Lymphome non hodgkinien : points clés
Les lymphomes non hodgkiniens (LNH) ne sont pas une seule et même pathologie. Ils constituent un ensemble de maladies dont le principal point commun est d’être des cancers du système immunitaire. Ces maladies impliquent des cellules de la famille des globules blancs, les lymphocytes.
Un lymphome se développe quand une erreur survient au niveau de la fabrication des lymphocytes, conduisant à la production de cellules anormales. Celles-ci peuvent proliférer de deux manières : en se divisant plus vite et/ou en vivant plus longtemps que les lymphocytes normaux. Les lymphocytes cancéreux, comme les lymphocytes sains, peuvent se développer dans divers endroits de l’organisme, notamment dans les organes lymphoïdes comme les ganglions lymphatiques, la rate, la moelle osseuse, mais aussi dans tous les autres organes.
Ce dossier web sera prochainement mis à jour à partir des informations issues du nouveau guide Cancer info, d’ores et déjà disponible au téléchargement.
La classification internationale de l’Organisation mondiale de la Santé de 2018 (CIM-11) définit un très grand nombre de lymphomes non hodgkiniens (LNH).
Les lymphomes non hodgkiniens représentent plus de 90 % de l’ensemble des lymphomes diagnostiqués chaque année en France. Un peu moins de 22 000 nouveaux cas de lymphomes non hodgkiniens ont été estimés en 2018.
Depuis 1990, une augmentation du nombre de nouveaux cas estimés est observée chaque année et concerne la plupart des types de lymphomes non hodgkiniens. Cette hausse pourrait avoir comme explication l’accroissement et le vieillissement de la population, une exposition croissante à des facteurs de risque et une meilleure connaissance de ces maladies par les médecins.
Les lymphomes non hodgkiniens sont un peu plus fréquents chez les hommes que chez les femmes.
Quels sont les symptômes d’un lymphome non hodgkinien ?
La survenue d’un lymphome non hodgkinien se traduit le plus souvent par une augmentation persistante du volume d’un ou de plusieurs ganglions lymphatiques. Cette augmentation de volume peut entraîner différents symptômes, en fonction de la localisation des ganglions enflés :
- des jambes lourdes et gonflées ;
- un gonflement du cou, un œdème du visage ou une gêne respiratoire ;
- une toux sèche et persistante ;
- une gêne abdominale, des maux de dos ou des ballonnements.
Dans le cas de lymphome extra-ganglionnaire, les symptômes varient selon la partie du corps où se développe la maladie. D’autres symptômes peuvent être aussi révélateurs de la survenue d’un lymphome non hodgkinien :
- une fièvre persistante ;
- des sueurs importantes (surtout la nuit) ;
- une perte de poids inexpliquée ;
- un prurit (sensation de démangeaison de la peau) ;
- une fatigue persistante malgré le repos.
Tous ces symptômes ne sont pas spécifiques d’un lymphome non hodgkinien et peuvent être provoqués par d’autres maladies.
Comment diagnostique-t-on un lymphome non hodgkinien ?
Les lymphomes non hodgkiniens sont des maladies qui se présentent sous des formes variées. Leur diagnostic est complexe et nécessite, pour être établi, le travail conjugué de plusieurs experts.
Pour que le diagnostic d’un lymphome non hodgkinien (LNH) soit complet, il est nécessaire d’établir son type, son stade et son degré d’agressivité. Ces informations, essentielles pour déterminer l’évolution de la maladie et les traitements les plus appropriés, sont fournies par les examens comme l’examen clinique, des examens sanguins, une biopsie chirurgicale ou radio-guidée d’un ganglion ou d’un organe suspecté, des examens d’imagerie médicale...
Quel est le parcours de soins en cas de lymphome non hodgkinien ?
Une fois le diagnostic de lymphome établi, votre parcours de soins doit être coordonné par un médecin spécialiste qui exerce dans un établissement autorisé à traiter les cancers. C’est habituellement un hématologue, médecin spécialisé dans le diagnostic et le traitement des maladies du sang et du système immunitaire.
Le choix de votre ou de vos traitements est adapté en fonction des caractéristiques de votre lymphome et de votre état de santé global.
L’approche de vos soins est globale et ne se limite pas aux traitements spécifiques du lymphome. Des soins et soutiens complémentaires peuvent être nécessaires pour traiter les conséquences de la maladie et de ses traitements : douleurs, fatigue, troubles alimentaires, besoin de soutien psychologique, problèmes sociaux… Ces soins sont appelés soins de support.
Quels traitements pour un lymphome non hodgkinien ?
À l’heure actuelle, les lymphomes non hodgkiniens sont essentiellement traités avec des associations de médicaments qui agissent contre les cellules cancéreuses. Le traitement de référence actuel des principaux lymphomes non hodgkiniens repose sur une chimiothérapie classique (combinant elle-même plusieurs médicaments) associée à un anticorps monoclonal. Un traitement parfois appelé immunochimiothérapie.
Ces traitements peuvent être complétés par de la radiothérapie, et plus rarement par une greffe de cellules souches.
Quels peuvent être les effets indésirables des traitements du lymphome non hodgkinien ?
Tous les traitements, quels qu’ils soient, sont susceptibles de provoquer des effets indésirables (ou effets secondaires), c’est-à-dire des réactions prévisibles mais non souhaitées. Ces effets indésirables peuvent être cliniques (des vomissements par exemple) ou biologiques comme une baisse du nombre de globules rouges, appelée anémie.
Certains effets indésirables peuvent être limités ou évités grâce à des traitements préventifs ou des conseils pratiques. Il est important de signaler tout symptôme inhabituel au cours d’un traitement afin que votre médecin puisse prendre les mesures adéquates.
Comment vivre avec un lymphome non hodgkinien ?
Le lymphome peut avoir des répercussions sur votre vie personnelle, sociale et professionnelle. Fatigue, anxiété, repli sur soi, perte de libido… chacun vit la maladie de façon différente. N’hésitez pas à parler à votre médecin et aux autres membres de l’équipe soignante de la façon dont vous vivez la maladie et les traitements. Cela leur permet de vous apporter les soins et soutiens nécessaires et de vous orienter au mieux vers les professionnels adaptés.
Même durant le parcours de soins, l’arrêt du tabac est toujours bénéfique. Il influence positivement la tolérance aux traitements et le pronostic de votre maladie. Et cela que votre cancer ait été diagnostiqué il y a longtemps ou tout récemment.
La pratique d’une activité physique adaptée contribue aussi à améliorer votre qualité de vie tout au long du parcours de soins et la réponse aux traitements.
Par ailleurs, le cancer et ses traitements peuvent avoir des conséquences sur votre alimentation. Un accompagnement nutritionnel peut vous être utile pour prévenir, dépister ou traiter une dénutrition ou à l’inverse un surpoids.
Quel suivi après votre traitement ?
Après les traitements, vous entrez dans la phase de l’après-cancer. La rémission est souvent vécue comme un mélange de soulagement et d’anxiété.
Un suivi médical est mis en place après la phase des traitements initiaux et en fonction de l’évaluation de la réponse aux traitements. Ce suivi est indispensable à court et à long terme, sur un rythme régulier et adapté à votre situation. Le suivi se différencie de la surveillance qui, elle, concerne les lymphomes non hodgkiniens indolents qui ne nécessitent pas de traitement.
Le suivi repose essentiellement sur des examens cliniques et biologiques. Dans certains cas, ils sont complétés par des examens d’imagerie.