Comment est diagnostiqué un cancer du col de l'utérus ?

Quel que soit le contexte de découverte, un certain nombre d’examens doivent être réalisés pour confirmer le diagnostic de cancer de col de l’utérus et en évaluer le stade, c’est-à-dire son degré d’extension. L’ensemble de ces examens constitue le bilan diagnostique.

Lors de ce bilan diagnostique, c’est l’examen anatomopathologique des tissus prélevés lors d’une biopsie ou retirés lors d’une conisation qui permet d’apporter la preuve du cancer. Des examens d’imagerie et des examens sanguins sont ensuite réalisés pour permettre aux médecins de définir si le stade de la tumeur est "précoce" ou "avancé".

Exemples de questions à poser à l’équipe médicale

  • Où le cancer est-il situé exactement ? Quelles sont ses caractéristiques ?
  • Quelle est son étendue ?
  • Quelle est sa gravité ?

Quels examens sont pratiqués pour diagnostiquer ce cancer ?

Examen clinique

Systématique

L’examen clinique est réalisé lors d’une consultation qui comprend tout d’abord un entretien avec la patiente. Il repose ensuite notamment sur un examen gynécologique et de l’abdomen, ainsi qu’une palpation des aires ganglionnaires.

Objectifs :

  • faire un bilan de votre état général. S’informer sur vos antécédents médicaux personnels et familiaux, vos traitements en cours et sur votre suivi gynécologique ;
  • recenser vos facteurs de risque (dont une éventuelle infection au papillomavirus humain, le tabac, la prise de contraceptifs oraux) ;
  • déceler des symptômes et des signes visibles et « palpables » d’un cancer du col de l’utérus et de son extension éventuelle aux organes voisins (vagin, rectum) et aux ganglions.

Colposcopie

Systématique

Cet examen consiste à observer le vagin et le col de l’utérus à l’aide d’un colposcope (instrument muni d’une loupe binoculaire et d’une lumière).

Objectif : pratiqué le plus souvent à la suite d’un frottis anormal, cet examen permet de déceler des lésions précancéreuses ou un cancer débutant en repérant des zones d’aspect anormal. Il est complété par une biopsie.

Biopsie

Systématique

Prélèvement d’un échantillon de tissu qui semble anormal. La biopsie est réalisée directement si la lésion est bien visible, ou à l’aide d’un colposcope, notamment si la lésion est de petite taille ou le résultat du frottis, anormal.

Lorsque la biopsie sous colposcopie n’a pas été contributive, l’examen doit être renouvelé sur une pièce retirée par conisation. Cette opération chirurgicale simple consiste à découper en forme de cône la partie du col atteinte et à la retirer.

Objectif : récupérer des échantillons de tissus qui semblent anormaux pour les analyser et déterminer s’ils sont de nature cancéreuse ou non.

Ces échantillons peuvent également être conservés après l’opération dans une bibliothèque de tumeurs (tumorothèque), en vue de recherches ultérieures.

Examen anatomopathologique

Systématique

Examen de tissus ou de cellules prélevés lors d’une biopsie ou retirés lors d’une chirurgie. Cet examen est réalisé à l’œil nu puis au microscope par un médecin spécialiste [CA2] [CA3] appelé anatomopathologiste, anatomocytopathologiste ou pathologiste.

Objectifs :

  • examen indispensable pour diagnostiquer de façon certaine un cancer. Il permet notamment d’étudier les caractéristiques des cellules de la tumeur (histologie) et de détecter la présence ou non de cellules cancéreuses dans les vaisseaux sanguins et lymphatiques proches de la tumeur ;
  • réalisé sur la pièce opératoire, donc après la chirurgie, il permet de définir le stade du cancer.

Évaluation gériatrique

Systématique pour les personnes âgées de plus de 75 ans

Tests G8, VES 13, FOG... Il s’agit de tests visant à dépister la fragilité du patient reposant sur plusieurs composantes, dont :

  • l’autonomie motrice;
  • l’auto-évaluation de son état de santé;
  • le nombre de médicaments pris au long cours, leurs indications et les risques d’interactions;
  • l’évaluation nutritionnelle;
  • l’état des fonctions cognitives;
  • l’état psychologique.

Objectif : adapter les traitements anticancéreux et prendre en compte les spécificités des personnes âgées.

Quels examens sont pratiqués pour évaluer l'extension de ce cancer ?

IRM pelvienne

Systématique

Examen d’imagerie non irradiant qui utilise un puissant aimant permettant d’obtenir des images « en coupe » de la région pelvienne grâce aux propriétés magnétiques du corps humain.

Objectif : évaluer la taille de la tumeur et son extension dans le pelvis et son extension ganglionnaire (extension dans l’utérus, au-delà de l’utérus, dans les ganglions et atteinte ou non des uretères).

TEP-TDM au FDG ou scanner thoraco-abdomino-pelvien

Systématique en cas de stade localement avancé ou pour les stades plus précoces avec suspicion d’atteinte ganglionnaire.

TEP-TDM au FDG

Examen indolore qui permet de réaliser des images en coupes du corps entier, après injection dans le sang d’un traceur, un produit faiblement radioactif. Ce traceur a la particularité de se fixer sur les cellules cancéreuses.

La TEP fournit des images de la répartition du traceur et donc des cellules cancéreuses dans tout le corps, visualisables par ordinateur.

Objectif : repérer les foyers de cellules cancéreuses partout dans le corps.

Scanner thoraco-abdomino-pelvien

Examen indolore qui permet, à l’aide de rayons X, de réaliser des images en trois dimensions. On parle aussi de tomodensitométrie, abrégée en TDM. Au cours de l’examen, un produit de contraste iodé est injecté pour visualiser les vaisseaux sanguins et distinguer les éventuelles anomalies dans les organes.

Objectif : déterminer si des cellules cancéreuses ont envahi des ganglions ou si des métastases se sont développées dans les autres organes (poumons, foie...) et sur le péritoine. Si c’est le cas, déterminer leur taille et leur localisation. Cet examen détecte des anomalies même de très petite taille (inférieure ou égale à 3 millimètres). Il permet de déterminer ce que le chirurgien doit et peut retirer pendant l’intervention chirurgicale.

Le scanner ne donne pas d’indication formelle sur le type de cellules dont il s’agit.

Cytoscopie

Non systématique

Examen qui permet d’étudier l’intérieur de la vessie au moyen d’un endoscope, instrument composé d’un tube et d’une caméra.

Objectif : explorer la totalité de la vessie pour y déceler d’éventuelles anomalies et les localiser. La cytoscopie peut être réalisée en cas de suspicion, lors de l’IRM, d’une extension de la tumeur à la vessie.

Rectoscopie

Non systématique

Examen qui permet d’étudier l’intérieur du rectum au moyen d’un endoscope.

Objectif : explorer la totalité du rectum pour y déceler d’éventuelles anomalies et les localiser. La rectoscopie peut être réalisée en cas de suspicion, lors de l’IRM, d’une extension de la tumeur au rectum.

En quoi consistent les examens du bilan préthérapeutique ?

Évaluation clinique et nutritionnelle initiale

Systématique

  • Mesure du poids et de la taille pour le calcul de l’IMC (indice de masse corporelle, qui se calcule en divisant le poids d’une personne par sa taille au carré [poids en kilogrammes/taille en mètre x taille en mètre]).
  • Recherche d’une perte de poids par rapport au poids habituel.
  • Dosage dans le sang des taux d’albumine*, de pré-albumine et de CRP.
  • Le taux de la protéine C réactive (CRP) dans le sang augmente en présence d’une inflammation.

Un bon équilibre nutritionnel est indispensable avant le début du traitement, car il conditionne le pronostic. Cette évaluation permet d’identifier un état de dénutrition et d’y remédier par des mesures adaptées.

Évaluation cardiovasculaire

Non systématique

Examen clinique par un cardiologue, associé ou non à une échographie cardiaque. Cette évaluation est faite chez les patientes âgées ou celles ayant des antécédents ou comorbidités cardiaques.

Objectif : déterminer les risques cardiaques d’une anesthésie et d’une intervention chirurgicale prolongée.

Bilan biologique

Systématique

Avant de débuter les traitements, on mesure dans le sang :

  • la quantité et la qualité des différentes cellules sanguines (on parle de numération formule sanguine [NFS] ou encore d’hémogramme) ;
  • le taux de créatinine, qui permet de vérifier le bon fonctionnement des reins ;
  • la clairance de la créatinine pour apprécier la vitesse de filtration des reins ;
  • le taux de certaines enzymes et protéines fabriquées par le foie (transaminases, albumine...) pour évaluer l’état de la fonction hépatique.

Objectif :

  • fournir des renseignements sur l’état de santé général ;
  • vérifier qu’il n’y a pas de contre-indication à certains examens ou traitements.