Retour sur trois séminaires de valorisation des projets financés par le PHRC-K

23/01/2023

Publics cibles : Professionnels de la recherche | Professionnels de santé
Thèmes : Recherche

Dans le cadre de la valorisation des projets financés par le Programme hospitalier de recherche clinique en cancérologie (PHRC-K), trois séminaires thématisés du PHRC-K ont été co-organisés en 2022 par l’Institut national du cancer. Chaque séminaire a été intégré dans le congrès annuel francophone de la société savante de chacune des disciplines : la radiothérapie, l’imagerie, et les soins oncologiques de support.

Au cours de ces séminaires, professionnels de santé et chercheurs se sont réunis pour s'informer sur l’avancement et les résultats des projets financés dans le cadre du PHRC-K, géré par l’Institut, et partager leur retour d’expérience notamment sur les leviers et les difficultés d’obtention d’un financement ou de réalisation d’un PHRC-K dans leurs disciplines respectives.

La radiothérapie avec la Société française de radiothérapie en oncologie

Cinq projets ont été décryptés lors de ce séminaire de restitution organisé le 29 septembre 2022 au sein du congrès de la Société française de radiothérapie en oncologie (SFRO), au Palais des Congrès à Paris, session intitulée "PHRC-K en radiothérapie, retour d’expérience", animée par le Pr Véronique Vendrely (CHU de Bordeaux) et le Dr Lætitia Gambotti (INCa, Boulogne-Billancourt).

Ces cinq projets ont été sélectionnés dans le cadre du PHRC-K en 2009, 2012, 2014, 2015 et 2016. 

Les travaux suivants ont ainsi pu être présentés :

  • Lung Art : Essai de phase III comparant une radiothérapie médiastinale conformationnelle post-opératoire à l’absence de radiothérapie après chirurgie complète chez des patients présentant un carcinome bronchique non à petites cellules (CBNPC) avec envahissement médiastinal N2, par Cécile Le Péchoux (Villejuif, PHRC-K 2012).
    Les résultats de cette étude ont été publiés dans le Lancet Oncol en janvier 2022 : la radiothérapie médiastinale conformationnelle post-opératoire ne peut pas être recommandée comme traitement standard.
     
  • STÉRÉO-POSTOP-01 : Étude prospective de phase II multicentrique de radiothérapie hypofractionnée stéréotaxique extra-crânienne postopératoire des cancers localisés de l’oropharynx et de la cavité buccale avec marges à risque, par Julian Biau (Clermont Ferrand, PHRC-K 2016).
    Les résultats de cette étude ont été publiés dans BMC Cancer en août 2020 : ils montrent que la radiothérapie hypofractionnée stéréotaxique est une technique intéressante, car elle délivre une dose d’irradiation hautement conforme en un nombre limité de fractions, avec des gradients de dose élevés entraînant une irradiation réduite des tissus normaux et avec une durée de traitement globale courte.
     
  • ARTOME : Évaluation médico-économique de la radiothérapie adaptative pour diminuer la xérostomie dans les carcinomes localement avancés de l’oropharynx, par Renaud de Crevoisier (Rennes, PRME-K 2014).
    Cette étude est en cours de finalisation.
     
  • CONCORDE Prodige 26 : Radiochimiothérapie avec ou sans escalade de dose de radiothérapie chez les patients porteurs d’un carcinome œsophagien localement avancé ou inopérable : Essai de phase II-III (PHRC-K 2009)et OLIVER : Oligometastases of the Liver treated with chemotherapy with or without Extracranial Stereotactic Body Radiation Therapy in patients with colorectal cancer (PHRC-K 2015), par Gilles Créhange (Institut Curie, Paris).
    Les résultats de l’étude CONCORDE ont été publiés dans Radiotherapy and Oncology en août 2015 et dans International Journal of Radiation Oncology Biology Physics en 2021 : Ils montrent que la chimioradiothérapie à dose croissante délivrant 66Gy n’est pas plus toxique que 50Gy, mais n’a pas amélioré la survie locorégionale sans progression. La chimioradiothérapie délivrant 50Gy devrait être définitivement admise comme dose standard.

Au-delà de la présentation des résultats, les porteurs de projets ont eu l’occasion de faire un retour d’expérience sur les étapes qui leur ont permis de bénéficier d’un budget PHRC-K pour financer leur recherche et d’identifier les difficultés pouvant entraver leur demande ou réalisation de PHRC-K, par exemple une participation moindre que prévu des centres engagés à inclure des patients.

L’imagerie avec les Journées francophones de la radiologie – JFR 

Cinq projets ont été présentés lors de ce séminaire de restitution organisé le 7 octobre 2022 au sein des Journées francophones de la radiologie (JFR), au Palais des Congrès à Paris. La session intitulée "Imagerie multimodale en cancérologie - Actualisation des connaissances au vu des résultats des PHRC-K/STIC récents" était animée par le Pr Alain Luciani (CHU Henri Mondor, Créteil) et le Dr Lætitia Gambotti (INCa).  
Ces cinq projets ont été sélectionnés dans le cadre du PHRC-K en 2008, 2009 et 2010. 

Les travaux suivants ont ainsi pu être présentés :

  • IRCIS : Évaluation de la performance de l’IRM+biopsie pour optimiser l’exérèse chirurgicale des carcinomes canalaires in-situ (CCIS) du sein, par Corinne Balleyguier (Gustave Roussy, PHRC-K 2009).
    Les résultats de cette étude ont été publiés dans Journal of Clinical Oncology en 2019 et dans European Journal of Radiology en 2020 : les conclusions indiquent que l’IRM ne permet pas de réduire les reprises chirurgicales dans une indication de CCIS du sein. L'IRM n'est pas un standard pour détecter les CCIS. En pratique, pour un bilan de CCSI, l'IRM n'est pas suffisante pour affirmer ou pas la présence d'un cancer invasif.
     
  • EVALICEMM : Évaluation de l’IRM dynamique avec injection de produit de contraste comme facteur pronostique indépendant de la survie sans récidive dans le myélome multiple après intensification thérapeutique et autogreffe de cellules souches hématopoïétiques, par Sébastien Mulé / Alain Luciani (AP-HP, PHRC-K 2009). Les résultats de ce PHRC-K de 2009 présentent des données intéressantes, notamment sur la corrélation du pic de rehaussement médullaire avec les réponses clinico-biologiques. Toutefois, les résultats sur la prédiction d'événement dans les 2 à 6 ans après la fin du traitement ne présentent pas de corrélation entre la clinique et la technique d'imagerie de l'étude. Ce qui explique que les résultats ne soient pas encore publiés.
     
  • IMAJEM : Évaluation médico-économique de l’intérêt de la TEP-FDG chez des patients porteurs de myélome multiple, de moins de 65 ans, traités dans le protocole IFM 2009-01, par Françoise Kraeber-Bodéré / Philippe Moreau (CHU Nantes, STIC 2010).
    Les résultats de cette étude ont été publiés dans Journal of Clinical Oncology en 2017 et en 2021, et dans Cancers en 2020 : cette étude a participé aux nouvelles recommandations nationales et internationales notamment sur la valeur pronostique de la TEP-FDG chez les patients porteurs d’un myélome multiple.
     
  • CorticoTEP : Performance diagnostique de la tomographie par émission de positons au 18F-Fluorodéoxyglucose (TEP-FDG) dans la caractérisation des tumeurs surrénaliennes indéterminées en imagerie conventionnelle : évaluation prospective multicentrique, par David Taieb (AP-HM, PHRC-K 2010). Les résultats de cette étude ont été publiés dans Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism en 2017 et dans Clinical Endocrinology en 2021 : Ils montrent que la TEP/TDM 18F-FDG complète la TDM au lavage surrénalien dans l’évaluation des masses surrénales et devrait être recommandée dans l’évaluation des masses surrénales importantes et/ou indéterminées.
     
  • Évaluation d'un nouveau traceur TEP : la O-2 18F fluoro-ethyl-tyrosine, ou FET, dans la prise en charge des gliomes de bas grade, par Pierre Payoux (CHU Toulouse, PHRC-K 2008). Concernant les résultats de ce PHRC-K datant de 2008, les pratiques ayant évolué, il apparait peu pertinent de proposer une imagerie FET à l'équilibre à 50 min. Le mieux est de réaliser une imagerie dynamique. L'IRM en RCP dans l'indication des gliomes de bas grade apparait plus adapté.

Les soins de support avec l’AFSOS au 14e Congrès national des soins oncologiques de support

Afin d’illustrer le soutien du programme PHRC-K aux soins de support et aux soins palliatifs, deux projets PHRC-K sélectionnés en 2022 ont été présentés le 20 octobre dernier, lors de ce séminaire organisé au sein du congrès de l'Association francophone des soins oncologiques de support (AFSOS), à Lille. La session, intitulée "Programme hospitalier pour la recherche clinique en soins oncologiques de support", a été animée par le Pr Marion Barrault-Couchouron (Institut Bergonié, Bordeaux) et le Dr Véronique Lavergne (INCa).

Ces deux études, en cours, ont ainsi été présentées :

  • PALLU : Étude randomisée prospective, multicentrique, de l’efficacité d’un adressage systématique des patients relevant d’une prise en charge en soins palliatifs lors d’une venue non programmée en CRLCC, par Gisèle Chvetzoff (Lyon, PHRC-K 2022)
     
  • Cog-stim2 : Remédiation cognitive informatisée coachée à distance visant à réduire les difficultés cognitives après chimiothérapie chez les femmes traitées pour un cancer du sein localisé : étude contrôlée randomisée multicentrique, par Florence Joly (Caen, PHRC-K 2022).