Surcharge pondérale et cancers
La surcharge pondérale, qui comprend le surpoids et l’obésité, est un facteur de risque de cancers majeur, responsable de près de 20 000 cancers par an en France. Fiche repère "Nutrition et prévention des cancers" - PDF 2,09 Mo
Après le diagnostic d’un cancer, la surcharge pondérale s’avère délétère ou bénéfique selon les localisations. Consulter notre page dédiée à la surcharge pondérale après un diagnostic de cancer.
La surcharge pondérale a augmenté depuis les années 1990 en France et cette progression a été encore plus notable pour l’obésité. La prévalence de la surcharge pondérale se stabilise depuis plus de dix ans.
Actuellement, près de la moitié des adultes est concernée : la prévalence du surpoids est de 37% chez les hommes et 27% chez les femmes, et près de 17 % des adultes sont obèses. Les prévalences du surpoids et de l’obésité augmentent fortement avec l’âge.
Les personnes les plus défavorisées sont particulièrement touchées. Cette observation est tout particulièrement préoccupante chez les enfants, chez lesquels la prévalence de la surcharge pondérale touche presque un enfant sur 4 pour les ménages les moins diplômés contre moins d’un enfant sur 10 pour les ménages les plus diplômés.
Surcharge pondérale et risque de cancers
Les résultats de l’étude menée par le World Cancer Research Fund (WCRF)/American Institute for Cancer Research (AICR) permettent de conclure à un niveau de preuve élevé pour les liens entre surpoids et obésité et augmentation du risque de cancers pour 14 localisations : sein (après ménopause), côlon-rectum, rein, endomètre, foie, pancréas, œsophage, vésicule biliaire, estomac, ovaire, bouche, pharynx, larynx et prostate à un stade avancé.
En France, chez les adultes, il a été estimé que 18 639 nouveaux cas de cancer sont attribuables à la surcharge pondérale (surpoids et obésité) pour l’année 2015, soit 5,4 % de l’ensemble des nouveaux cas de cancer (4,2 % chez les hommes et 6,8 % chez les femmes). Le cancer du sein et le cancer colorectal sont les plus fréquents parmi les cancers attribuables à la surcharge pondérale. Certains mécanismes seraient communs à toutes les localisations de cancer. Par exemple, l’excès de tissus adipeux augmente la résistance à l’insuline. L’hyperinsulinémie chronique résultante induit la production d’IGF-1 qui favorise la prolifération des cellules. Par ailleurs, l’obésité induit également un état inflammatoire chronique favorable à la prolifération cellulaire, via l’augmentation des taux sanguins de facteurs pro-inflammatoires tels que le tumor-necrosis factor-α (TNFα), l’interleukine 6 (IL-6), la protéine C-réactive et la leptine.
D’autres mécanismes seraient plus spécifiques de certaines localisations. C’est le cas notamment de l’augmentation des taux sanguins d’œstrogènes, associée à l’augmentation du risque du cancer du sein en post-ménopause et de l’endomètre.
Surpoids et obésité peuvent également majorer les risques de récidive, de second cancer et de mortalité globale ou par cancer.
Pour en savoir plus, consulter notre page dédiée à la surcharge pondérale après un diagnostic de cancer.
Facteurs influençant la prise de poids
La durée quotidienne moyenne passée devant les écrans a fortement augmenté ces 10 dernières années chez les adultes et les enfants.
Moins d'un enfant sur 4 atteint les recommandations d’activité physique d'une heure par jour. Par ailleurs, le niveau d’activité physique a diminué chez les femmes depuis 10 ans.
Repérer les patients à risque et prendre en charge le surpoids et l'obésité
Les professionnels de santé ont un rôle essentiel à jouer pour repérer les patients à risque de surpoids et les orienter afin de les aider à ne pas prendre du poids ou à en perdre.
Vous devez peser régulièrement vos patients et inscrire leur IMC afin de surveiller son évolution.
En cas d’excès de poids, il est recommandé au médecin d’éviter tout discours culpabilisant.
En cas de diagnostic de surpoids, le patient doit faire l’objet d’une prise en charge spécifique qui s’appuie sur les recommandations de la HAS.
- Un patient en excès de poids nécessite une éducation diététique, des conseils d’activité physique, une approche psychologique et un suivi médical que le médecin généraliste peut assurer dans bon nombre de cas ;
- Si les objectifs thérapeutiques ne sont pas atteints malgré la prise en charge au bout de 6 mois à un an, le médecin peut faire appel à d’autres professionnels, en accord avec le patient et tout en continuant à le suivre (diététicien ou médecin spécialisé en nutrition, psychologue et/ou psychiatre, professionnels en activité physique adaptée).
Dans le cadre de l’éducation thérapeutique, le médecin peut proposer des mesures simples et personnalisées adaptées au contexte et permettant au patient de retrouver une alimentation équilibrée et diversifiée.
Selon le stade de sévérité de la maladie, la prise en charge de l’obésité est structurée en 3 niveaux : les soins de premier recours (par des professionnels de proximité), de deuxième recours (reposant sur des médecins nutritionnistes) et de troisième recours (centres spécialisés de l’obésité).
Documents à télécharger
- Jeûne, régimes restrictifs et cancer (novembre 2017) - PDF 288,58 ko
- Fiche repère "Nutrition et prévention des cancers" - PDF 2,09 Mo
- Synthèse - Nutrition et prévention primaires des cancers : actualisation des données (Juin 2015) - PDF 558,77 ko
- Nutrition et prévention primaire des cancers : actualisation des données - Rapport (Juin 2015) - PDF 2,06 Mo
Liens utiles
- Le site mangerbouger.fr
- Le Réseau national alimentation cancer recherche (réseau NACRe)
- Recommandation de bonne pratique de la HAS : Surpoids et obésité de l'adulte : prise en charge médicale de premier recours
- Parcours de soins "surpoids et obésité" (HAS)
- Organisation des filières de soin pour la prise en charge de l’obésité sévère (Ministère en charge de la Santé)