Kinésithérapie

Chaque patiente traitée pour un cancer du sein peut bénéficier d’une rééducation à différentes étapes de sa maladie. Une kinésithérapie peut être prescrite soit après une chirurgie du cancer du sein, soit pendant et après une radiothérapie de l’aisselle. Chaque situation est particulière ; c’est la raison pour laquelle, après un bilan, le masseur-kinésithérapeute vous propose une prise en charge adaptée. Il tient compte de votre âge, du type de traitement que vous avez reçu, de votre état physique et de vos antécédents médicaux.

A qui s’adresser ?

N’hésitez pas à demander conseil à votre équipe médicale qui peut vous aider à trouver la liste des masseurs-kinésithérapeutes spécialisés dans cette prise en charge. Vous pouvez également vous rendre sur le site de l’Association française des masseurs kinésithérapeute pour la recherche et le traitement des atteintes lympho-veineuses (AKTL) : www.aktl.org.

Les objectifs

La kinésithérapie après un cancer du sein vise à :

Traiter les complications veineuses et/ou lymphatiques (lymphocèle, lymphœdème) ;

Éviter que vous n’adoptiez, par réflexe, des positions qui semblent vous soulager sur le moment mais qui peuvent être sources d’enraidissement (on parle de positions antalgiques

Retrouver progressivement la mobilité de votre épaule et de votre bras à l’aide d’exercices spécifiques. Notamment en prévision des séances de radiothérapie qui nécessitent de pouvoir monter votre bras au-dessus de la tête ;

Aider à la cicatrisation (à la suite de la chirurgie du cancer et/ou de reconstruction du sein) et, si nécessaire, assouplir la cicatrice et les tissus 

Atténuer les douleurs vives (syndrome des cordelettes axillaires ou thromboses lymphatiques superficielles) ;

Conserver votre force physique et votre mobilité ;

Améliorer votre bien être général (soulager les tensions du cou, du dos, de la zone opérée) ;

Reprendre vos activités quotidiennes et progressivement vos activités sportives si vous en aviez.

Les principes de la rééducation

Les premières semaines, les gestes de rééducation sont réalisés de manière lente, douce et progressive. La rééducation effectuée sous le contrôle du masseur-kinésithérapeute est sans risque pour vous. Par la suite, une auto-réeducation réalisée par vous-même à votre domicile est indispensable. Elle consiste à reproduire les mouvements indiqués lors de l’hospitalisation ou des séances de kinésithérapie ou encore qui ceux qui figurent sur les fascicules d’informations remis par l’équipe soignante.

Le massage des cicatrices

Après une intervention du sein (le plus souvent après le 8ème jour), la cicatrisation peut provoquer des tiraillements potentiellement désagréables, qui risquent d’entraîner par position antalgique » une raideur de l’épaule. Une kinésithérapie précoce, par mobilisation et drainage manuel dans un premier temps, favorise une meilleure revascularisation et aide à redonner de la souplesse à la peau. D’autres techniques de massages spécifiques visent à assouplir les cicatrices. Par la suite, des pansements siliconés peuvent par exemple être appliqués en complément des massages.

La kinésithérapie pendant la radiothérapie

Vers la fin de la troisième semaine de radiothérapie, la réaction d’échauffement produite sur la région irradiée peut limiter la souplesse de votre épaule. La radiothérapie peut également être responsable d’un œdème réactionnel de la zone irradiée. Des techniques douces de drainage manuel peuvent limiter ces symptômes. Lorsque la peau n’est plus inflammatoire, d’autres techniques de massage permettent à celle-ci de retrouver une meilleure souplesse.

La kinésithérapie et la reconstruction mammaire

Qu’elle soit immédiate ou à distance de l’intervention, la reconstruction peut être préparée et/ou suivie par une kinésithérapie spécifique. Réalisée avant la reconstruction, des massages et des étirements spécifiques de la peau du thorax peuvent permettre une meilleure mise en place d’un implant mammaire par exemple. Après la chirurgie et sur indication de votre chirurgien, une mobilisation de votre épaule et l’utilisation de techniques manuelles, douces et adaptées, au niveau de la zone reconstruite visent à améliorer la circulation locale.