Cancer du col de l'utérus : vos questions sur le dépistage
Vous êtes une femme entre 25 et 65 ans ? Le dépistage du cancer du col de l’utérus vous concerne.
Cette foire aux questions sur ce dépistage a été élaborée par la Haute Autorité de santé, conjointement avec Santé publique France et l’Institut national du cancer.
À quel rythme me faire dépister pour le cancer du col de l’utérus ?
- Entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par examen cytologique tous les 3 ans, après deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux.
- À partir de 30 ans, le dépistage est réalisé par test HPV-HR, 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat était normal ou dès 30 ans en l’absence de dépistage antérieur. Le rythme entre deux dépistages par test HPV-HR est de 5 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Si le test HPV-HR est positif, consultez votre professionnel de santé qui vous indiquera les examens complémentaires nécessaires.
Où me faire dépister ?
Dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus, vous pouvez prendre rendez-vous pour la réalisation d’un prélèvement auprès :
- d’un gynécologue ;
- d’un médecin généraliste ;
- d’une sage-femme ;
- d’un centre de santé, un centre mutualiste, un centre de planification et d’éducation familiale ou d’un hôpital ;
- d’un laboratoire de biologie médicale ou d’un cabinet médical d’anatomo-cyto-pathologie sur prescription médicale ;
- de certains cabinets infirmiers remplissant les conditions pour pratiquer le test dans le cadre de protocoles de coopération entre professionnels de santé ;
- d’associations intervenant auprès des populations vulnérables et/ou très éloignées du système de santé (accompagnement au dépistage, médiation sanitaire, unités mobiles, etc.)
En savoir plus : le dépistage du cancer du col de l'utérus en pratique
Comment fait-on le prélèvement ? Est-ce douloureux ?
Le prélèvement pour un examen cytologique ou un test HPV-HR est réalisé par frottis. Il prend quelques minutes.
L’examen s’effectue chez un professionnel de santé. Vous êtes installée en position gynécologique.
Le professionnel insère un spéculum dans le vagin afin de visualiser le col de l’utérus. Il prélève des cellules au niveau du col de l’utérus à l’aide d’une petite brosse. Ces cellules prélevées sont introduites dans un récipient qui sera envoyé au laboratoire pour analyse.
Cet examen n’est pas douloureux, même si une gêne peut être ressentie.
Pourquoi n’ai-je pas reçu de courrier d’invitation à réaliser un test de dépistage ?
Si vous avez réalisé un test de dépistage selon les intervalles recommandés (3 à 5 ans selon votre âge), vous ne recevrez pas de courrier vous invitant à réaliser le dépistage.
Seules les femmes non dépistées selon le rythme recommandé reçoivent un courrier électronique de leur CPAM les invitant à réaliser un test de dépistage.
Il se peut également que vous ne soyez pas éligible au dépistage si :
- vous présentez des signes faisant suspecter un cancer du col de l’utérus : vous relevez alors d’un examen immédiat à visée diagnostique ;
- vous avez eu un traitement pour une lésion précancéreuse ou cancéreuse du col de l’utérus.
Pour obtenir une invitation, vous pouvez contacter votre Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), en charge de l'envoi de ces invitations depuis le 1er janvier 2024.
Quelles peuvent être les conséquences de me faire dépister plus fréquemment qu’au rythme recommandé ?
Faire un dépistage plus souvent que le délai recommandé n’est pas plus efficace. Plus encore, il augmente le risque de fausses alertes (dépistage positif alors qu’il n’existe pas de lésion du col de l’utérus). Chez les femmes jeunes en particulier, des dépistages trop rapprochés induisent des examens et des traitements inutiles pouvant entraîner un risque d’accouchement prématuré lors de grossesses à venir.
Pour rappel : les dépistages sont recommandés par examen cytologique tous les 3 ans chez les femmes de moins de 30 ans et par test HPV-HR tous les 5 ans à partir de 30 ans.
Quels sont les tests de dépistage disponibles ? Quelle différence y a-t-il entre ces tests ? Comment sont-ils réalisés ?
Il existe deux types de tests de dépistage : l’examen cytologique et le test HPV-HR. Ces tests sont réalisés sur un prélèvement de cellules au niveau du col de l’utérus, appelé prélèvement cervico-utérin (ou communément « frottis »).
L’examen cytologique est l'examen au microscope de cellules du col de l'utérus, à la recherche d’anomalies des cellules. Il détecte d’éventuelles lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus. Il permet de les traiter et ainsi, de prévenir le développement d’un cancer. Si le résultat de ce test est anormal, la présence de virus HPV à haut risque pourra être recherchée, dans certains cas, sur le même prélèvement.
Le test HPV-HR détecte la présence du virus HPV dans les cellules du col de l'utérus. Il recherche les virus HPV à haut risque qui peuvent entrainer des anomalies cellulaires et des cancers du col de l’utérus. Si ce test de dépistage HPV est positif, on recherchera la présence d’anomalies des cellules sur le même prélèvement.
Avant 30 ans, les infections à HPV transitoires sont très fréquentes : en identifiant des infections qui auraient spontanément disparu, le dépistage par test HPV-HR risquerait d’entrainer des examens et des traitements inutiles.
Selon l’âge au moment du dépistage, les techniques de dépistage diffèrent :
- entre 25 et 29 ans, il est recommandé de réaliser deux examens cytologiques à 1 an d’intervalle, puis 3 ans après si le résultat des deux premiers est normal ;
- à partir de 30 ans, il est recommandé de se faire dépister par le test HPV-HR. Il est plus efficace que le dépistage par examen cytologique :
- si le test HPV-HR ne montre pas d’infection (test négatif), il est recommandé de faire un nouveau test tous les 5 ans.
- si le test HPV-HR montre une infection (test positif), vous en serez informée par votre médecin qui vous précisera la modalité de suivi la plus adaptée à votre situation. Dans le cas où l’infection est associée à une anomalie des cellules, les examens de confirmation diagnostique reposent sur la coloscopie, avec une éventuelle biopsie.
Le test HPV est-il vraiment fiable ?
Ce test détecte uniquement l’infection à HPV. Il est très fiable.
- Si le test HPV-HR ne montre pas d’infection (test négatif), vous avez un risque quasi inexistant de développer une lésion précancéreuse ou un cancer du col de l'utérus dans les 5 années qui suivent.
- Si le résultat montre une infection (test positif), il ne signifie pas que vous avez un cancer du col de l'utérus. Consultez votre médecin généraliste ou votre gynécologue pour en parler.
Le test de dépistage du HPV est-il remboursé en France ?
L’Assurance maladie rembourse à 100 % et sans avance de frais les examens suivants, sur présentation du courrier reçu dans le cadre du programme national de dépistage :
- l’examen cytologique de dépistage pour les femmes entre 25 et 29 ans, ainsi que les actes associés sur le même prélèvement ;
- le test HPV-HR pour les femmes à partir de 30 et jusqu’à 65 ans ainsi que l’examen cytologique effectué sur le même prélèvement.
La consultation avec votre professionnel de santé au cours de laquelle est effectuée le prélèvement est prise en charge par l'Assurance maladie à 70 %, sur la base du tarif conventionnel. Si vous avez une mutuelle, elle peut rembourser tout ou partie du reste à votre charge.
Si vous bénéficiez de la Complémentaire santé solidaire (CSS) ou de l’Aide médicale d’État (AME), la prise en charge de la consultation et du test est à 100 %, sans avance de frais ni dépassement d’honoraires.
Pourquoi le test HPV-HR n’est-il pas recommandé chez les femmes de moins de 30 ans ?
Chez les femmes de moins de 30 ans, les infections à HPV et les anomalies cellulaires transitoires sont fréquentes. La réalisation d’un test HPV-HR chez ces femmes pourrait induire des examens et traitements inutiles pouvant entraîner un risque d’accouchement prématuré lors de grossesses à venir.
Et si j'ai plus de 30 ans ?
À partir de 30 ans, la fréquence recommandée du test HPV-HR est tous les 5 ans.
Le dépistage est réalisé par test HPV-HR, 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat était normal ou dès 30 ans en l’absence de dépistage antérieur. Puis, le rythme entre deux dépistages par test HPV-HR est de 5 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Si le test HPV-HR est positif, consultez votre professionnel de santé qui vous indiquera les examens complémentaires nécessaires.
Si le résultat du test de dépistage est négatif (examen cytologique normal ou test HPV-HR négatif), qu’est-ce que cela veut dire ?
- Entre 25 et 29 ans, si le résultat de l’examen cytologique est normal, cela signifie qu’aucune anomalie pouvant correspondre à des lésions précancéreuses ou à un cancer n’a été détectée au moment du dépistage. S’il s’agit du 1er dépistage, celui-ci doit être refait 1 an après puis tous les 3 ans. Si vous avez déjà été dépistée avant 25 ans, le dépistage doit être fait 3 ans plus tard (ou tous les 3 ans entre 25 et 30 ans).
- À partir de 30 ans, si le résultat du test HPV-HR est négatif, cela signifie qu’aucune infection à HPV à haut risque n’a été détectée. Le test HPV-HR est refait tous les 5 ans jusqu’à l’âge de 65 ans.
Si le test de dépistage est négatif ou normal, le laboratoire, cabinet ou autre structure qui pratique le test de dépistage vous en transmet le résultat.
Le laboratoire, cabinet ou autre structure qui pratique le test de dépistage vous invite à consulter votre médecin ou sage-femme lorsque :
- le test de dépistage est ininterprétable ;
- le test HPV-HR est positif et qu’il est associé à des anomalies des cellules ;
- l’examen cytologique présente des cellules anormales.
Le laboratoire, cabinet ou autre structure qui pratique le test de dépistage ainsi que les centres régionaux de coordination des dépistages des cancers, collectent vos données de santé. Ces structures vous en informent oralement et par voie d’affichage dans les locaux, ou via le courrier d’invitation. Vous pouvez accéder à ces données, demander leur rectification ou vous opposer à leur collecte. Elles sont ensuite anonymisées et transmises au centre régional de dépistage des cancers du col.
Si le résultat du test de dépistage est positif (examen cytologique anormal ou test HPV-HR positif), que faire ?
Si le résultat du test de dépistage est positif (examen cytologique anormal ou test HPV-HR positif associé à une cytologie anormale), consultez votre médecin qui vous indiquera les examens complémentaires nécessaires. Dans tous les cas, les examens de confirmation diagnostique reposent sur la colposcopie, avec une éventuelle biopsie.
Faut-il me faire dépister si je suis vaccinée contre le virus HPV ?
Vaccinée ou non, un dépistage régulier est nécessaire. En effet, la vaccination contre les virus HPV protège de la plupart des virus responsables des cancers du col de l'utérus, mais pas contre tous.
La vaccination et le dépistage sont deux méthodes de prévention complémentaires du cancer du col de l’utérus.
En savoir plus : êtes-vous concernée par ce dépistage ?
Puis-je me faire dépister pendant ma grossesse ?
Être enceinte n’empêche pas de faire un dépistage du cancer du col de l’utérus : il est possible d’en faire un soit lors du premier examen prénatal (généralement à 3 mois de grossesse), soit au cours de la visite post-accouchement.
N’hésitez pas à en parler avec votre médecin généraliste, sage-femme ou gynécologue.
À noter : pour effectuer un test de dépistage, vous pouvez vous adresser à une sage-femme même si vous n'êtes pas enceinte.
En savoir plus sur le dépistage du cancer du col de l'utérus sur l'espace digital JeFaisMonDépistage
Simple d’utilisation, ce nouvel espace dédié, proposé par l'Institut national du cancer et l'Assurance Maladie, regroupe toutes les informations essentielles sur le dépistage organisé du cancer du col de l'utérus et répond aux questions les plus fréquemment posées. Vous pouvez notamment accéder à des plateformes de rendez-vous médicaux en ligne pour consulter un professionnel de santé habilité à pratiquer ce dépistage.
DÉPLIANT - Dépistage du cancer du col de l'utérus - Guide pratique
Bande dessinée en "Facile à lire et à comprendre" (FALC) sur le dépistage du cancer du col de l'utérus - 24 pages A4
Cette bande dessinée est basée sur la méthode FALC (facile à lire et à comprendre). Elle a été réalisée par l’association CoActis Santé en partenariat avec l’Institut National du cancer.
Cette foire aux questions se fonde, notamment, sur les travaux scientifiques suivants :
Huit personnes, usagers et professionnels de santé, ont été sollicitées et ont contribué à la phase de lecture :
- Michel Sabouret
- Fatima Aichouch
- Carole Linon
- Sabine Milones
- Jordan Challier
- Sihame Chkair
- Roselyne Maillon