Retour sur le Congrès de la médecine générale France en version virtuelle
08/07/2020
Les 2 et 3 juillet derniers, le 14e Congrès de la médecine générale France (CMGF) s’est déroulé 100 % en ligne, en raison de la crise sanitaire.
Sous l’égide du Collège de la médecine générale, le CMGF propose chaque année des sessions, conférences plénières et communications orales faisant le point sur l’actualité médicale et scientifique, et proposant des voies d’amélioration de la pratique au quotidien des médecins généralistes. Comme à chaque édition, l’Institut national du cancer était présent.
Cette participation a été marquée par trois temps forts cette année :
Table ronde : Cancer : polémiques et idées reçues
Introduite par Julie Gaillot, responsable du département Prévention de l’Institut, cette première table ronde visait à rappeler que nous ne sommes pas impuissants face au cancer, à l’appui de données chiffrées. En effet, 4 cancers sur 10 pourraient être évités en modifiant nos habitudes de vie. Leur prévention passe donc, notamment, par une meilleure prise en compte du poids respectif des différents facteurs de risque connus et des actions pouvant être mises en œuvre afin de réduire ces risques.
Cela alors qu’un tiers des personnes pensent que l’on ne peut rien faire, ou ont une mauvaise perception des différents facteurs de risque.
Au cours de cette séquence, les intervenants se sont appuyés sur l’actualité pour faire le point sur les connaissances disponibles autour des principaux facteurs de risque comportementaux : vapotage, vaccination HPV, jeûne thérapeutique, alcool, viande rouge…
"On estime qu’il y a 382 000 nouveaux cas de cancers chaque année en France. C'est la première cause de mortalité en France depuis 2003", a souligné Julie Gaillot avant de laisser la parole à Bernard Frèche, responsable du Pôle cancer au Collège de la médecine générale, à Mélanie Deschasaux, chercheuse à l’Inserm et au sein du réseau NACRe (National Alimentation Cancer Recherche), ainsi qu’à Antoine Deutsch, responsable de projets au département Prévention de l’Institut. Ils ont notamment rappelé à cette occasion qu’il "n'y a pas d'aliments anti-cancer. Le cancer est une maladie multifactorielle, il faut veiller dans la mesure du possible à adopter un mode de vie qui suit l'ensemble des recommandations". En revanche, "la consommation d'aliments ultra-transformés est associée à une augmentation du risque de cancer". Les intervenants ont aussi pointé l’existence d’une "idée reçue sur les bienfaits de l’alcool à faible dose. Pourtant, même à faible dose, il existe une augmentation du risque pour la santé."
Table ronde : Quoi de neuf en cancérologie et immunothérapie ?
Animée par Bernard Frèche, responsable du Pôle cancer au Collège de de la médecine générale, cette session a permis de revenir sur les progrès diagnostiques et thérapeutiques réalisés en cancérologie. Grâce à ces progrès, la survie et la qualité de vie des patients atteints de cancer est aujourd’hui améliorée.
Jean-Baptiste Méric, directeur du Pôle santé publique et soins de l’Institut, y participait aux côtés de la généticienne Brigitte Gilbert Dussardier, de Frédérique Nowak, coordinatrice du Plan France médecine génomique 2025 à l’Inserm, et de Marie-Ève Rougé-Bugat, du Collège de la médecine générale. Outre le point sur les dernières avancées en matière d’organisation, le rôle du médecin généraliste tout au long du parcours de soins en cancérologie a aussi été au cœur des discussions.
Pour aller plus loin :
Notre page sur les essais cliniques et les thérapies ciblées
Table ronde : Environnement, facteurs de risque de cancer - Quelle place pour le médecin généraliste ?
De nombreuses informations, contradictoires pour certaines, circulent sur les risques sanitaires des différentes expositions environnementales. Afin de clarifier le débat sur les facteurs de risque environnementaux, avérés ou suspectés, Alice Desbiolles, médecin de santé publique au département Prévention de l’Institut, a d’abord effectué un rappel de la hiérarchisation des principaux facteurs de risque de cancer.
Son intervention a été complétée par Robert Barouki, responsable de l’unité toxicologie, pharmacologie et signalisation cellulaire à l’Inserm, qui a mis en lumière le rôle de l’exposome. Celui-ci "permet d'avoir une vision globale : il s'agit de toutes les expositions environnementales [auxquelles on est confronté] tout au long de la vie". Parmi les dernières avancées, "l’épigénétique permet d’expliquer les effets à long terme des expositions".
La place du médecin généraliste face à la gestion du risque et de son incertitude a également été mise en exergue, à l’appui d’un exemple concret : le médecin généraliste Benjamin Soudais a fait part de son retour d’expérience sur l’accident industriel de Lubrizol.
Pour aller plus loin :
Notre page sur les facteurs de risque liés à l’environnement
Le CMGF réunit tous les acteurs de la médecine générale : médecins, internes, enseignants chercheurs, représentants des institutions de santé et de recherche…