Cabines UV et risques de cancers

Même si la population connait majoritairement le lien entre l'exposition aux lampes de bronzage par UV et le risque de cancer cutané, certaines idées reçues sur la sécurité et les bénéfices de ces expositions persistent. Il est important de délivrer une information précise sur les dangers de ces expositions et de lutter contre ces idées fausses qui banalisent et encouragent le recours à cette pratique en la présentant comme utile, voire bénéfique pour la santé.

S'exposer aux lampes de bronzage par UV correspond à une exposition intense au soleil sans protection

Les UV délivrés par les lampes de bronzage sont cancérigènes pour la peau. Une séance dans une cabine de bronzage en France, loin d'être une pratique anodine, correspond à une exposition de même durée sur une plage des caraïbes sans protection solaire. L'utilisateur peut à tord ressentir un sentiment de sécurité car cette technique entraine moins fréquemment l'apparition d'un coup de soleil (rayonnement pauvre en UVB) et n'est pas associée à une sensation de chaleur (absence de rayonnement d'infrarouge).

Augmenter sa dose totale d'UV reçue en une année en pratiquant des UV artificiels pour bronzer, c'est augmenter son risque de développer un cancer cutané.

La réglementation française n'élimine pas le risque de cancer cutané associé à cette pratique

La règlementation française vise, en particulier, à réduire le risque d'exposition à des doses extrêmement fortes (brûlures), à éviter l'exposition à des appareils défectueux et à informer l'utilisateur des risques liés à l'exposition aux UV artificiels. Deux arrêtés publiés en octobre 2014 renforcent ces dispositions, à la fois pour améliorer la sécurité des usagers et pour mieux les informer sur les risques qu'ils encourent, notamment de cancers cutanés. Toutefois, aucune disposition règlementaire encadrant l'activité du bronzage UV ne pourrait prétendre éliminer le risque de cancer associé à cette pratique, étant donné la nature de son effet cancérigène.

S'exposer aux lampes de bronzage par UV ne permet pas de préparer efficacement la peau au soleil

La pigmentation de la peau acquise par les séances d'UV artificiels ne représente pas une protection efficace vis-à-vis d'expositions ultérieures au soleil et peut même donner, à tort, un sentiment de sécurité incitant les utilisateurs à ne plus respecter les principes de prévention solaire adéquats.

S'exposer aux lampes de bronzage par UV conduit à l'apparition prématurée de signes de vieillissement de la peau

Le rayonnement des lampes de bronzage par UV, fortement composé d'UVA (plus encore que le soleil), pénètre dans les couches profondes de la peau et en altère l'élasticité de façon irréversible. Les signes de vieillissement cutané apparaissent ainsi prématurément (rides). Cet effet est encore plus prononcé après des expositions répétées aux UV artificiels qu'après des expositions répétées au soleil.

Une exposition occasionnelle aux cabines UV est dangereuse et peut entraîner des cancers

Les études épidémiologiques disponibles ne permettent pas d'identifier un nombre de séances minimum pour lequel le risque de cancer cutané ne serait pas augmenté. Plusieurs études épidémiologiques ont montré une augmentation de risque de cancers cutanés pour une utilisation inférieure à une fois par mois.

L'exposition aux lampes de bronzage UV ne peut pas être recommandée pour augmenter son taux de vitamine D

Étant donné la faible quantité d'UVB émis par les appareils UV mises à disposition de public en France, l'exposition aux lampes de bronzage par UV ne contribuerait pas ou peu à la production d'une quantité significative de vitamine D. La vitamine D, notamment nécessaire à la fixation du calcium sur la matrice osseuse, est produite par l'organisme à partir d'expositions aux UVB mais aussi absorbée par voie digestive. Dans le cas d'une carence en vitamine D avérée ou supposée, seule la solution d'une complémentation par voie orale serait à envisager.


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