Réalisations du Plan cancer 3 : une évaluation positive

09/11/2020

Publics cibles : Tous les publics
Thèmes : Stratégie décennale de lutte contre les cancers

L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ont évalué le troisième Plan cancer (2014-2019). Elles en ont souligné les avancées majeures et indiqué les points d’amélioration, qui d’ores et déjà sont inscrits dans la proposition de stratégie décennale de lutte contre les cancers.

À la demande des ministres en charge de la Santé et de la Recherche en février 2019, l’IGAS et l’IGESR ont évalué la mise en œuvre du troisième Plan cancer (2014-2019). Cette évaluation a fait l’objet d’un rapport compilant leurs constats, assortis de leurs recommandations.

Des progrès majeurs en recherche, prévention, soins, cancérologie pédiatrique…

Les deux inspections ont tenu à souligner les progrès majeurs enregistrés.

Dans le domaine de la recherche en cancérologie, des réussites sont mises en exergue : visibilité des sites de recherche intégrée sur le cancer (SIRIC), décloisonnement disciplinaire poursuivi et complété (permettant notamment des progrès notables entre 2003 et 2015, visibles à l’échelon international), consolidation d’une force de recherche et d’une expertise sur tout le territoire, développement de stratégies thérapeutiques innovantes (à travers le programme AcSé, par exemple).
Concrètement, la survie des malades a été améliorée : entre 1990 et 2015, la survie nette à 5 ans a augmenté pour les localisations les plus fréquentes et les cancers de mauvais pronostic. Pour exemple, la survie nette à 5 ans standardisée entre 1990 et 2015 a augmenté de 21 points pour le cancer de la prostate, celle pour les leucémies aiguës myéloïdes de 15 points, et celles pour le foie ou le côlon-rectum de 12 points (cf. Tableau 5 en page 65 du rapport complet).

Dans le champ de la prévention, l’adoption d’un programme national de réduction du tabagisme en 2014 est mise au crédit de ce troisième Plan cancer et a permis une baisse spectaculaire du nombre de fumeurs en France (1,6 millions de fumeurs en moins en deux ans).

Selon les évaluateurs, les avancées en matière de recherche couplées aux évolutions en matière de soins ont permis l’essor d’une médecine de précision. Celle-ci s’appuie sur le développement de médicaments anticancéreux novateurs, de l’immunothérapie et des thérapies ciblées. Ces progrès ont permis des gains de survie mesurables en années pour certains patients et le développement de plusieurs innovations (comme les CAR-T cells) qui offrent un espoir aux malades en échec thérapeutique.

Objectif majeur du Plan cancer, la qualité des soins a elle aussi connu d'importantes améliorations, avec le développement des thérapeutiques ambulatoires et des techniques de soins de haute précision (notamment en radiothérapie). Ceci a été rendu possible notamment par la production de référentiels de bonnes pratiques et la diffusion de l’information sur les protocoles thérapeutiques.

Le rapport met également en valeur les actions conduites pour améliorer la qualité de vie pendant et après le cancer, dont la création du droit à l’oubli (qui permet la non déclaration de certains cancers passés lors d’une demande de prêt) et la préservation de la fertilité.

Les deux inspections générales s’accordent également sur les avancées majeures apportées à la cancérologie pédiatrique : 12 % des crédits de l’Institut ont été consacrés à la recherche dans ce domaine entre 2014 et 2018. Elles rappellent que cet effort a été renforcé grâce à 5 millions d’euros supplémentaires accordés par le ministère en charge de la Recherche à ce domaine, chaque année.

D’autres initiatives ont été relevées et méritent d’être confortées comme le renforcement de la gradation des soins renforcée, les actions de soutien à la formation doctorale, ou les labellisations de structures.

Des points d’amélioration, défis à relever pour la future stratégie de lutte contre les cancers

Plusieurs actions mises en œuvre ne sont pas parvenues à remplir pleinement les objectifs fixés : les délais d'accès à une IRM, les programmes de dépistages organisés (en particulier pour le cancer colorectal) sont de celles-là. Le rapport met également en avant le parcours encore trop complexe du malade, ses difficultés d’accès aux soins de support et les ruptures qui peuvent advenir dans le parcours. Les liens à approfondir entre cancer et environnement, l’offre en soins palliatifs et en fin de vie, les séquelles, le maintien ou retour à l’emploi ou la réduction des inégalités font partie des sujets à faire progresser.

La lutte contre l’alcool doit être menée à travers l’adoption d’une politique publique ambitieuse de prévention du risque. L’accessibilité aux médicaments innovants doit être améliorée, les délais de diagnostic réduits, et les modalités de financement de la radiothérapie modifiées.

Ces conclusions qui marquent le très bon niveau de réalisation du Plan et son impact sur la vie des Français, constituent un apport précieux et viennent s’ajouter aux contributions des instances de l’Institut, de celles de l’ensemble de ses partenaires et des contributions des Français issues de la consultation citoyenne lancée en septembre. La proposition de stratégie décennale ainsi enrichie sera remise au Gouvernement en fin d’année.


Pour plus de détails, consulter le rapport de synthèse ou le rapport complet.

Pour en savoir plus sur le Plan cancer 3.