Cigarette électronique : quelles perceptions en France ?
LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE : UN OBJET DE CONTROVERSES
Depuis 2010, les cigarettes électroniques se présentent comme des alternatives aux cigarettes traditionnelles. Néanmoins, les cigarettes électroniques sont au cœur de plusieurs controverses, concernant leur impact sur la santé, la trajectoire de ses usagers, son potentiel de renormalisation du fait de fumer et donc du tabagisme.
Il est important d’analyser finement les perceptions pour mieux comprendre les usages et définir des stratégies publiques de prévention et d’intervention.
L’ANALYSE DES PERCEPTIONS DE LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE : QUELLE MÉTHODE ?
L’enquête a été réalisée sur un échantillon représentatif de 4 938 personnes. Selon les questions et les sous-échantillons, le nombre de répondants aux questions concernant la cigarette électronique a varié de 4 595 à 2 292 personnes âgées de 15 à 75 ans.
UNE BONNE CONNAISSANCE DE LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE ET UN USAGE EN DÉVELOPPEMENT
Il apparaît que 99,6 % des participants déclarent avoir connaissance des cigarettes électroniques. Plus d’un tiers les ont essayées, dont notamment les hommes, les jeunes, les fumeurs et ex-fumeurs, ainsi que les personnes sans activité ou vivant dans de grandes agglomérations.
La prévalence d’usage courant de la cigarette électronique s’élève à 7,5 % de la population, soit une augmentation de 2,1 % par rapport aux données de 2020. Parmi les usagers de la cigarette électronique, une grande majorité déclare les utiliser afin de modifier leur tabagisme dont 48 % dans le but d’arrêter de fumer.
UNE PERCEPTION NÉGATIVE DE LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE
Les répondants ont une perception négative des cigarettes électroniques. Un tiers estime qu’elles sont très, voire extrêmement nocives pour la santé (respectivement 18,5 % et 10,3 %), notamment les femmes et les personnes de plus de 55 ans. Les cigarettes électroniques sont également majoritairement perçues comme autant, voire plus nocives que les cigarettes traditionnelles (respectivement 41,4 % et 11,5 %). Enfin, elles sont perçues comme moins nocives par les fumeurs et les personnes avec un niveau plus élevé de revenus ou de diplômes.
Les composants des cigarettes électroniques sont également perçus comme plutôt nocifs : plus d’un tiers estiment que la nicotine pouvant y être contenue est très ou extrêmement nocive ; et moins de 28 % déclarent les arômes comme très ou extrêmement nocifs, dont notamment les jeunes.
LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE : UN DISPOSITIF CANCÉRIGÈNE ?
Concernant la perception de la cigarette électronique comme facteur de risque de cancer, un tiers des répondants sont certains de cette proposition et plus de 46 % sont plutôt d’accord sur le fait qu’elle peut provoquer un cancer ; plus d’un tiers sont tout à fait d’accord sur l’idée que la nicotine contenue peut revêtir un caractère cancérigène ; et la moitié des répondants déclarent que les arômes sont une cause possible de cancer.