Dépistage des cancers du sein : des réponses à vos questions

Le dépistage des cancers du sein est recommandé aux femmes de 50 à 74 ans, tous les 2 ans. Aujourd’hui en Europe, 25 pays mènent un programme de dépistage similaire au programme français. Les études internationales estiment que ces programmes permettent d’éviter entre 15 % et 21 % des décès par cancer.

Pourquoi le dépistage des cancers du sein est-il recommandé ? Suis-je concernée ? Combien ça coûte ? La mammographie, ça fait mal ? Et si je ne veux pas me faire dépister ?

Retrouvez ici les réponses à vos questions sur ce dépistage et parlez-en avec votre médecin généraliste, votre gynécologue ou votre sage-femme lors d’une prochaine consultation.

 

  • Suis-je concernée par le dépistage des cancers du sein ?

    Oui, ce programme vous concerne si vous avez entre 50 et 74 ans et que vous ne présentez ni symptôme, ni risque considéré comme "élevé" ou "très élevé" de développer un cancer du sein.

    Si vous avez moins de 50 ans et ne présentez pas de facteur de risque particulier de cancer du sein, un dépistage systématique n'est pas recommandé.

    Si vous avez plus de 74 ans, le dépistage des cancers du sein fait l'objet d'une discussion avec votre médecin généraliste, votre gynécologue ou votre sage-femme.

    Dans tous les cas, votre professionnel de santé vous orientera vers le suivi le plus adapté à votre situation.

  • Dès l'âge de 50 ans, puis tous les 2 ans, vous recevez à votre domicile un courrier vous invitant à participer au dépistage organisé des cancers du sein. Ce courrier est envoyé par la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) dont vous dépendez.

    Une liste des radiologues agréés est jointe à ce courrier ; vous choisissez librement celui que vous souhaitez consulter. Vous pouvez aussi prendre rendez-vous chez un radiologue agréé hors de votre département de résidence.

    L'Institut national du cancer et l'Assurance Maladie vous proposent également un espace d’information et d’accompagnement à la réalisation des tests de dépistage des cancers : Je fais mon dépistage. Vous y trouverez notamment un accès pour prendre rendez-vous en ligne avec un radiologue agréé.

  • Avant 50 ans ou après 74 ans, vous n’êtes pas éligible au programme national de dépistage des cancers du sein.

    Si votre médecin estime que vous devez réaliser un dépistage, il vous fera une ordonnance pour vous permettre d’obtenir un rendez-vous chez le radiologue de votre choix. Vous devrez régler l’examen, qui vous sera remboursé par l’Assurance maladie à hauteur de 70 % sur la base du tarif conventionnel. Votre reste à charge peut être remboursé par votre complémentaire de santé.

  • Si vous avez eu un cancer du sein, vous bénéficiez d'un suivi spécifique et n'êtes donc plus concernée par ce programme de dépistage.

    N’hésitez pas à en parler avec votre médecin généraliste, votre gynécologue ou votre sage-femme lors d’une prochaine consultation.

    En savoir plus sur les modalités spécifiques de dépistage des cancers du sein

  • La première invitation est envoyée à 50 ans. Si vous avez 50 ans et plus et que vous ne l’avez pas reçue, vous pouvez contacter votre Caisse primaire d'assurance maladie, en charge de l’envoi des courriers d’invitation.

    Votre CPAM peut également vous faire parvenir un duplicata en cas de perte de votre invitation.

  • Si vous avez effectué une mammographie il y a moins de 2 ans, vous n’avez pas à réaliser un nouvel examen dans l’immédiat. Il vous suffit d’indiquer la date de cette mammographie sur le questionnaire reçu avec le courrier. Ainsi, votre prochaine invitation vous sera envoyée 2 ans après cette date.

  • Les études scientifiques ont montré que l’intervalle de 2 ans présente les avantages de la détection précoce, tout en limitant le risque de cancers qui peuvent survenir entre 2 mammographies (cancers de l’intervalle) ou à cause de l’exposition trop fréquente des seins aux rayons X (cancers radio-induits).

    En savoir plus sur les bénéfices et les limites du dépistage des cancers du sein

  • Le programme de dépistage des cancers du sein qui vous est proposé s’inscrit dans le cadre d’un dispositif national mis en place par les autorités de santé depuis 2004.

    Il garantit à chaque femme un niveau de qualité élevé :

    • formation des professionnels de santé : les manipulateurs en radiologie suivent une formation spécifique pour garantir la réalisation de clichés de qualité, avec une attention renforcée à la douleur éventuellement ressentie. Les radiologues suivent également une formation spécifique et sont agréés.
    • double lecture des clichés : les clichés des mammographies réalisées dans le cadre du dépistage organisé bénéficient d’une première lecture par le radiologue qui les a effectués, puis d’une seconde lecture, assurée par un autre radiologue. Parmi les cancers détectés par le dépistage, environ 6 % le sont grâce à la seconde lecture.
    • évaluation du matériel : tous les 6 mois, les matériels sont évalués et contrôlés afin de s’assurer, notamment, de la qualité des clichés et du respect de la dose de rayons délivrée lors de l’examen. La performance des mammographes fait l’objet d’enquêtes nationales régulières.
  • Comme tout acte de dépistage, celui des cancers du sein présente des limites :

    • la survenue d’un cancer de l’intervalle, survenant entre 2 dépistages. Cette situation est rare. N’hésitez pas à consulter un médecin si vous remarquez des changements inhabituels de vos seins entre 2 dépistages ;
    • un surdiagnostic et un surtraitement : il arrive parfois que l’on diagnostique et traite un cancer qui n’aurait pas, ou peu, évolué. Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, le diagnostic ne permet pas de distinguer les cancers qui vont évoluer – et qui sont majoritaires – de ceux qui évolueront peu ou qui n’auront pas de conséquences pour la femme concernée. C’est pourquoi, par précaution, il est proposé de traiter l’ensemble des cancers détectés, ce qui peut entraîner un surtraitement ;
    • la survenue d’un cancer radio-induit : le risque de décès par cancer radio-induit est de l’ordre de 1 à 10 pour 100 000 femmes ayant réalisé une mammographie tous les 2 ans pendant 10 ans, mais le nombre de décès évités avec le dépistage est largement supérieur à ce risque ;
    • un résultat dit "faux négatif" (considérablement réduit avec la double lecture des clichés de mammographie) ou "faux positif" (dans la plupart des cas, l’anomalie découverte se révèle bénigne).

    En savoir plus sur les bénéfices et les limites du dépistage des cancers du sein

  • À partir de 50 ans, le risque de cancer du sein augmente significativement. Si un cancer du sein se développe et qu’un dépistage n’a pas été réalisé régulièrement, il risque d’être diagnostiqué à un stade plus avancé. Cela réduirait alors vos chances de guérison et aurait un impact plus important sur votre qualité de vie. En effet, la lourdeur des traitements, leur dangerosité, parfois, et leurs séquelles sont notablement plus importantes en présence d’un cancer diagnostiqué à un stade avancé.

    Quelle que soit votre décision, quelques conseils :

    • faites réaliser un examen clinique de vos seins par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme au moins une fois par an ;
    • observez vos seins régulièrement : tout changement inhabituel doit être signalé à votre médecin.

  • Si vous portez des prothèses mammaires, le manipulateur réalisera des clichés spécifiques.

  • Vous pouvez choisir librement votre radiologue sur la liste jointe à votre courrier d’invitation au dépistage. Si votre radiologue habituel figure sur cette liste, vous pouvez vous adresser à lui. L'essentiel est que le radiologue choisi soit agréé à pratiquer des mammographies dans le cadre du programme national de dépistage organisé des cancers du sein.

    Vous pouvez aussi trouver cette liste et prendre rendez-vous en ligne chez un radiologue agréé sur l'espace JeFaisMonDépistage.

  • Dans le cadre de ce programme, la mammographie et l’examen clinique sont pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie, sans avance de frais de votre part.

    En revanche, les éventuels examens complémentaires (échographie, IRM...) qui pourraient vous être prescrits, notamment pour aider le radiologue dans son interprétation de vos clichés, sont remboursés par l’Assurance maladie dans les conditions habituelles.

    N’hésitez pas à demander des précisions au centre de radiologie.

  • Certains cancers, notamment parmi ceux de petite taille, peuvent ne pas être repérés par la mammographie : la répétition de cet examen tous les 2 ans permet d'en améliorer la détection.

    En parallèle, il est important de rester attentive à d'éventuels changements au niveau de vos seins. En effet, un cancer peut se déclarer avant que la mammographie suivante ne soit réalisée ; c'est ce que l'on appelle le cancer de l'intervalle.

    Les signes suivants ne signifient pas nécessairement que vous ayez un cancer, mais doivent être signalés rapidement à votre médecin :

    • l’apparition d’une boule, d’une grosseur dans le sein ou sous un bras (aisselle) ;
    • une modification de la peau : rétraction,  rougeur, œdème ou aspect de peau d’orange ;
    • une modification du mamelon ou de l’aréole (zone qui entoure le mamelon) : rétraction, changement de coloration, suintement ou écoulement ;
    • des changements de forme de vos seins.
  • C’est vrai, avoir les seins comprimés entre 2 plaques est un moment désagréable, voire douloureux, en fonction des ressentis d’une femme à l’autre. Cette pression est nécessaire pour garantir la qualité des clichés en étalant le mieux possible le sein. Elle ne dure que quelques secondes et est sans risque pour votre poitrine. Un travail sur la douleur est mené avec les professionnels de radiologie pour en réduire la fréquence et l’intensité.

    Si vous avez une crainte ou une expérience douloureuse de cet examen, n’hésitez pas à en parler avec le radiologue ou le manipulateur.

    En savoir plus sur le déroulement de la mammographie

  • Le radiologue vous délivre un 1er résultat juste après la mammographie et l’examen clinique.

    Les résultats définitifs seront disponibles chez votre radiologue dans un délai de 2 semaines. En effet, dans le cadre du dépistage national, les clichés jugés normaux sont adressés par sécurité à un deuxième radiologue, qui procède à une seconde lecture.

    Vos résultats définitifs sont également transmis au professionnel de santé de votre choix (médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme) si vous avez indiqué ses coordonnées au radiologue ou dans la fiche de renseignement remplie à votre arrivée.

  • Des examens complémentaires peuvent être pratiqués (agrandissement du cliché mammaire, échographie, biopsie...), afin de préciser les résultats de la première ou de la deuxième lecture des clichés de votre mammographie. Une échographie peut, par exemple, être réalisée immédiatement après la mammographie. Ces examens complémentaires sont pris en charge par votre caisse d'assurance maladie aux conditions habituelles de remboursement. S'il est nécessaire de prendre un nouveau rendez-vous pour les réaliser, le secrétariat du centre de radiologie peut vous y aider.

  • La détection d'une anomalie, à la première ou à la deuxième lecture, concerne 90 femmes sur 1 000.

    Dans la plupart des cas, il ne s’agit pas d’un cancer mais d’une anomalie bénigne (kyste) ou très probablement bénigne, pour laquelle une surveillance à court terme et adaptée pourra être proposée. Il peut aussi s’agir d’une anomalie indéterminée ou suspecte, nécessitant d’autres examens ; la conclusion la plus fréquente est qu’il n’y a pas de cancer.

    Toutefois, chez 7 femmes sur 1 000, un cancer peut être diagnostiqué : chacune d’elles sera alors orientée par son médecin vers une équipe pluridisciplinaire spécialisée en cancérologie pour un accompagnement personnalisé, dont un appui psychologique.

  • Vous pouvez en discuter avec votre médecin.

    A partir de 50 ans, le risque de cancer du sein augmente franchement. Si vous développez un cancer du sein et si vous n’avez pas réalisé régulièrement un dépistage, il sera diagnostiqué à un stade plus avancé. Cela réduira les chances de guérison et aura un impact plus important sur votre qualité de vie. En effet, la lourdeur des traitements, leur dangerosité parfois, et leurs séquelles sont notablement plus importantes en présence d’un cancer diagnostiqué à un stade avancé.

    Quelle que soit votre décision, voici quelques conseils :

    • faites réaliser un examen clinique de vos seins par un médecin, généraliste ou gynécologue, et le cas échéant par une sage-femme au moins une fois par an  ;
    • observer vos seins régulièrement : tout changement inhabituel doit être signalé à votre médecin.