmi eux, le HPV 16 est responsable de la plupart des cancers provoqués par les HPV. D’autres, à faible risque oncogène, comme les types 6 et 11, peuvent engendrer des lésions bénignes telles que les verrues anogénitales et la papillomatose respiratoire récurrente.