Oncogériatrie : l’Institut national du cancer publie un avis sur ses enjeux éthiques
24/10/2022
La personne âgée est-elle toujours respectée ? Telle est la question centrale qui a guidé la réflexion du comité de déontologie et d’éthique de l’Institut. En résulte la publication d’un avis qui interroge la dimension éthique du traitement et de l’accompagnement des personnes âgées atteintes de cancer dans notre système de soins.
L’éthique dans le traitement et l’accompagnement des patients en oncogériatrie apparaît comme une problématique aiguë alors que le nombre de personnes de plus de 65 ans atteintes de cancer s’accroît progressivement.
Or, en oncogériatrie, les malades touchés par un cancer présentent également d’autres pathologies (polypathologie) auxquels répondent déjà plusieurs traitements (polymédication). La réaction et la tolérance aux traitements contre le cancer sera alors différente de celle observée chez un adulte plus jeune, posant la question de l’adaptation des traitements à cette classe d’âge. Les personnes âgées peuvent par ailleurs être touchées par des troubles cognitifs, marqués par le ralentissement de leurs facultés. Ainsi, le choix d’un suivi adapté, soucieux des fragilités potentielles des personnes âgées, se posera de façon de plus en plus fréquente.
Les membres du comité de déontologie et d’éthique de l’Institut appelle de leurs vœux une prise en considération des spécificités des personnes âgées pour leur assurer un parcours de soins de qualité, respectant notamment leur autonomie.
Avis sur les enjeux éthiques en oncogériatrie
Qu’est-ce que l’oncogériatrie ?
L’oncogériatrie correspond à l’ensemble des soins et des actions de santé visant à l’amélioration de l’état de santé de la personne âgée atteinte de cancer. Elle est la rencontre de deux spécialités médicales : oncologie et gériatrie, qui se coordonnent pour améliorer les soins apportés aux personnes âgées atteintes de cancer.
Composition et missions du comité de déontologie et d’éthique
Désignés par le conseil d’administration de l’Institut national du cancer, le comité de déontologie et d’éthique est composé de sept membres : six relevant de disciplines comme le droit, la recherche génétique, la médecine, les sciences humaines et sociales et la santé publique ou l’économie de la santé. Deux au moins sont des personnes qualifiées reconnues pour leurs connaissances et compétences en matière de déontologie et d’éthique. Y siège également un représentant des usagers.
Ses 6 missions :
- Donner son avis sur toute question relative à la déontologie, notamment en matière d’expertise et d’allocation des financements.
- Examiner le bilan annuel, établi par l’Institut, sur le dispositif mis en place en matière de déclarations publiques d’intérêts et, le cas échéant, donner son avis sur des situations complexes.
- Le comité de déontologie et d’éthique et le déontologue nommé par le président de l’Institut […] se tiennent informés des travaux conduits dans l’exercice de leurs missions respectives, dans le respect des obligations liées à la confidentialité à laquelle ils sont soumis. Le rapport annuel remis par le déontologue […] fait l’objet d’un échange avec le comité avant sa publication.
- Aider l’Institut à analyser les questions éthiques soulevées par l’exercice de ses missions notamment en matière de recherche et d’information des publics et, le cas échéant, lui proposer des principes d’actions ou des mesures concrètes pour y apporter des réponses.
- Accompagner l’Institut dans le choix d’indicateurs pertinents pour l’évaluation de ses actions, compte tenu de la diversité des enjeux et des publics concernés.
- Donner un avis sur les collaborations envisagées avec les partenaires privés et notamment avec les industries de santé.
Pour en savoir plus sur le comité de déontologie et d’éthique et sur les membres qui le composent actuellement.